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Off topic: Internet et Liberté
Thread poster: Thierry LOTTE
Thierry LOTTE
Thierry LOTTE  Identity Verified
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Member (2001)
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Dec 28, 2003

Hello chers collègues !

Je vous communique ci-dessous un article que je trouve tout à fait passionnant, enthousiasmant, mais pas vraiment “honnête” !!!…

Moi, je suis un type qui avait 20 ans en “68” : “Interdit d’interdire” – OK – et je n’ai pas changé… Mais si cela signifie “Interdit de Créer” ça va plus…
Parce que, qui va créer quelque chose et le laisser arriver sur la toile (s’il peut l’empêcher) sachant que tout son t
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Hello chers collègues !

Je vous communique ci-dessous un article que je trouve tout à fait passionnant, enthousiasmant, mais pas vraiment “honnête” !!!…

Moi, je suis un type qui avait 20 ans en “68” : “Interdit d’interdire” – OK – et je n’ai pas changé… Mais si cela signifie “Interdit de Créer” ça va plus…
Parce que, qui va créer quelque chose et le laisser arriver sur la toile (s’il peut l’empêcher) sachant que tout son travail va lui être volé et que d’autres vont toucher “du blé” pour ses efforts ?
Je connais au moins deux personnes dans ce cas… Le troisième cas étant celui de “Kazaa” (dont je profite honteusement moi-même car je suis “pauvre”) qui met gratuitement à disposition du “public” le travail des autres… Bon ! Je sais qu’on va me parler des honteux profits des “distributeurs” : tout à fait d’accord, mais, malheureusement, les créateurs en ont besoin pour se faire connaître…

J’aimerais bien avoir d’autres avis…

QUOTE:

Internet : liberté en résidence surveillée
Internet devait sonner l’heure de la liberté d’accès et de création. Mais, entre censure et réglementations, les enjeux politiques et économiques viennent freiner cet enthousiasme.

ANALYSE :
La révolution Internet s’est achevée aussi soudainement qu’elle avait commencé. Personne ne s’attendait à l’explosion de créativité produite par le réseau. Et très peu de gens avaient prévu que cet enthousiasme retomberait aussi rapidement et aussi bas. Une véritable étoile filante, qui a surgi dans le ciel sans prévenir et qui a disparu aussitôt. Sous le couvert de la protection de la propriété privée, un ensemble de nouvelles lois et réglementations entreprennent le démantèlement de la structure qui avait fait d’Internet un support international de création.
Ni la genèse ni le déclin de cette révolution ne sont difficiles à comprendre. Il est en revanche plus difficile d’accepter d’en tirer les leçons. Internet est né aux Etats-Unis, mais le réseau doit son succès à des notions qui semblent bien loin des idéaux américains modernes de propriété et de marché. Carol Rose, qui est professeur de droit à l’université Yale, explique que les Américains sont fascinés par l’idée que le monde est mieux géré quand il est divisé entre plusieurs propriétaires, et que ces ressources divisées obéissent parfaitement à la loi du marché. Mais Internet a pu exister précisément parce que ses ressources essentielles n’ont pas été réparties entre plusieurs propriétaires privés. Elles ont été au contraire mises en commun, et c’est cette situation qui a engendré un extraordinaire élan créatif. Le cloisonnement ne peut qu’entraîner la ruine d’Internet.
Ce principe de communauté a été inscrit dès l’origine dans l’architecture du réseau. La conception d’Internet assurait un droit d’innovation décentralisé, ce qui a abouti à une diversité créatrice inédite aux Etats-Unis (et encore plus spectaculaire dans d’autres parties du monde). Pourtant, des courants de pensée réactionnaires reprennent le dessus aux Etats-Unis avec l’intention de modifier cette architecture. Les changements apportés à la structure fondamentale d’Internet risquent d’avoir des répercussions néfastes partout sur le potentiel du réseau, car ils entravent des chances d’innovation et de créativité. Ainsi, au moment où le potentiel d’Internet pourrait prendre toute son ampleur, une contre-révolution est sur le point de réussir à ébranler les fondations du réseau.
De la violation du droit d’auteur à l’abus de pouvoir
La contre-révolution est motivée par des principes vieux comme le monde. Comme le disait Nicolas Machiavel bien avant Internet, le changement se fait des ennemis de tous ceux qui prospéraient sous l’ancien régime et ne peut compter que sur un soutien mitigé de ceux qui ont la possibilité de prospérer sous le nouveau. On constate aujourd’hui la justesse de ces propos. Les tenants de l’ancien régime sont menacés par Internet, et ceux à qui le réseau pourrait profiter ne prennent pas vraiment sa défense. Peut-être le feront-ils à l’avenir. Mais, pour le moment, rien n’est moins sûr.
Les restrictions les plus spectaculaires de l’innovation sont venues de ceux qui détiennent les droits d’auteur. Le copyright garantit à un artiste [ ou bien à tout créateur – c’est T.Lotte qui souligne…] un droit exclusif sur son travail pendant une durée déterminée. Il s’agit de s’assurer que la production de nouvelles œuvres en vaut la peine. Mais les lois sur la propriété intellectuelle datent de bien avant Internet, et elles ont eu pour conséquence le passage du contrôle de l’innovation, en matière de distribution, entre les mains d’un nombre réduit d’intervenants.
Le Congrès américain l’a encouragé, notamment en adoptant, en 1998, le tristement célèbre Digital Millennium Copyright Act (DMCA), qui interdisait les technologies permettant de contourner les systèmes de protection du copyright et encourageait fortement les fournisseurs d’accès à retirer de leurs sites tout contenu constituant une violation du droit d’auteur. Ce qui est plus gênant, c’est que le DMCA condamne de fait ces technologies partout dans le monde. Le développeur russe Dimitri Skliarov, par exemple, a écrit un code pour “pirater” la technologie e-book d’Adobe, afin de transférer les livres numériques d’un ordinateur à l’autre et de permettre aux usagers aveugles de “lire” à haute voix. Le code de Skliarov était légal dans son pays, mais il est devenu illégal au moment de sa commercialisation aux Etats-Unis. Quand Skliarov s’est rendu aux Etats-Unis, en juillet 2001, pour présenter ses travaux, il a été arrêté par le FBI. Il risque aujourd’hui vingt-cinq ans de prison pour avoir écrit un code qui pourrait servir des objectifs honnêtes, tout en enfreignant la loi sur les droits d’auteur.

La clause qui encourage les fournisseurs d’accès à supprimer certains contenus a également entraîné des complications. Quand un fournisseur est prévenu que des contenus disponibles sur son site violent les droits d’auteur, il peut éviter d’être tenu responsable en les retirant. Comme il n’a aucun intérêt à prendre de risques, il accepte généralement de faire ce qu’on lui demande. Des entreprises utilisent de plus en plus fréquemment cette disposition pour faire taire les critiques. En août 2001, par exemple, un laboratoire pharmaceutique britannique a invoqué le DMCA pour contraindre un fournisseur d’accès à fermer un site de défense des droits des animaux qui le critiquait. Pour le fournisseur, il était clair que la société voulait simplement éliminer ses opposants, mais il n’avait aucune raison de refuser. Toutes ces anecdotes ont un point commun : le contrôle que les propriétaires de copyright exercent sur les contenus leur permet également de se protéger contre des innovations qui risqueraient de menacer des institutions commerciales existantes. La loi devient un outil garantissant que les nouvelles inventions ne puissent pas chasser les anciennes, alors que la protection de la propriété intellectuelle et industrielle devrait, selon les termes de la Constitution américaine, promouvoir “le progrès de la science et des arts utiles”.
Un tournant décisif pour les pays en développement
La réglementation n’affectera pas seulement les Américains. La compétence étendue que revendiquent les tribunaux étasuniens, associée à la pression de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) pour promulguer des lois comparables dans d’autres pays, signifie que ce contrôle aura des conséquences dans le monde entier. Rien n’est plus “local” quand on s’attaque aux fondements d’Internet. Le mouvement en faveur des sources et des logiciels libres s’affaiblit, et les pays qui pourraient profiter le plus d’une plate-forme libre et ouverte en pâtissent : les pays en développement, ceux qui ne veulent pas céder au contrôle d’une seule entreprise privée et même, au fur et à mesure que les contenus deviendront plus contrôlés, ceux qui pourraient bénéficier d’une concurrence stimulante dans le secteur de la distribution et de la production de contenu. De nouvelles inventions pour la diffusion du format MP3 auraient des répercussions immédiates sur le téléphone et la vidéo. Or une baisse des coûts de ces moyens de communication serait extrêmement utile pour les pays où l’infrastructure est encore très pauvre.
Il est indispensable que les responsables politiques du monde entier reconnaissent que les intérêts les mieux protégés par la contre-révolution Internet ne sont pas les leurs. Ils devraient être plus méfiants envers les mécanismes juridiques qui permettent à ceux que la communauté d’innovation menace le plus de résister au courant. Internet portait la promesse d’une évolution rapide et radicale des obstacles qui se dressent actuellement sur le chemin de la croissance, en particulier pour les plus démunis. Cette promesse ne pourra être tenue que si le réseau reste ouvert à l’innovation. Il faut pour cela savoir tirer les leçons de son passé.
Lawrence Lessing *,
Foreign Policy,
Washington
* Professeur de droit à Stanford. Il est notamment l’auteur de The Future of Ideas, dont la traduction française paraîtra prochainement chez Fayard.
UNQUOTE

L’Auteur de l’article écrit :



Les restrictions les plus spectaculaires de l’innovation sont venues de ceux qui détiennent les droits d’auteur. Le copyright garantit à un artiste [ ou bien à tout créateur – c’est T.Lotte qui souligne…] un droit exclusif sur son travail pendant une durée déterminée. Il s’agit de s’assurer que la production de nouvelles œuvres en vaut la peine. Mais les lois sur la propriété intellectuelle datent de bien avant Internet, et elles ont eu pour conséquence le passage du contrôle de l’innovation, en matière de distribution, entre les mains d’un nombre réduit d’intervenants.



Comme si l’on parlait d’un « Capitalisme Intellectuel », réducteur, et gênant toute création artistique…
Ceux « qui détiennent les droits d’auteurs » sont, bien souvent, des organismes publics chargés de la répartition (à niveau national et international) de ces mêmes droits d’auteur.


Autre citation :



De nouvelles inventions pour la diffusion du format MP3 auraient des répercussions immédiates sur le téléphone et la vidéo. Or une baisse des coûts de ces moyens de communication serait extrêmement utile pour les pays où l’infrastructure est encore très pauvre.


Ah Oui ? Depuis quand les inventeurs de technologies de pointe se préoccupent-ils de leurs répercussions sur le bien-être du Tiers monde ?...


Bon !
Maintenant je pense que le débat est ouvert…

PS : puisque l'on parle de propriété intellectuelle, cela me fait penser que j'ai oublié de mentionner que l'article ci dessus est paru dans ( et a été traduit par leurs soins) :

www.courrierinternational.com




[Edited at 2003-12-28 15:57]
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