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Thierry LOTTE
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Dec 23, 2003

Mille bonnes raisons pour faire de l'anglais une langue universelle:

de :

www.courrierinternational.com

LANGUE - L'anglais dispose de toutes les qualités pour décrocher le titre de lingua franca du troisième millénaire, estime le Financial Times. Qui n'y voit que des avantages - y compris pour les Français et notre si belle langue.

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Mille bonnes raisons pour faire de l'anglais une langue universelle:

de :

www.courrierinternational.com

LANGUE - L'anglais dispose de toutes les qualités pour décrocher le titre de lingua franca du troisième millénaire, estime le Financial Times. Qui n'y voit que des avantages - y compris pour les Français et notre si belle langue.

FINANCIAL TIMES
Londres
US News et World Report
The Independent (extraits), Londres

Le conseil d'administration de SKF, le fabricant de roulements, regroupe onze Suédois, un Allemand et un Italien. Depuis avril 1998, lorsqu'il se réunit à Göteborg, dans la mère patrie, les séances se déroulent entièrement en anglais. SKF est l'illustration à petite échelle d'un phénomène bien plus vaste : l'anglais, par un irrésistible processus de sélection de type darwinien, est en passe de devenir la langue commune incontestée de la planète.
Or la langue fait partie intégrante d'une culture nationale, et il se trouvera toujours des gens pour défendre leur patrimoine bec et ongles contre ce qu'ils considèrent comme une hégémonie grandissante de l'anglo-américain. Mais il n'est pas question ici de domination politique ou économique.
Les langues ne sont pas des systèmes sociaux ; elles peuvent se côtoyer à l'intérieur d'un pays ou sur les trottoirs d'une même rue. Elles peuvent même coexister dans une seule tête. Il est temps de regarder la réalité en face et de reconnaître qu'il serait dans l'intérêt de chacun que les différents gouvernements et établissements d'enseignement, ainsi que les entreprises internationales, adoptent officiellement l'anglais comme leur deuxième langue.
La reconnaissance officielle de l'anglais comme langue universelle, loin d'être une aberration, ne ferait que répondre bien tardivement à une demande mondiale. L'anglais est parlé par environ 350 millions de personnes dont c'est la langue maternelle, et près de 1 milliard d'individus le pratiquent, soit un sixième de la population mondiale. C'est moins que les locuteurs du chinois, mais par ailleurs le nombre de Chinois qui apprennent la langue de Shakespeare est plus élevé que celui des anglophones aux Etats-Unis. Même la Suisse, où l'on pratique pas moins de trois langues - quatre en incluant le romanche -, voit l'anglais gagner du terrain.
De grands groupes industriels allemands comme Hoechst et Siemens ont déjà adopté l'anglais pour leurs besoins internes. Dans ces entreprises (comme dans bien d'autres en Allemagne), lorsqu'un non-Allemand assiste à une réunion de direction, la langue de travail est systématiquement l'anglais.
L'Union européenne comporte onze langues officielles et elle en acquerra encore davantage lorsque cinq autres pays viendront y adhérer. Toutefois, pour l'essentiel, les travaux de Bruxelles s'effectuent dans deux ou trois langues : l'anglais, le français et l'allemand. Là encore, progressivement, le premier prend le pas sur les autres ; et, n'étaient les plaintes venues d'en haut, il se serait sans doute déjà totalement imposé, si l'on en croit certains fonctionnaires.
Une telle suprématie peut s'expliquer comme un accident de l'Histoire. A l'immensité de l'Empire britannique a succédé, au XXe siècle, le poids économique des Etats-Unis. En outre, l'anglais présente aussi des avantages spécifiques. Ce n'est pas seulement une langue vorace, elle offre aussi une grande souplesse. Malgré un vocabulaire très riche (le dictionnaire Oxford comprend bien plus de 500 000 mots, sans même compter les termes scientifiques), elle est particulièrement économe. Le genre et les cas y sont pour ainsi dire inexistants, l'orthographe est fort simple (à de rares exceptions près), la prononciation (là encore, sauf exceptions) ne pose pas vraiment de problème. L'anglais s'apprend facilement, se parle aisément pour des échanges courants et reste néanmoins assez riche pour exprimer des abstractions et des nuances poétiques. Comme l'a dit un jour par plaisanterie l'anglophile Maurice Druon, secrétaire perpétuel de l'Académie française, "si l'anglais a eu quelque succès, c'est parce qu'il est le langage le plus facile à mal parler."
LES INDIENS ET LES AFRICAINS ONT TOUJOURS PARLÉ DEUX LANGUES
Dans ces conditions, pourquoi tous les organismes internationaux ne se décident-ils pas à l'adopter sur-le-champ ? Pour des questions de sensibilité culturelle. "La langue touche au coeur de l'identité individuelle", affirme Felicity Lewis, coordinatrice de la langue anglaise à la Commission européenne (Bruxelles). "Du fait que nous parlons une langue universelle, nous avons du mal à comprendre que les autres peuples puissent être jalousement attachés à leur propre idiome." Ce phénomène, s'ajoutant aux besoins de la législation nationale, fait que les langues de l'UE sont traitées sur un pied d'égalité. Résultat, la Commission dirige le service de traduction le plus important de la planète.
Sur cette question, la France est à fleur de peau. L'amour que ce pays voue à sa langue peut se comprendre, mais n'est pas pour autant tout à fait rationnel.
Bien souvent, au cours de l'Histoire, tel ou tel idiome qui n'était pas la langue maternelle de tous ses locuteurs a servi de lingua franca. Comme son nom l'indique, cette "langue franque" (un français mêlé d'italien) fut pendant un temps la langue véhiculaire des croisés du Moyen Age et des marchands méditerranéens, avant de devenir, aux XVIIIe et XIXe siècles, la langue de la diplomatie et des sciences en Europe. Avant lui, le latin avait été la langue de la chrétienté, le grec ayant été longtemps la langue dominante en Méditerranée. Aujourd'hui, les peuples d'Afrique orientale communiquent grâce au swahili, ceux de l'Inde grâce à l'hindi et à l'anglais. La plupart des habitants de ces pays ont toujours parlé deux langues : l'une à la maison, en famille ; l'autre pour faire du commerce, loin de chez soi. Jusqu'à l'avènement de l'Etat-nation, les frontières entre les langues étaient tout à la fois horizontales et verticales : les paysans parlaient une langue, les marchands en parlaient une autre, les administrateurs et les courtisans peut-être une troisième.
Et c'est encore vrai aujourd'hui. Les Etats-Unis, qui ont supplanté la Grande-Bretagne en tant que plus grand pays exportateur de l'anglais, sont eux-mêmes en proie au plus grand désordre linguistique. Les bus y portent des inscriptions à la fois en espagnol et en anglais, jusque dans le Massachusetts. Un quart des Américains parlent chez eux une langue autre que l'anglais, situation qui n'est pas pour déplaire aux partisans du multiculturalisme. Même l' ebonics, ce pidgin noir américain, a obtenu une reconnaissance officielle. Si l'argument pluraliste prévaut, les Etats-Unis pourraient se trouver dans la situation délicate de devoir déclarer l'anglais comme langue officielle - ainsi que l'ont déjà fait près de la moitié des Etats.
Mais la xénophobie linguistique n'a pas lieu d'être. Car reconnaître une langue - qui se trouve être l'anglais - comme lingua franca du troisième millénaire, offre de nombreux avantages. Cela pourrait même servir les valeurs culturelles que ces anglophobes sont si attachés à défendre.
De toute évidence, le premier avantage serait d'ordre économique. Si l'UE passait outre à ses objections théoriques, elle pourrait se passer de certains de ses 1 812 traducteurs (plus de 10 % du personnel de la Commission) et des 700 interprètes free-lance auxquels elle fait déjà appel, ce qui lui permettrait d'économiser jusqu'à 130 millions de livres [1,2 milliard de FF] par an.
Si les Etats pouvaient surmonter leurs craintes culturelles, le problème du choix de la première langue vivante ne se poserait plus. Les universités qui prodiguent leur enseignement dans les deux langues pourraient accueillir sans difficulté tous les étudiants de la planète. Dès lors, les petits pays dont les langues sont difficiles pourraient davantage s'ouvrir au reste du monde et mieux diffuser leurs propres cultures.
Adopter la langue du géant économique du moment ne signifie pas qu'il faille en adopter les valeurs. Si une telle domination culturelle doit se produire, ce sera pour d'autres raisons. Par ailleurs, en faisant de l'anglais sa deuxième langue, on protège la langue maternelle de ces déformations étrangères que la France, pour ne citer qu'elle, s'efforce en vain d'extirper.
LES ANGLAIS PARLERONT LEUR PATOIS, DIFFÉRENT DE L'ANGLAIS UNIVERSEL
Au bout du compte, les plus à plaindre seront sans doute ceux dont l'anglais est la langue maternelle. Car un anglais universel ne pourrait que s'éloigner encore davantage de sa source occidentale. Vieux d'à peine plus de mille ans, l'anglais, telle une pie voleuse, a emprunté au français, à l'arabe, à l'hindi, et partout où ses locuteurs se sont établis [ou inversement : en 1066, ce sont les Normands qui se sont établis en Angleterre et y ont introduit leur langage]. L'anglais universel continuerait certainement à voler des mots pour les idées qu'il ne peut pas exprimer.
L'anglais universel vivrait de sa vie propre, et les anglophones se retrouveraient dans le même bateau que les autres - à parler leur patois* traditionnel, entre eux, et l'anglais universel avec le reste du monde. Cela peut paraître utopique, mais c'est inéluctable : on y vient déjà peu à peu. Il suffit d'entendre la différence d'expression entre l'homme de la rue que l'on traîne devant un micro et le porte-parole d'une entreprise qui subit le même sort. Le premier utilise des mots courts d'origine saxonne et parle une langue au débit précipité, teintée d'un fort accent local, que bien peu d'étrangers peuvent comprendre, quel que soit leur niveau d'anglais. Le second emploie un anglais latinisé, où abondent les constructions passives et les substantifs polysyllabiques, censés conférer autorité et crédibilité à son discours.
L'anglais va encore se diffuser parce que le monde l'exige, et, en se diffusant, il va se diviser, comme il est déjà en train de le faire. Il est temps de serrer les dents*, de cojer el toro por los cuernos** [prendre le taureau par les cornes], de chi chi qiu chi*** [rechercher la vérité dans les faits]. Le moment est venu, comme disent les Siciliens, d' "avaler le crapaud". Puisqu'il n'y a pas d'autre issue, la Grande-Bretagne devrait faire preuve de générosité. Pour se faire pardonner son trop faible engagement dans l'Europe, elle devrait convaincre l'UE d'accepter gracieusement sa plus grande richesse nationale, à savoir sa langue.


Christian Tyler

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Et maintenant, la réaction des lecteurs de l’article :

Quote :



Vous avez été nombreux à réagir à l'article du Financial Times intitulé : "Quand nous parlerons tous anglais" (CI n° 430, du 28 janvier 1999). "Article effarant et révoltant", souligne Damien Laurent, de Montpellier, "qui réduit à néant la démocratie linguistique." "Un exemple de mépris affiché", ajoute Patrick Villemin, dans son e-mail (pardon, dans son mél). "Du racisme" à l'encontre des autres langues, renchérit Christophe Dalonis, d'Antibes, en vue d'une hégémonie politique et économique... Adopter deux langues, la sienne plus l'anglais, comme le propose Christian Tyler, l'auteur du papier coupable ? C'est une illusion, nous explique Joe, de Paris. "Qui produira encore un film en italien ou en polonais quand le marché local et mondial sera officiellement en anglais ? A terme, les écrivains, voire les poètes, écriront directement en anglais, happés par la force irrésistible du marché. Les 'patois locaux'- entendez, entre autres, l'allemand, le français, le grec, l'italien - n'auront plus d'avenir et se faneront comme des fleurs sans eau."
Alors, que faire ? M. Villemin défend la francophonie ; M. Laurent, l'espéranto. A Robert Espérou, de Sceaux, le mot de la fin (provisoire) : "Il est entendu que l'anglophone qui défend l'anglais ne le fait pas par chauvinisme, mais pour le bien de l'humanité. D'ailleurs, comment en serait-il autrement puisque les mots chauvinism et chauvinistic n'existent en anglais que parce qu'ils ont été empruntés au français ?" […]

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