Sprachen Usted the pidgin europeo ? Non, merci !
Thread poster: Thierry LOTTE
Thierry LOTTE
Thierry LOTTE  Identity Verified
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Dec 23, 2003

On s'approche de Noël et je m'étais gardé sous le coude quelques articles que je m'étais promis de lire "quand j'aurai le temps"...
Maintenant je l'ai, et je m'en voudrais de ne pas en faire profiter mes collègues.

Cet article concerne la "Traduction Simultanée" et la notion de "langues relais" (nouvelle pour moi, et que je trouve tou-à-fait passionnante)et les difficultés rencontrèes pour les interprètes dans une Europe à X partenaires.

Exceptionnellem
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On s'approche de Noël et je m'étais gardé sous le coude quelques articles que je m'étais promis de lire "quand j'aurai le temps"...
Maintenant je l'ai, et je m'en voudrais de ne pas en faire profiter mes collègues.

Cet article concerne la "Traduction Simultanée" et la notion de "langues relais" (nouvelle pour moi, et que je trouve tou-à-fait passionnante)et les difficultés rencontrèes pour les interprètes dans une Europe à X partenaires.

Exceptionnellement, je ne sais pas d'où provient l'article (papier dèchiré)si ce n'est de ce bon vieux "Courrier International" (il faudra que je songe à leur demander un peu d'argent pour ce travail d'attaché de presse que j'effectue bénévolement...).



Dans la future Union européenne à vingt-sept membres, le multilinguisme aujourd'hui en vigueur sera impossible. Il faut donc braver les fiertés nationales et oser une réforme. Mais comment ne froisser personne ? En séparant langues de travail et langues officielles.

FRANKFURTER ALLGEMEINE ZEITUNG
Francfort

Les Danois sont toujours les derniers à rire. Cet adage qui court au Parlement européen ne vise aucunement l'humour des Scandinaves, mais la complexité du travail d'interprétation lors des séances plénières à Strasbourg. Si un orateur grec veut détendre l'atmosphère par une plaisanterie, la traduction simultanée reconstitue rapidement ses propos pour les anglophones et les francophones, mais l'interprète danois, qui ne parle pas le grec, doit passer par une langue relais pour que ses compatriotes puissent enfin rire aussi.
Nombre de députés européens n'ont de toute façon plus tellement envie de rire depuis le traité de Nice. Tous s'accordent à dire qu'on n'est parvenu qu'à des compromis minimaux sur les questions fondamentales - comme la pondération des voix au Conseil des ministres ou la prise de décision à la majorité -, et personne ne semble s'irriter du fait que l'on a complètement négligé de préciser les conditions nécessaires à la réussite de l'élargissement de l'Union européenne. Il faudra bien, par exemple, résoudre la question de la langue. Comment se comprendre dans une Union en constante expansion ? Le simple fait que ce sujet soit tabou témoigne de son caractère explosif. Ce sont le principe et l'exercice mêmes de la démocratie qui sont en jeu - privilège de la majorité et protection des minorités, travail en commun et efficacité -, de même que la préservation de la diversité culturelle de l'Europe. Jamais, dans l'histoire de la construction européenne, on n'a osé engager un débat de fond sur la question ; et le fait que la Commission ait proclamé l'année 2001 "Année européenne des langues" touche au cynisme.
Depuis les traités de Rome, la Communauté européenne, aujourd'hui Union européenne, fonctionne selon le principe du multilinguisme intégral : les langues officielles des Etats membres sont à la fois langues de travail et langues officielles des institutions européennes, comme le stipulait la première des ordonnances du Conseil en 1958 [règlement n° 1, du 15 avril 1958, portant sur la fixation du régime linguistique de la Communauté européenne]. Avec les quatre langues des Etats fondateurs, cela ne posait pas de problème. Cette différence avec les organisations internationales - qui ne retiennent qu'un nombre restreint de langues de travail - était par ailleurs voulue : l'Europe devait être, dès cette époque, un peu plus qu'une simple association. L'UE est restée fidèle au multilinguisme à chaque nouvelle fournée d'adhésions. Le principe de l'unité dans la diversité signifie qu'elle fonctionne aujourd'hui avec onze des langues officielles de ses membres (c'est-à-dire toutes sauf le lëtzebuergesch [luxembourgeois] et le gaélique irlandais).
Cela signifie que, pour chaque débat au Parlement, chaque réunion de la Commission et chaque séance du Conseil, il existe 110 combinaisons linguistiques possibles. Le plus grand service d'interprètes et de traducteurs du monde utilise donc la traduction-relais pour remplir sa mission. Ce système extrêmement compliqué ne permet pourtant pas une véritable compréhension. Les décalages dans le temps, le risque d'erreur élevé et le fait que le style de l'orateur se perde en cours de route se conjuguent et font que les débats du Parlement européen sont soporifiques. Le multilinguisme intégral n'a plus aucune chance de survivre. La future UE à 27 membres devra travailler avec au moins 22 langues, soit 462 combinaisons, ce qui rendra la traduction simultanée techniquement impossible. Le défi quantitatif que représente l'élargissement à l'Est remet ainsi en cause le statu quo.
De plus en plus, on se plaint de ce que le multilinguisme de l'UE ne soit pas aussi intégral qu'on le prétend. De fait, font remarquer les critiques, dans le quotidien de la Commission et du Conseil, l'anglais, le français et, dans une bien moindre mesure, l'allemand sont depuis longtemps les langues de travail. Les autres Etats membres se plaignent de cette domination par ailleurs critiquable sur le plan juridique. Les Allemands, pour leur part, estiment que leur langue, face à l'anglais et au français, est largement défavorisée. La réaction scandalisée du chancelier Gerhard Schröder quand, en juillet 1999, la présidence finlandaise de l'UE n'avait prévu aucune traduction en allemand lors d'une conférence a mis cette insatisfaction latente au grand jour. Les Français, eux, ne se consolent pas de ce que l'anglais, qui n'a fait son apparition à la Communauté économique européenne qu'en 1973, repousse sans cesse la langue d'un pays fondateur au deuxième rang. Seuls les Britanniques et les Irlandais se font discrets, car ils savent que le temps travaille pour eux.
D'autre part, certaines communautés linguistiques d'Europe, dont la langue ne jouit d'aucun statut officiel dans leur pays, font entendre de plus en plus fort leur voix. En 1990, les régions autonomes espagnoles de Catalogne et des Baléares ont mis en avant l'argument du nombre de locuteurs pour demander au Parlement que le catalan devienne l'une des langues officielles de l'UE : pourquoi privilégier les 5 millions de Danois et non pas les 6 millions de locuteurs du catalan ? Les députés européens se sont montrés sensibles à cet argument. Le rapport rédigé par Viviane Reding, à l'époque eurodéputée et aujourd'hui commissaire à l'Education et à la Culture, a débouché sur une résolution qui soulignait l'importance des langues dites minoritaires pour la diversité culturelle de l'Europe.
Depuis, ces communautés linguistiques trouvent toujours une oreille attentive à leurs revendications au Parlement et à la Commission. D'abord contre l'avis du gouvernement espagnol, puis avec son soutien, les Catalans ont reçu un accueil favorable sur quelques questions (comme la traduction des textes fondamentaux). La Commission finance en outre un Bureau européen pour les langues moins répandues (EBLUL) à Dublin, qui représente les intérêts des minorités linguistiques d'Europe.
Une réforme est inévitable. Nul n'en est plus conscient que les hommes politiques européens, pour lesquels Bruxelles ressemble de plus en plus à la tour de Babel. Cette expression signifiant confusion, elle s'applique particulièrement bien à l'UE. Mais qu'est-ce qui empêche les intéressés de travailler de façon constructive à l'élaboration d'un régime linguistique ? Serait-ce cet orgueil national tant vilipendé ?
Pas du tout. La langue est un facteur de pouvoir. Dans le contexte de l'UE, pouvoir linguistique signifie par exemple supériorité dans les débats : celui qui peut discuter dans sa langue maternelle dispose en théorie d'un avantage sur le locuteur qui s'exprime dans une langue étrangère - et se fatigue moins vite. Le statut qu'une langue possède au sein d'une organisation aussi importante que l'UE influe en outre, de façon décisive, sur son prestige, et celui-ci est convertible en espèces sonnantes et trébuchantes. L'industrie des langues (English as a Foreign Language, par exemple, une organisation d'enseignement de la langue anglaise qui préside au fameux test du TOEFL, référence pour toutes les universités américaines) représente la première source de revenus du Royaume-Uni après le pétrole de la mer du Nord. La musique et l'industrie cinématographique britanniques profitent également de la prépondérance de l'anglais.
La question des langues touche aussi au droit et à la démocratie. La différence qui existe, d'un point de vue juridique, entre l'UE et des organisations internationales comme l'ONU ou le Conseil de l'Europe est significative : contrairement à ces dernières, l'UE peut édicter des normes de droit directement applicables dans les Etats membres. La Cour européenne de justice a proclamé la prééminence du droit communautaire sur les droits nationaux. Or le multilinguisme est source d'absurdités juridiques, les diverses versions d'une même règle donnant parfois lieu à des interprétations différentes. L'applicabilité directe du droit européen n'est pourtant légitime que si les dossiers correspondants sont disponibles dans toutes les langues officielles. Il est donc hors de question de renoncer à traduire les documents clés et les dossiers juridiques dans toutes ces langues nationales.
Le débat concerne également les principes de transparence et de participation. Les processus de décision ne doivent-ils pas être lisibles par tous les citoyens de l'UE, quelle que soit leur langue ? Les citoyens concernés par les décisions doivent pouvoir intervenir. Réduire le nombre de langues au sein de l'UE n'augmenterait-il pas les déséquilibres déjà existants dans le fonctionnement de la démocratie ? Pour commencer, il n'a jamais été donné à tous d'accéder aux arcanes de Bruxelles. Le regard que nous portons sur les institutions européennes passe d'abord par celui des journalistes, qui interprètent nécessairement (et pas seulement d'un point de vue linguistique). Les citoyens ne peuvent quasiment pas participer aux structures de l'UE, hormis par le biais d'organisations non gouvernementales dont les réseaux possèdent théoriquement les ressources nécessaires pour intervenir à Bruxelles. Les contacts informels (sans interprète) sont tellement fondamentaux dans l'élaboration d'une politique que les parlementaires qui ne comprennent que le portugais, le danois ou l'allemand ne peuvent pratiquement plus jouer aucun rôle.
L'efficacité du système politique n'est pas nécessairement l'ennemie de la démocratie, mais plutôt sa condition fondamentale. La conception d'une politique cohérente passe par une communication efficace. Aussi peut-on s'interroger quand le gouvernement de la république fédérale d'Allemagne demande à ses fonctionnaires de ne s'exprimer qu'en allemand à Bruxelles, y compris en l'absence d'interprète... Certains ont bien proposé de réduire le nombre des langues utilisées au sein des institutions européennes et d'interdire l'usage des langues maternelles par les intéressés [un Britannique n'aurait pas le droit de parler anglais au sein d'une commission de travail, par exemple, mais un Italien oui], mais cette suggestion, qui partait d'une bonne intention, pose aussi problème.
Il vaudrait mieux mettre sur pied un régime pragmatique qui conçoive la langue comme un outil de communication et n'attache pas une valeur excessive à ses composantes symbolique et identitaire. Les pertes et les gains de pouvoir réel générés par cette réforme devraient, conformément à l'usage, être compensés dans d'autres secteurs. De toutes les institutions, le Parlement, organe de représentation directe des citoyens, reste la plus polyglotte. On pourrait y envisager un système de traduction asymétrique : on traduirait toutes les langues dans un nombre limité de langues - on peut supposer qu'il est plus facile de comprendre une langue étrangère que de la parler. Le noyau de la réforme serait l'officialisation de la distinction entre langue officielle et langue de travail. Les documents clés seraient traduits dans toutes les langues officielles comme auparavant, mais la Commission et le Conseil n'emploieraient que quelques langues pour leurs travaux internes. Et plus d'une pour des raisons de pondération, mais lesquelles ?
Dans Le Souffle de la langue : voies et destins des parlers d'Europe [Paris, Odile Jacob, 1994], Claude Hagège, linguiste français et conseiller du gouvernement, a tenté de déterminer quelles pourraient être les langues véhiculaires de l'Europe à partir d'arguments historiques. L'espagnol, l'italien et le polonais sont exclus. L'auteur ne peut éluder la place que l'anglais tient de fait dans l'économie et la science, dont elle est la lingua franca. Malgré un respect mêlé de crainte, il considère que l'allemand a un rôle à jouer parce qu'il pourrait aider les Français à lutter contre la toute-puissance de l'anglais. Il soutient en effet que le français a vocation depuis le Moyen Age, ou du moins depuis l'absolutisme de l'Ancien Régime, à être la langue véhiculaire.
Ulrich Ammon, un sociolinguiste de Duisbourg, aborde cette question de façon bien plus pragmatique. Il a récemment présenté le résultat de ses recherches lors d'une conférence à l'université de Bonn : pour des considérations stratégiques, le trio anglais-français-allemand constituerait de fait la plus séduisante de toutes les combinaisons pour la majorité des Etats membres d'une Union élargie. L'anglais y jouerait sans aucun doute le rôle de langue véhiculaire principale. Ce sont surtout les grands Etats qui tournent autour du pot. Ils devraient prendre exemple sur les Pays-Bas, les Etats scandinaves ou les pays candidats d'Europe centrale et orientale : ceux-ci ont depuis longtemps pris leur parti de la domination des grandes langues et ont su dans le même temps préserver la leur.



Andreas Ross

Unquote

Ps: ce beau titre n'est pas de moi...
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Jack Doughty
Jack Doughty  Identity Verified
United Kingdom
Local time: 21:50
Russian to English
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In memoriam
Un exemple de pidgin europeo Dec 23, 2003

ODE TO THE SEM
(to the tune “Ode to Joy” in Beethoven’s 9th Symphony)

Freude am Eoraip now united,
Joie au rêve de Jacques Delors;
Single Marghadh (nun heiratet):
¡Regojico evermore!
Gioia e pace sia per noi
Ce mariage (de convenance?)
Deutsch mit Française, Dansk to English,
Español con Nederlands.
Fédération? Groupe de nations?
Heller Himmel, Zollverein?
Help our weaker fellows onwards
- And the E
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ODE TO THE SEM
(to the tune “Ode to Joy” in Beethoven’s 9th Symphony)

Freude am Eoraip now united,
Joie au rêve de Jacques Delors;
Single Marghadh (nun heiratet):
¡Regojico evermore!
Gioia e pace sia per noi
Ce mariage (de convenance?)
Deutsch mit Française, Dansk to English,
Español con Nederlands.
Fédération? Groupe de nations?
Heller Himmel, Zollverein?
Help our weaker fellows onwards
- And the English not to whine.
Seid umschlungen, alle Menschen;
Lass uns alles Brüder sein.
De som vil det diskutere
Schlagen wir sein Schädel ein!
Cara, Brussels’ SEMiotics,
SEMincomprensibile:
Logogriphic acronymics –
PETRA, COMETT, EURYCLEE.
Traduttore, traditore,
But they never lack employ.
¿Más pays veulent farsi miembros?
Zelfs meer talen? Oh what joy!
Look we back or look we forward,
Nous voyons un åge d’or:
Will we soon elect the first new
Whole Euroman Emperor?
Europe loue em jubilação
The free market’s Heiligtum:
Coletivista aberração?
No. Bundeselysium!

Elysium! Elysium! Unserer Elysium!

Michael E. Martin
Hugh Baird College
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