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Comment devenir traducteur spécialisé ?
Thread poster: Claudia Iglesias
Claudia Iglesias
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Un peu de provoc' Nov 19, 2003

TTV wrote:
Je trouve le sujet et les interventions passionnantes et je trouverai dommage, Claudia, d'en rester à la conclusion "spécialiste en matière générale".


Ne t'inquiète pas, René, ma synthèse ne prétendait pas fermer la discussion, mais mettre en évidence que l'on n'a pas encore fait le tour de la question.

Voilà, c'est un peu long, mais je crois qu'il y a encore beaucoup à dire!

Je crois aussi, j'aimerais bien que d'autres spécialistes viennent exposer leur point de vue.


 
BTPLV
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Un peu de provoc ? Non beaucoup ! Nov 19, 2003

Bonsoir,

J'aimerais répondre (par un exemple) à la question de Claudia (comment se spécialiser ?)en tenant compte des autres avis, notamment de Thierry et de Geneviève.
Personnellement, j'ai eu la chance (au cours de ma deuxième année de "carrière") de trouver un client qui avait instauré le système suivant : après avoir sélectionné un traducteur d'après un test (court) "gratuit et sans engagement", et lui avoir confié ensuite des textes courts (traductions bien
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Bonsoir,

J'aimerais répondre (par un exemple) à la question de Claudia (comment se spécialiser ?)en tenant compte des autres avis, notamment de Thierry et de Geneviève.
Personnellement, j'ai eu la chance (au cours de ma deuxième année de "carrière") de trouver un client qui avait instauré le système suivant : après avoir sélectionné un traducteur d'après un test (court) "gratuit et sans engagement", et lui avoir confié ensuite des textes courts (traductions bien payées), il proposait à l'heureux élu (oui ce fut moi !!!) une collaboration suivie à condition d'accepter un encadrement (à ses frais) par un traducteur technique chevronné et par un ingénieur parfaitement bilingue. J'ai travaillé selon ce système pendant 10 ans et je pense en avoir retiré davantage qu'en poursuivant 36 doctorats. Par la suite, j'ai trouvé un autre client utilisant un système comparable. Mais ce sont les deux seuls en bientôt 20 ans de pratique. Je leur dois cependant d'oser à présent entreprendre de nombreuses traductions très techniques sans avoir peur d'écrire n'importe quoi.
Ceci dit, hormis les clients "directs", les agences affirmant que "nos traductions techniques sont relues par des ingénieurs (...médicales... relues par des médecins) sont-elles sérieuses ? Quel ingénieur ? Quel médecin ? Un ingénieur spécialisé en construction ou en ponts est-il compétent en automobile ? Un cardiologue en gynécologie ?
Quant à valoriser les compétences acquises auprès de ces spécialistes... A voir le nombre de propositions à 3 centimes (ou à 3 cents américains)...
A propos des remarques (très justes) de Geneviève au sujet des risques (sécurité, santé), voici deux anecdotes.
J'apprends qu'une société (dont vous connaissez tous le nom) doit faire traduire des consignes de sécurité destinées au personnel francophone d'une de ses filiales, dans un domaine très "pointu" (dispositifs hydrauliques pour engins de chantier). Je pose ma candidature auprès du Coordonnateur de la sécurité. Ce monsieur me contacte et me propose sérieusement de traduire 120 pages A4 pour... 300 euros (j'ai bien dit trois cents). Je crois devoir lui signaler que ce ne sont pas les tarifs habituels. Réponse : "Cette traduction n'est qu'une formaité légale. Nous n'avons pas envie de gaspiller de l'argent ici." J'essaie de lui expliquer que les risques... Réponse avant de me raccrocher au nez (je cite en censurant un peu) : "Mais nom de ... je m'en f... Vous êtes bouché à la fin !".
Deuxième expérience: une agence me contacte un vendredi pour une traduction "pour avant-hier" dans le domaine médical, au sujet d'une procédure d'intervention contre la mort par étouffement du nourrisson. Je ne traduis pas les textes médicaux car je suis incompétent en la matière. C'est ce que j'explique à mon interlocutrice, en lui signalant que les enjeux m'interdisent de toute façon, moralement, de prendre le moindre risque. Réponse (je cite à peu près) : "Puisque vous ne voulez pas travailler, je vais confier le texte à un traducteur plus consciencieux." J'ignorais que "consciencieux" était synonyme de "docile" / "servile" / "irresponsable".
En conclusion, je souhaite à chacun d'avoir la chance de rencontrer (et le désir de chercher) des gens sérieux et humains. Je pense aussi qu'il vaut mieux ignorer les "tristes sires" pour réserver son énergie à des gens plus dignes (il en existe). Ce n'est pas facile.
Voilà mes réflexions après bientôt 20 ans (sans suicide). Je serais certainement plus riche si j'avais accepté toutes les compromissions qui ont déjà été "possibles". Je suis un peu plus pauvre mais je dors bien la nuit et je n'ai pas honte en me voyant dans un miroir.
Bien à vous,
Pierre
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Jean-Marie Le Ray
Jean-Marie Le Ray  Identity Verified
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Je suis spécialiste... en traduction ! Nov 20, 2003

Claudia Iglesias wrote:

...j'aimerais bien que d'autres spécialistes viennent exposer leur point de vue.



Si quelqu'un va sur ma page Web, il y est mentionné que je traduis dans une quarantaine de domaines.
Ce qui est strictement vrai.

Suis-je spécialiste pour autant ? Et en quoi ?

Petit flashback : quand j'ai ouvert mon agence, le seul moyen que j'ai trouvé pour me démarquer des autres, qui avaient déjà pignon sur rue depuis longtemps et dont la plupart proclamaient pompeusement « Toutes les langues, tous les domaines » (ce qui est à mon avis la plus gigantesque imposture dans notre secteur), ce fut de ne proposer qu'une seule langue cible (le français), à partir de l'anglais et de l'italien.
Donc, en restreignant déjà mon offre de service de façon significative (toujours en tant qu'agence, ne pas oublier ça), je ne pouvais pas limiter AUSSI les domaines, sous peine de ne recevoir qu'un coup de fil tous les six mois.
Ce qui fait que lorsque les traductions m'arrivaient dans les domaines les plus variés, c'était bibi qui se les tapaient (les traductions, j'entends).
J'ose à peine vous dire les premiers textes sur Ariane IV, ou rien que le titre me donnait des boutons (Teta Sub-system: a system for collection and storage of spatial flight data ARIANE IV), en fin de compte un "simple" système pour la collecte, le transfert et le stockage des données de vol du projet spatial ARIANE IV.
J'avoue que je connaissais un ami ingénieur, qui a revu mes textes et leur a donnés la cohérence et le sens qui leur manquaient (pour confirmer le bien-fondé de la suggestion de Claudia).
Quant aux dernières trad que j'ai faites pour Ariane V, j'avais acquis une vue d'ensemble suffisante pour m'en sortir seul, mais toujours en collaboration avec les ingénieurs de Cap Gemini, qu'il me suffisait d'appeler pour demander des éclaircissements en cas de doute (j'imagine déjà celles et ceux qui rigolent en m'accusant d'avoir fait exploser le premier vol d'Ariane V, quand on parle de responsabilité du traducteur...).
C'est juste un exemple, mais que je pourrais multiplier à l'envi.
Le premier atout que nous avons aujourd'hui, c'est Internet, qui permet d'effectuer des recherches sur pratiquement tout et n'importe quoi. Le seul ennui quand j'aborde un domaine que je connais peu ou pas (non sans avoir pris connaissance du texte au préalable, car il y a toujours des niveaux de technicité plus ou moins grands, et le très très pointu doit toujours être laissé aux experts, le seul problème pour les agences ou les clients étant que, d'une manière général, les experts font les experts et non pas les traducteurs - peut-être parce qu'ils doivent gagner un peu plus en faisant les experts...), le seul ennui donc, c'est le temps qu'il faut passer dans les recherches pour appréhender le domaine concerné en français, et qui peut parfois dépasser le temps nécessaire à la seule traduction.
Il faut donc que ce soit justifié, soit pour gagner un nouveau client important, soit parce que le prix payé est intéressant (ce qui est plus rare).
Le point crucial pour le traducteur étant finalement de bien se connaître et de toujours savoir - et accepter - quelles sont ses limites et ses lacunes, outre d'avoir une immense curiosité et une obstination de mulet.
Une lapalissade pour finir, mais qui n'en est pas moins profondément vraie : « c'est en traduisant qu'on devient traducteur », et le métier (ou la spécialisation, si l'on préfère) rentre au fil des textes et des difficultés résolues.
Ciao, Jean-Marie


 
David Sirett
David Sirett
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"Spécialisme" peut cacher... Nov 21, 2003

sylver wrote:

L'appellation "spécialiste" est souvent trompeuse, parce que les domaines sont vastes et qu'il y a des aspects qui nous sont totallement inconnus.


Tout à fait d'accord. J'ai pas mal d'expérience, quoique peu d'expertise, dans 'le' domaine de la construction navale, mais entre les modes opératoires de soudage des charpentes et les essais en mer des chasses des sanitaires...

Cordialement
David


 
Soizic CiFuentes
Soizic CiFuentes  Identity Verified
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Apprendre en liberté Nov 24, 2003

sylver wrote:

2. Education classique sur le sujet. Ca me branche pas personnellement, parce que le temps que j'ai passé sur les chaises de l'école (nous, on avait pas de bancs), c'était essentiellement du temps perdu.

J'ai 27 ans, j'ai encore plein de choses à apprendre, plein de trucs que je ne sais pas. Quand je toucherais la cinquantaine, je suppose que ce sera toujours le cas, et ça ne me gène pas. Par contre ça me gènerais de ne pas en savoir plus que ce que je sais maintenant.




Je suis complètement d'accord avec vous. En fait ça a toujours été mon motto si bien que quand j'ai eu des enfants j'ai décidé qu'il ne perdrait pas leur temps sur les bancs de l'école. Nous avons fait l'école à la maison. Ca a été la plus belle expérience de ma vie. Ils ont tous les trois eu la chance de poursuivre leurs passions. Celle de 16 a atteint un niveau de chanteuse d'Opéra qui n'aurait jamais été possible avec une éducation figée dont des matières prendrait tout son temps.
Surtout ce qu'ils ont gagné c'est le plaisir d'apprendre. Et je suis heureuse d'avoir réussi à leur communiquer ce plaisir. C'est ce qu'il a fallu que je retrouve après l'école. Le plaisir d'apprendre avait presque disparu.
En fait pour un traducteur, le plaisir d'apprendre chaque jour quelque chose de nouveau est certainement une qualité fondamentale.


 
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