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Quelques mots aux nouveaux traducteurs/débutants
Thread poster: translatingl (X)
translatingl (X)
translatingl (X)
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Jan 2, 2009

J'aimerais juste me permettre de dire quelques mots, suite à mon expérience personnelle, aux traducteurs débutants.
J'ai débuté l'an dernier, après un an de conseils et de recherches sur comment s'établir, où trouver des clients, comment être payé, tout ce qu'un traducteur se doit de connaître pour pouvoir aboutir à un travail.
J'ai retenu plusieurs choses, mais ce qui m'a frappée je l'avoue, c'est le découragement que certains traducteurs au long court provoquent chez
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J'aimerais juste me permettre de dire quelques mots, suite à mon expérience personnelle, aux traducteurs débutants.
J'ai débuté l'an dernier, après un an de conseils et de recherches sur comment s'établir, où trouver des clients, comment être payé, tout ce qu'un traducteur se doit de connaître pour pouvoir aboutir à un travail.
J'ai retenu plusieurs choses, mais ce qui m'a frappée je l'avoue, c'est le découragement que certains traducteurs au long court provoquent chez les débutants ! Pour moi, être traducteur, ce n'est pas seulement traduire comme on nous le rabâche si souvent, UNIQUEMENT dans sa langue ! Honnêtement, si l'on passe du temps sur les bancs des facultés et pour certains dans les institutions de traduction pour juste s'exprimer en français, autant choisir un métier différent. C'est du moins mon avis. Une langue étrangère se pratique, elle n'est pas juste un diplôme à accrocher au mur, il faut qu'elle serve. Si en plus on a la chance d'être très bon dans ce domaine, autant y aller.
Je me souviens m'être adressée à deux traductrices, l'une danoise, l'autre canadienne (anglais). Toutes les deux m'ont ruiné le moral en me disant dans une tonne d'emails que JAMAIS je ne serai embauchée comme traductrice en utilisant l'anglais.
Comme j'aimerais leur montrer qu'elles avaient tort !
Je travaille pour deux compagnies américaines et j'utilise presque uniquement l'anglais pour m'exprimer, très peu voire jamais le français.

Alors, même si j'ai horreur d'imposer des conseils à qui que ce soit, je m'autorise à dire ceci.
Si vous êtes bon dans une langue ETRANGERE, si vous pratiquez une langue ou plusieurs à un excellent niveau, si vous êtes bilingue, et si vous êtes sûrs de vos acquis et de vos compétences, alors allez-y, lancez-vous. Je vais vous dire: les natifs d'une langue sont souvent ceux qui la parlent le moins bien ! J'entends souvent des amies américaines me dire que je parle mieux anglais qu'elles, c'est pour dire !

Votre avenir linguistique, c'est vous seul qui devez le bâtir, vous seul ressentez vos capacités et les connaissez.

Bonne chance à tous les débutants !
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Laurent KRAULAND (X)
Laurent KRAULAND (X)  Identity Verified
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Local time: 09:16
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Comportements de référence, habitudes ou mythes ? Jan 2, 2009

Bonjour,
Les "comportements de référence" évoqués dans ce post sont non seulement ceux des traducteurs expérimentés, mais également ceux (encore une fois !) des agences de traduction.

Le fait est que le dogme universitaire n'admet qu'une seule langue maternelle, deux sont déjà considérées comme étant impossibles.

Dans ce contexte, et étant bilingue allemand / français (ayant été élevé par des personnes parlant uniquement allemand dans un milieu
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Bonjour,
Les "comportements de référence" évoqués dans ce post sont non seulement ceux des traducteurs expérimentés, mais également ceux (encore une fois !) des agences de traduction.

Le fait est que le dogme universitaire n'admet qu'une seule langue maternelle, deux sont déjà considérées comme étant impossibles.

Dans ce contexte, et étant bilingue allemand / français (ayant été élevé par des personnes parlant uniquement allemand dans un milieu en majorité francophone), j'ai beaucoup de mal à faire passer le message d'un bilinguisme pouvant s'appliquer au domaine de la traduction.

Je me dis par conséquent que ces comportements de référence, dictés par les centres de propagation du savoir que devraient être les universités, ont tendance à s'implanter dans les esprits comme autant d'habitudes - ou de réflexes, si l'on préfère.

A terme, et en tant que traducteur ayant également étudié la théologie et les sciences connexes, je pose la question (sans pouvoir l'approfondir pour l'instant) de savoir s'il ne s'est pas, autour de ces questions, créé un mythe d'autant plus indéboulonnable qu'il est invérifiable sur le terrain.

LJ K
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Sylvain Leray
Sylvain Leray  Identity Verified
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Quelques réponses Jan 3, 2009

translatinglady wrote:

J'ai retenu plusieurs choses, mais ce qui m'a frappée je l'avoue, c'est le découragement que certains traducteurs au long court provoquent chez les débutants !


Je ne suis pas à proprement parler un traducteur au long cours (environ 7 ans d'activité), mais je me permets de répondre à certaines choses qui m'ont interpellé.

Pour moi, être traducteur, ce n'est pas seulement traduire comme on nous le rabâche si souvent, UNIQUEMENT dans sa langue !


Pour moi, et je dis bien pour moi, si.
Je peux facilement vous expliquer pourquoi : je sais que je ne suis pas capable de produire en allemand (ma langue de départ) un texte irréprochable. Je parle l'allemand, j'écris l'allemand, mais je sais que même sans fautes d'orthographe ni de grammaire, les textes que je produis dans cette langue sentiront ici où là la traduction. J'en ai déjà fait l'expérience, et une amie germanophone qui m'avait relu avait d'ailleurs manifesté son étonnement, croyant que, puisque je parlais couramment allemand avec elle, elle lirait un texte impeccable. Or, elle s'est donc rendu compte (et moi aussi) que le passage de la pratique courante à la traduction s'accompagnait d'une grande différence. On en arrive d'ailleurs au second point que vous évoquez :

Honnêtement, si l'on passe du temps sur les bancs des facultés et pour certains dans les institutions de traduction pour juste s'exprimer en français, autant choisir un métier différent. C'est du moins mon avis. Une langue étrangère se pratique, elle n'est pas juste un diplôme à accrocher au mur, il faut qu'elle serve. Si en plus on a la chance d'être très bon dans ce domaine, autant y aller.

C'est là que je ne suis pas d'accord : on ne traduit pas pour "s'exprimer" ni pour "se servir" d'une langue étrangère. La traduction n'est pas un exercice destiné à entretenir ses connaissances en langues étrangères. Une langue se pratique, certes, mais on la pratique "hors traduction" pour l'entretenir, pour la "mettre à jour", pour mieux pouvoir la traduire. Nos clients ne nous paient pas pour entretenir nos connaissances d'une langue étrangère, mais pour des compétences que nous devons nous-mêmes entretenir parallèlement à notre activité. La traduction n'est pas un exercice de thème ou de version.

(...)Je travaille pour deux compagnies américaines et j'utilise presque uniquement l'anglais pour m'exprimer, très peu voire jamais le français.

Même remarque qu'au-dessus. Moi aussi je m'exprime beaucoup en allemand : avec mes clients, nous communiquons par e-mail, par téléphone, etc., mais jamais je ne leur proposerai de traduire vers l'allemand. Traduisez-vous pour vous exprimer, comme vous semblez le dire ? Moi non.

Alors, même si j'ai horreur d'imposer des conseils à qui que ce soit, je m'autorise à dire ceci.
Si vous êtes bon dans une langue ETRANGERE, si vous pratiquez une langue ou plusieurs à un excellent niveau, si vous êtes bilingue, et si vous êtes sûrs de vos acquis et de vos compétences, alors allez-y, lancez-vous.

Il existe des traducteurs effectivement très bons dans un sens comme dans l'autre (à partir de et vers leur langue maternelle). Je considère toutefois personnellement que ce sont des cas relativement rares dans notre profession.
Trop de gens sont malheureusement trop "sûrs d'eux" et livrent à leurs clients des traductions bancales, voire abominables. Qui parmi nous n'a jamais eu à relire ce genre de texte ? Alors évidemment, à chacun de choisir en fonction de ses capacités, à chacun de décider de ce qu'il veut proposer, les clients feront le tri, du moins espérons-le. Personnellement, le choix est fait depuis longtemps, en toute connaissance de cause. Il faut simplement savoir que le "bilinguisme" est une notion toute relative et très variable.

Je vais vous dire: les natifs d'une langue sont souvent ceux qui la parlent le moins bien ! J'entends souvent des amies américaines me dire que je parle mieux anglais qu'elles, c'est pour dire !

Oh que je n'aime pas ce type d'affirmation ! Un "natif" n'est pas forcément traducteur, et vos amies américaines parlent peut-être un anglais moins policé que le vôtre parce qu'elles n'ont pas étudié la linguistique ou les langues, ou parce que leur pratique au quotidien de leur propre langue n'exige pas d'elles qu'elles aient un niveau irréprochable ? Là vous généralisez un peu et vous mélangez plusieurs choses. Bien sûr, il y a de fortes chances pour que le "natif" du coin de ma rue parle un français moins correct que celui d'un énarque. Vu comme ça…

Votre avenir linguistique, c'est vous seul qui devez le bâtir, vous seul ressentez vos capacités et les connaissez.

Bonne chance à tous les débutants !

Je suis entièrement d'accord sur le fait que nous seuls sommes en mesure de décider de ce que nous pouvons faire en fonction de nos compétences. Mais je crois aussi que souvent, il est trop facile de surestimer ses capacités. Comme je l'ai expliqué, je sais d'expérience à quel point la traduction vers une langue étrangère est délicate. Je le sais pour m'y être essayé une fois (dans un but non lucratif et non professionnel) et pour en avoir été le témoin un grand nombre de fois (en tant que relecteur). Et je n'évoquerai même pas la section kudoz du présent site...

Alors, inciter les débutants à traduire vers une langue étrangère me semble un peu hasardeux, personnellement.

ScottishWildCat wrote:
Bonjour,
Les "comportements de référence" évoqués dans ce post sont non seulement ceux des traducteurs expérimentés, mais également ceux (encore une fois !) des agences de traduction.

Ah, les grandes méchantes agences...

Le fait est que le dogme universitaire n'admet qu'une seule langue maternelle, deux sont déjà considérées comme étant impossibles.

Dans ce contexte, et étant bilingue allemand / français (ayant été élevé par des personnes parlant uniquement allemand dans un milieu en majorité francophone), j'ai beaucoup de mal à faire passer le message d'un bilinguisme pouvant s'appliquer au domaine de la traduction.

Je me dis par conséquent que ces comportements de référence, dictés par les centres de propagation du savoir que devraient être les universités, ont tendance à s'implanter dans les esprits comme autant d'habitudes - ou de réflexes, si l'on préfère.

A terme, et en tant que traducteur ayant également étudié la théologie et les sciences connexes, je pose la question (sans pouvoir l'approfondir pour l'instant) de savoir s'il ne s'est pas, autour de ces questions, créé un mythe d'autant plus indéboulonnable qu'il est invérifiable sur le terrain.

Ah oui, ce doit être ça. Un complot extraterrestre. Quoi d'autre ?
Excusez-moi, mais je suis plongé dans "Twin Peaks" depuis quelques jours et ça me fait rire.
Qu'est-ce qui est invérifiable sur le terrain ? Les gens qui se disent bilingues et qui livrent des traductions exécrables, voire illisibles ? Merci, j'ai déjà pu le vérifier trop souvent à mes dépens. Ce qui ne veut évidemment pas dire que les bons traducteurs qui traduisent vers une langue étrangère n'existent pas

Bonne année à tous,
Sylvain


[Modifié le 2009-01-03 11:40 GMT]


 
Laurent KRAULAND (X)
Laurent KRAULAND (X)  Identity Verified
France
Local time: 09:16
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Quelques précisions... Jan 3, 2009


Ah oui, ce doit être ça. Un complot extraterrestre. Quoi d'autre ?
Excusez-moi, mais je suis plongé dans "Twin Peaks" depuis quelques jours et ça me fait rire.
Qu'est-ce qui est invérifiable sur le terrain ? Les gens qui se disent bilingues et qui livrent des traductions exécrables, voire illisibles ? Merci, j'ai déjà pu le vérifier trop souvent à mes dépens. Ce qui ne veut évidemment pas dire que les bons traducteurs qui traduisent vers une langue étrangère n'existent pas

Bonne année à tous,
Sylvain


Bonjour, Sylvain.
Apparemment nous n'avons pas les mêmes expériences personnelles et/ou professionnelles.

Les traductions exécrables existent dans toutes les langues, de même que les textes exécrables censés servir de source.

Et j'ai pour ma part assez d'éthique (et de sens des responsabilités !) pour dire "non" à une proposition de traduction quelconque et dans quelque combinaison que ce soit si mon expérience et mes compétences ne me permettent pas de l'honorer dans les délais convenus et avec une qualité publiable.

Quant au complot extraterrestre, je n'y crois pas plus que vous. Je me réfère simplement à des constatations d'ordre scientifique et je pense que vous tomberez d'accord avec moi pour dire qu'il est difficile de changer de comportement acquis, de réflexes voire de "pensées toutes faites" - qui amha constituent la cible principale, voire exclusive, du message initial de translatinglady.

Ces précisions étant données...

Laurent K.

PS : quant aux "grandes méchantes agences", leur pratique est tellement variée (et par conséquent imprévisible) que je précise que cette pointe ne s'adresse pas aux agences pour lesquelles je travaille - à savoir dans les combinaisons DE>FR et FR>DE, puisque c'est de cela dont il est question dans mon message d'origine.

[Edited at 2009-01-03 11:53 GMT]


 
PRen (X)
PRen (X)
Canada
Local time: 04:16
French to English
+ ...
Il faut.... Jan 3, 2009

tout simplement lire le cv (diplomas and knowledges) de translating lady (et quelques articles au hyperlien qu'elle y donne).

 
translatingl (X)
translatingl (X)
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+ ...
TOPIC STARTER
L'effet d'une bombe... Jan 3, 2009

PRen wrote:

tout simplement lire le cv (diplomas and knowledges) de translating lady (et quelques articles au hyperlien qu'elle y donne).


Je me doutais bien que mon message, bien que n'ayant aucune portée offensive volontaire je tiens à le souligner, susciterait des réactions.

J'ignore ce que sous-entends la personne (PREN) disant de lire mes traductions par le biais de mon CV, toujours est-il que ces traductions m'ont valu des compliments quant à mon niveau d'expression en anglais et ce sont elles qui m'ont ouvert les portes de la traduction en tant que profession réelle. Je suis une personne très timide mais le seul et unique domaine dans lequel j'ai ma fierté est justement celui des langues.

En réponse à certains, je n'ai pas choisi de traduire pour traduire ou m'exprimer. A la différence de beaucoup de gens, les langues sont ma passion, ma plus grande passion. Il ne s'agit pas juste de pouvoir communiquer avec les autres en s'adaptant à leur langue, il s'agit pour moi non seulement de parler une langue mais aussi de découvrir par cette langue des gens, des univers, des cultures. J'aime les mots, je suis d'ailleurs une littéraire de formation, c'est pour cela que je ne suis pas traductrice technique, j'ai besoin d'utiliser les mots pour une découverte, et le caractère concis, précis, tranchant du technique me déplaît. J'ai vu beaucoup de traducteurs qui sont comme "blasés" par leur métier. Moi je ne le suis pas et je crois que je ne le serai jamais. J'aime les langues depuis que je les ai commencées, en 1980 pour l'anglais et en 1982 pour l'allemand, cette passion ne m'a jamais quittée.

Je n'entrerai pas dans des discussions dogmatiques, ni liées aux extra-terrestres comme je l'ai vu dans certaines des réponses qui m'ont été données.

Mon message n'a pas pour but le conflit, ce n'est pas dans ma personnalité, je dis juste que quand on se sent assez apte pour faire un métier, si l'on a une véritable attirance pour ce métier et si ON SE SENT LES COMPETENCES NECESSAIRES POUR LE FAIRE, alors on peut le tenter, on est jamais sûr de soi tant que l'on a pas essayé. Cela vaut pour la traduction mais cela vaut aussi pour n'importe quel travail au monde.

Encore une fois, mon but n'est pas de heurter les sensibilités profondes des professionnels de la traduction, je base juste ce message sur une expérience personnelle.


 
Sylvain Leray
Sylvain Leray  Identity Verified
Local time: 09:16
Member (2003)
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Nous sommes à peu près d'accord... Jan 3, 2009

ScottishWildCat wrote:
Bonjour, Sylvain.
Apparemment nous n'avons pas les mêmes expériences personnelles et/ou professionnelles.

Les traductions exécrables existent dans toutes les langues, de même que les textes exécrables censés servir de source.

Et j'ai pour ma part assez d'éthique (et de sens des responsabilités !) pour dire "non" à une proposition de traduction quelconque et dans quelque combinaison que ce soit si mon expérience et mes compétences ne me permettent pas de l'honorer dans les délais convenus et avec une qualité publiable.

Quant au complot extraterrestre, je n'y crois pas plus que vous. Je me réfère simplement à des constatations d'ordre scientifique et je pense que vous tomberez d'accord avec moi pour dire qu'il est difficile de changer de comportement acquis, de réflexes voire de "pensées toutes faites" - qui amha constituent la cible principale, voire exclusive, du message initial de translatinglady.

Ces précisions étant données...

Laurent K.

PS : quant aux "grandes méchantes agences", leur pratique est tellement variée (et par conséquent imprévisible) que je précise que cette pointe ne s'adresse pas aux agences pour lesquelles je travaille - à savoir dans les combinaisons DE>FR et FR>DE, puisque c'est de cela dont il est question dans mon message d'origine.

[Edited at 2009-01-03 11:53 GMT]


... sauf que je ne pense pas qu'il faille voir un comportement acquis, une pensée unique ou un dogme dans le fait de refuser de traduire vers une langue autre sa (ou ses) langue(s) maternelle(s). C'est effectivement une question de choix et d'éthique, là-dessus nous sommes bien d'accord, mais qui doit s'appliquer selon chacun, au cas par cas, et non comme un principe immuable tombé du ciel.
Ce que je voulais dire avec mon long laïus, c'est qu'il ne suffit pas d'être bilingue pour être traducteur, car c'est ce qu'il me semblait un peu lire dans les propos de translatinglady.

Bon week-end,
Sylvain


 
René VINCHON (X)
René VINCHON (X)  Identity Verified
France
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Invérifiable sur le terrain ? Jan 3, 2009

ScottishWildCat wrote:

Bonjour,
Les "comportements de référence" évoqués dans ce post sont non seulement ceux des traducteurs expérimentés, mais également ceux (encore une fois !) des agences de traduction.

Le fait est que le dogme universitaire n'admet qu'une seule langue maternelle, deux sont déjà considérées comme étant impossibles.

Dans ce contexte, et étant bilingue allemand / français (ayant été élevé par des personnes parlant uniquement allemand dans un milieu en majorité francophone), j'ai beaucoup de mal à faire passer le message d'un bilinguisme pouvant s'appliquer au domaine de la traduction.

Je me dis par conséquent que ces comportements de référence, dictés par les centres de propagation du savoir que devraient être les universités, ont tendance à s'implanter dans les esprits comme autant d'habitudes - ou de réflexes, si l'on préfère.

A terme, et en tant que traducteur ayant également étudié la théologie et les sciences connexes, je pose la question (sans pouvoir l'approfondir pour l'instant) de savoir s'il ne s'est pas, autour de ces questions, créé un mythe d'autant plus indéboulonnable qu'il est invérifiable sur le terrain.

LJ K





30 ans d'expérience "sur le terrain", en traduction d'allemand et d'anglais en français, m'ont montré que 95% des traductions qui me passaient entre les mains pour révision, vérification et autres tâches, soit plusieurs dizaines de milliers de pages, et qui étaient effectuées par des gens soit-disant bilingues, étaient mauvaises voire exécrables. Dont acte. En ce qui me concerne donc, ce n'est pas un a priori, ni un mythe, ni un comportement de référence, ni une habitude et encore moins un réflexe. C'est simplement une constatation. Mais je me garderais bien d'en faire une règle générale.


 
Laurent KRAULAND (X)
Laurent KRAULAND (X)  Identity Verified
France
Local time: 09:16
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D'accord, Sylvain ! Jan 3, 2009

Sylvain Leray wrote:

Ce que je voulais dire avec mon long laïus, c'est qu'il ne suffit pas d'être bilingue pour être traducteur, car c'est ce qu'il me semblait un peu lire dans les propos de translatinglady.

Bon week-end,
Sylvain


Ce sur quoi, Sylvain, nous tombons d'accord.

Ma première expérience "pro" (en entreprise industrielle, à l'époque) ne consistait en rien de moins qu'en la traduction d'un manuel de management qualité.

Comme il se doit, mon travail a été relu non par un(e) collègue, mais par le responsable qualité lui-même, en théorie bilingue bien que de 1ère. langue maternelle française !

Et des phrases aussi évidentes que "C'est uniquement lorsque..." ont été corrigés par ce Monsieur - très compétent en AQ par ailleurs - de la façon suivante "Uniquement quand...", ce qui a engendré de ma part un certain étonnement, joint au refus motivé d'intégrer ces corrections à mon travail.

Laurent K.


 
Laurent KRAULAND (X)
Laurent KRAULAND (X)  Identity Verified
France
Local time: 09:16
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+ ...
Qui fait le travail en amont ? Jan 3, 2009

TTV wrote:

30 ans d'expérience "sur le terrain", en traduction d'allemand et d'anglais en français, m'ont montré que 95% des traductions qui me passaient entre les mains pour révision, vérification et autres tâches, soit plusieurs dizaines de milliers de pages, et qui étaient effectuées par des gens soit-disant bilingues, étaient mauvaises voire exécrables. Dont acte. En ce qui me concerne donc, ce n'est pas un a priori, ni un mythe, ni un comportement de référence, ni une habitude et encore moins un réflexe. C'est simplement une constatation. Mais je me garderais bien d'en faire une règle générale.


Pour l'instant, j'ai été amené à corriger, relire, éditer (j'en passe) quelques traductions techniques, théoriquement réalisées par des traducteurs de langue maternelle allemande.

L'exemple le plus marquant à ce jour est celui de documents qui, toujours en théorie, avaient été traduits par la même personne. Ce qui, au vu des différences de niveau et de style, était quasiment impossible. Seul l'un des textes pouvait avoir été traduit par une personne de langue maternelle allemande.

Ce qui, pour préciser ma pensée, me fait poser la question suivante :

Dès lors que l'on traduit vers une langue dite "maternelle" p. ex. dans le cas des bilingues, qu'est-ce qui empêche le donneur d'ouvrage de vérifier concrètement les compétences du traducteur ?

Et si l'on en arrive à un tel taux de mauvaises traductions, voire de traductions exécrables, s'est-on déjà interrogé sur le pourquoi du comment de ce taux ? Et qui fait le travail en amont de la traduction elle-même ?

Laurent K.

[Edited at 2009-01-03 14:11 GMT]


 
translatingl (X)
translatingl (X)
Local time: 09:16
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+ ...
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Une question... Jan 3, 2009

ScottishWildCat wrote:

Seul l'un des textes pouvait avoir été traduit par une personne de langue maternelle allemande.

.


Comment pouvez-vous en être certain?


 
Paul Cohen
Paul Cohen  Identity Verified
Greenland
Local time: 06:16
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+ ...
Qui pourrait le juger? Jan 3, 2009

Sylvain Leray wrote:
Je suis entièrement d'accord sur le fait que nous seuls sommes en mesure de décider de ce que nous pouvons faire en fonction de nos compétences. Mais je crois aussi que souvent, il est trop facile de surestimer ses capacités. Comme je l'ai expliqué, je sais d'expérience à quel point la traduction vers une langue étrangère est délicate.

(...)

Alors, inciter les débutants à traduire vers une langue étrangère me semble un peu hasardeux, personnellement.


Oui, même très hasardeux!

Nous seuls sommes en mesure de juger nos compétences ... mais il est trop facile de surestimer nos capacités. Autrement dit, a chacun de juger ses limites, nous sommes les meilleurs juges de nos compétences ... mais on peut facilement se tromper.

A mon avis, ce qui nous manque dans cette profession c'est un moyen fiable de nous tester à fin de savoir quelles sont nos compétences réelles.


 
René VINCHON (X)
René VINCHON (X)  Identity Verified
France
German to French
+ ...
Autre et vaste débat Jan 3, 2009

ScottishWildCat wrote:

Dès lors que l'on traduit vers une langue dite "maternelle" p. ex. dans le cas des bilingues, qu'est-ce qui empêche le donneur d'ouvrage de vérifier concrètement les compétences du traducteur ?

Et si l'on en arrive à un tel taux de mauvaises traductions, voire de traductions exécrables, s'est-on déjà interrogé sur le pourquoi du comment de ce taux ? Et qui fait le travail en amont de la traduction elle-même ?

Laurent K.

[Edited at 2009-01-03 14:11 GMT]


On entre là dans un autre et vaste débat, et je me garderais, là encore "par expérience", d'y mettre le pied.

Mon propos était seulement de répondre à ton intervention initiale. Je voulais seulement expliquer pourquoi de mon point de vue, l'exigence de "traduire vers sa langue maternelle" ne répondait pas à un mythe ou autre chose de ce genre, mais à une nécessité en vue de fournir un texte de bonne qualité, en tout cas par la majorité des gens. Cela dit, je n'aime pas tellement le terme "langue maternelle", il ne veut pas dire grand chose. Pour bien traduire vers une langue, il faut posséder cette langue à fond à l'écrit, avec toutes ses nuances, et également la posséder à fond dans le domaine précis où s'effectue la traduction. Cela ne se fait pas en un jour, et cela nécessite un approfondissement permanent. Il est donc beaucoup plus "facile" de bien traduire dans la langue dans laquelle on a été éduqué et avec laquelle on vit et on continue à vivre, à acquérir des connaissances, des références culturelles, etc. C'est pourquoi il est très difficile de posséder et surtout de maintenir cette capacité dans plusieurs langues, pour des raisons évidentes et à moins d'avoir le don d'ubiquité. A l'inverse, il est beaucoup plus facile de traduire depuis plusieurs langues dans la même langue, surtout si l'on se restreint à certains domaines. Cela dit, il peut bien sûr exister des exceptions, mais à mon avis elles restent précisément ce qu'elles sont, des exceptions.

Tu me diras, il faut également posséder à fond la langue source ! A mon avis, oui, mais pas au même niveau. En langue source, on n'a pas de choix à faire, on doit seulement comprendre ce que l'auteur a voulu dire (des fois bien sûr ce n'est pas de la tarte !). Ensuite, le plus difficile, c'est de rendre la pensée de l'auteur dans la langue cible, de transposer les références culturelles, de respecter le niveau de langue, constamment de "trouver le bon choix".
Mais je bavarde et l'heure tourne, je retourne à mes traductions et te souhaite et à tous une bonne année +:)


 
liz askew
liz askew  Identity Verified
United Kingdom
Local time: 08:16
Member (2007)
French to English
+ ...
Tout a fait d'accord, Sylvain Jan 3, 2009

Je suis anglaise mais je comprends bien le francais et je suis tout a fait d'accord avec ton argumentation.

Bonne année!

Liz Askew


Il faut un accent grave sur "tout a fait"

Je ne sais pas mettre certains accents hors de Word!!


 
Sophie Dzhygir
Sophie Dzhygir  Identity Verified
France
Local time: 09:16
German to French
+ ...
Mouis... Jan 3, 2009

PRen wrote:

tout simplement lire le cv (diplomas and knowledges) de translating lady (et quelques articles au hyperlien qu'elle y donne).
Loin de moi l'idée de vouloir entrer dans la critique personnelle, je voudrais juste raconter ce que je viens de vivre à titre anecdotique : intriguée par ta remarque ci-dessus, je viens de cliquer sur le profil de translatinglady et j'ai commencé à lire sa présentation en anglais... Au bout de quelques lignes seulement, une faute d'orthographe (flagrante même pour une non native comme moi). Je pense comme René et Sylvain qu'on a très vite fait de surestimer ses capacités (et je n'entends pas par là que ce soit forcément le cas de translatinglady, elle est peut-être très compétente dans ce qu'elle prétend... Je ne suis nullement à même d'en juger !)
Évidemment qu'il y a de mauvais traducteurs même vers leur langue maternelle, et entre autres certains tout frais émoulus de l'école que translatinglady évoquait... Mais ceux-là font généralement d'encore pire traducteurs vers une langue étrangère ! Je ne vois donc aucun intérêt à les encourager sur cette voie.
Bien sûr aussi qu'il existe de très bons traducteurs bilingues dans les deux sens. Mais jusqu'à présent, je n'en ai pas encore rencontré beaucoup, et ce qu'on voit sous les plumes de nombre de ceux qui se prétendent bilingues sur un site comme ProZ ne donne pas vraiment envie de changer d'avis. Je pense comme René qu'ils restent des exceptions, et pour le reste, je suis comme bien souvent totalement en phase avec les propos de Sylvain.

J'ajoute aussi un détail : parmi ceux qui traduisent vers une langue étrangère, combien traduisent aussi vite que vers leur langue maternelle ? Outre les éventuelles questions techniques (grammaire, etc.), on est bien souvent obligé de se creuser la tête pour le style (là où cela vient naturellement dans sa langue maternelle), voire de se faire relire comme l'évoquait Sylvain... Quel est l'intérêt de tout cela ? S'il est juste de se faire plaisir pour entretenir une certaine idée qu'on se fait de la langue, comme cela semble être le cas de translatinglady, tant mieux... Dans mon cas, je sais que traduire vers une autre langue me prendrait deux fois plus de temps pour produire un travail acceptable, et encore probablement pas un travail aussi bon que dans ma langue maternelle. Donc personnellement, je préfère faire ce que je fais vite et bien que ce que je fais lentement et mal... Ca me semble du simple bon sens économique et aussi le meilleur moyen de fidéliser les clients. Traduire pour le plaisir sur un site collaboratif, c'est autre chose, et je fais aussi des traductions vers des langues étrangères à titre bénévole sur Internet ou pour des copains... Mais il faut distinguer loisirs et travail.


 
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