Google et la traduction Thread poster: Jean-Marie Le Ray
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Bonjour tout le monde, 1. Le mois dernier, j'ai eu l'occasion de m'intéresser à Google expert en traduction automatique, après avoir découvert par hasard que, dernier arrivé dans ce domaine, il était passé premier en moins de 10 ans en dépassant des aînés comme IBM ou Systran, ce qui me semble une performance remarquable. J'a... See more Bonjour tout le monde, 1. Le mois dernier, j'ai eu l'occasion de m'intéresser à Google expert en traduction automatique, après avoir découvert par hasard que, dernier arrivé dans ce domaine, il était passé premier en moins de 10 ans en dépassant des aînés comme IBM ou Systran, ce qui me semble une performance remarquable. J'avais ainsi écrit un billet sur mon blog : http://adscriptum.blogspot.com/2006/04/google-et-la-traduction-automatique.html 2. En lisant un compte-rendu de Loïc Le Meur sur une rencontre qui a eu lieu à Londres où étaient présent Eric Schmidt et Larry Page, je suis tombé en arrêt devant ce passage : J'ai demandé à Eric Schmidt comment il voyait l'évolution des langues dans les prochaines dizaines d'années avec la mondialisation dont Google est un des accélérateurs. Eric m'a répondu qu'ils envisageaient que rapidement Google sera capable de traduire à la volée les différentes langues avec une telle efficacité que la langue dans laquelle nous nous exprimons n'aura plus tellement d'importance. Plutôt que de converger vers une seule langue mondiale comme le TCP/IP est devenu l'espéranto de l'Internet, les langues et cultures seront au contraire préservées et plus exposées au monde. L'article ici : http://www.loiclemeur.com/france/2006/05/google_zeitgest.html Donc, en mettant en relation ces deux infos, je ne peux m'empêcher de penser que Google a les moyens - financiers et techniques - de ses ambitions, et qu'à terme il est inévitable que tout cela portera un grand chamboulement dans notre profession, déjà passablement bouleversée depuis l'avènement de l'Internet. Qu'en pensez-vous ? Jean-Marie ▲ Collapse | | |
Platary (X) Local time: 12:01 German to French + ... Une réflexion comme une autre ... | May 26, 2006 |
Jean-Marie Le Ray wrote: Donc, en mettant en relation ces deux infos, je ne peux m'empêcher de penser que Google a les moyens - financiers et techniques - de ses ambitions Google a probablement les moyens financiers et techniques de ses ambitions (d'autres sont en train de le ranger aux oubliettes, mais c'est déjà une autre histoire ...) : il n'en a pas les moyens intellectuels et il va ainsi en crever comme bien d'autres !!! Lorsque Billy The Kid a sorti son encyclope de sa carta (première édition), il a notamment déclaré : "Je me fous de savoir qui a inventé l'électricité, ce qui m'intéresse, c'est que la lumière soit faite". Dieu ? Celui qui a fiat luxé ? On peut gougler pendant de belles lurettes et nasdaker à mort ... Je reste plus que tranquille. AA | | |
Traduction statistique | May 26, 2006 |
J'ai l'impression que Google va vers Machine Translation mais pas dans le sens de Systran et al, mais plutôt en incorporant l'approche statistique adoptée adopté by Language Weaver. Il propose déjç ce type de traduction entre l'anglais et l'arabique - avec quels résultats je ne sais pas ! | | |
sylver Local time: 19:01 English to French Belle Ambition... | May 26, 2006 |
Jean-Marie Le Ray wrote: Bonjour tout le monde, 1. Le mois dernier, j'ai eu l'occasion de m'intéresser à Google expert en traduction automatique, après avoir découvert par hasard que, dernier arrivé dans ce domaine, il était passé premier en moins de 10 ans en dépassant des aînés comme IBM ou Systran, ce qui me semble une performance remarquable. J'avais ainsi écrit un billet sur mon blog : http://adscriptum.blogspot.com/2006/04/google-et-la-traduction-automatique.html 2. En lisant un compte-rendu de Loïc Le Meur sur une rencontre qui a eu lieu à Londres où étaient présent Eric Schmidt et Larry Page, je suis tombé en arrêt devant ce passage : J'ai demandé à Eric Schmidt comment il voyait l'évolution des langues dans les prochaines dizaines d'années avec la mondialisation dont Google est un des accélérateurs. Eric m'a répondu qu'ils envisageaient que rapidement Google sera capable de traduire à la volée les différentes langues avec une telle efficacité que la langue dans laquelle nous nous exprimons n'aura plus tellement d'importance. Plutôt que de converger vers une seule langue mondiale comme le TCP/IP est devenu l'espéranto de l'Internet, les langues et cultures seront au contraire préservées et plus exposées au monde. L'article ici : http://www.loiclemeur.com/france/2006/05/google_zeitgest.html Donc, en mettant en relation ces deux infos, je ne peux m'empêcher de penser que Google a les moyens - financiers et techniques - de ses ambitions, et qu'à terme il est inévitable que tout cela portera un grand chamboulement dans notre profession, déjà passablement bouleversée depuis l'avènement de l'Internet. Qu'en pensez-vous ? Jean-Marie Bon, ben j'ai plus qu'à me recycler...ou non. Ils vont sans doute réussir à créer une qualité de traduction machine supérieure à la qualité des MT actuelles, mais je doute qu'ils parviennent à la qualité de traduction qu'ils décrivent dans cet article. Il est relativement facile d'obtenir une traduction approximative, mais la difficulté augmente de façon exponentielle à chaque raffinement. Leurs accomplissements sont remarquables, mais la traduction automatique style Star Trek? Je leur souhaite bonne chance quand même. | |
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df49f (X) France Local time: 12:01 encore de belles lurettes devant nous traducteurs... | May 26, 2006 |
... si nous suivons cette autre recommandation: Larry Page cité par Loïc LeMeur: "Concentrez-vous sur ce que les autres ne font pas ou font mal plutôt que ce que tout le monde fait en ce moment" ...et que nous continuons à faire bien et toujours mieux ce que nous faisons aujourd'hui ! Il s'agit d'un segment de marché totalement différent. Pourquoi donc avoir peur qu'il grignote le nôtre? Malgré les progrès de la traduction automatique, j'ai chaque... See more ... si nous suivons cette autre recommandation: Larry Page cité par Loïc LeMeur: "Concentrez-vous sur ce que les autres ne font pas ou font mal plutôt que ce que tout le monde fait en ce moment" ...et que nous continuons à faire bien et toujours mieux ce que nous faisons aujourd'hui ! Il s'agit d'un segment de marché totalement différent. Pourquoi donc avoir peur qu'il grignote le nôtre? Malgré les progrès de la traduction automatique, j'ai chaque année depuis 20 ans plus de boulot alors que je n'utilise aucun outil CAT ou autre TM, n'en ai jamais eu besoin et n'ai aucune intention d'en acheter, précisément parce que je traduis des textes non faisables par les systèmes automatiques! Google m'a changé ma vie de traductrice en mettant le monde à portée d'un clic, m'autorise des recherches impossibles auparavant et me permet d'améliorer mes compétences et connaissances pour pas un sou - véritable démocratisation de la culture et du savoir. Je trouve ces avancées fascinantes et si le système Google de trad automatique "à la volée" permet aux monsieurs-tout-le-monde de par le monde de mieux se comprendre et s'entendre et peut-être alors de moins s'entretuer, alors c'est génial! cordialement - dominique
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[Edited at 2006-05-26 22:24] ▲ Collapse | | |
Jean-Marie Le Ray France Local time: 12:01 Member Italian to French + ... TOPIC STARTER Sous-estimation du problème | May 30, 2006 |
Salut à toutes et à tous, J'ai réfléchi sur comment titrer ce message, et tel est le titre qui m'est venu à l'esprit : sous-estimation du problème. J'ai lancé ce sujet parce que je ne réussis pas bien à appréhender les conséquences de la montée en puissance de Google dans la TA, ni leur importance ni leur portée, mais ce dont je suis intimement convaincu en revanche, c'est que conséquences il y aura.... See more Salut à toutes et à tous, J'ai réfléchi sur comment titrer ce message, et tel est le titre qui m'est venu à l'esprit : sous-estimation du problème. J'ai lancé ce sujet parce que je ne réussis pas bien à appréhender les conséquences de la montée en puissance de Google dans la TA, ni leur importance ni leur portée, mais ce dont je suis intimement convaincu en revanche, c'est que conséquences il y aura. D'une manière ou d'une autre, et qu'on le veuille ou non. Ça me rappelle les débuts de l'informatique généralisée, et de certains traducteurs qui voulaient pas abandonner leur machine à écrire... Il suffit de remplacer aujourd'hui "machine à écrire" par "machine à traduire", je simplifie mais pas tant que ça. Adrien écrit : Google a probablement les moyens financiers et techniques de ses ambitions (d'autres sont en train de le ranger aux oubliettes, mais c'est déjà une autre histoire ...) : il n'en a pas les moyens intellectuels et il va ainsi en crever comme bien d'autres !!! (...) On peut gougler pendant de belles lurettes et nasdaker à mort ... Je reste plus que tranquille. Le fait que d'autres soient en train de le ranger aux oubliettes (j'imagine que tu parles de la TA) ne signifie pas pour autant que l'avenir de la traduction automatique finisse en 2006. Au contraire. Google en est la preuve évidente, qui révolutionne l'approche en utilisant la linguistique de corpus à une échelle que seul Google peut se permettre aujourd'hui, et en distançant de manière significative des acteurs tels qu'IBM ou Systran (qui est quand même autre chose que le Systran libre qu'on trouve ici et là sur Internet pour traduire une page Web). Quant à la tranquillité d'esprit, pourquoi pas, mais comme tu l'as dit toi-même à plusieurs reprises, tu es plus proche de la fin de ta carrière que de son début. Or la traduction ne commence ni ne finit avec nous, et il serait bon de placer le problème en perspective. Aujourd'hui Internet est là, on en est au tout début, et je crois qu'on n'en saisit pas encore très bien toutes les implications pour notre métier (je parle pour moi aussi). Il y a un bassin inépuisable de clients potentiels sur Internet, qui sont les millions de PME dans le monde. La plupart de ces PME ont un site dans une langue, voire deux. Il y a là un marché gigantesque à prendre pour les traducteurs. Je ne parle pas des grands groupes qui localisent à coup de millions de $ ou d'€. Non, je parle de PME qui ont des budgets limités mais qui gagneraient énormément à avoir une présence multilingue sur le Web. Et je parle de traducteurs qui auraient tout à gagner à s'associer et à démarcher directement ces PME. Je parle d'une nouvelle ouverture de notre métier à cette réalité nouvelle qu'est Internet. C'est ce que font Michaël et Karl avec http://www.betranslated.com et personnellement j'admire leur initiative. Cela ne veut pas dire que ce soit facile pour autant, au contraire. D'ailleurs s'ils veulent nous en dire un mot, je suis sûr que tous les lecteurs sur ProZ pourraient en profiter. Donc, comme le répète Dominique et nombre d'autres traductrices et traducteurs (et comme je le pense moi-même), "Il s'agit d'un segment de marché totalement différent." Mais d'après moi ce serait une erreur pour nous de sous-estimer l'importance de ce segment. Au sens où si nous ne sommes pas capables de proposer à ces PME une alternative de traduction/localisation de leurs sites avec un rapport qualité/prix optimal, un nombre significatif d'entre elles s'engouffreront dans ces systèmes de traduction automatique en se disant que mieux vaut avoir une présence multilingue (pour autant que la qualité laisse à désirer, ça reste compréhensible et c'est un premier but) qu'aucune présence du tout. Jean-Marie P.S. Pour celles et ceux qui ne le savent pas, le modérateur de ce forum est un spécialiste de la traduction automatique. S'il voulait nous faire profiter de ses lumières... ▲ Collapse | | |
Platary (X) Local time: 12:01 German to French + ... Je recadre ma réponse | May 30, 2006 |
Jean-Marie Le Ray wrote: Le fait que d'autres soient en train de le ranger aux oubliettes (j'imagine que tu parles de la TA) Non de Google lui-même de manière globale, et pas simplement sur la traduction parce que cela repose bien évidemment au départ sur un autre type d'analyse. Certains autres projets disposent de la dimension "intellectuelle" (ce que n'a pas Google qui navigue à vue à coup de milliards de dollars) mais non financière de Google (je le reconnais mais cela ne change rien à la disparition d'outils réputés formidables à l'époque sans oublier les méta-moteurs du type Copernic et autres avatars) pour faire avancer les choses. Un projet parmi d'autres va être intéressant à suivre : http://www.webcontent.fr/scripts/home/publigen/content/templates/show.asp?P=109&L=FR ne signifie pas pour autant que l'avenir de la traduction automatique finisse en 2006.
Certainement pas en effet, pas de souci à ce propos. Quant à la tranquillité d'esprit, pourquoi pas, mais comme tu l'as dit toi-même à plusieurs reprises, tu es plus proche de la fin de ta carrière que de son début.
C'est ma marque de fabrique ici : on ne peut pas être et avoir été, et si selon certains, je suis un prosien androposé parano, grincheux et ringard, je souhaite à tous ceux qui ne le sont pas encore de le devenir. Ils auront au moins tenu le coup. Souhaits sincères. Or la traduction ne commence ni ne finit avec nous, et il serait bon de placer le problème en perspective. Aujourd'hui Internet est là, on en est au tout début, et je crois qu'on n'en saisit pas encore très bien toutes les implications pour notre métier (je parle pour moi aussi). Il y a un bassin inépuisable de clients potentiels sur Internet, qui sont les millions de PME dans le monde. La plupart de ces PME ont un site dans une langue, voire deux. Il y a là un marché gigantesque à prendre pour les traducteurs. Je ne parle pas des grands groupes qui localisent à coup de millions de $ ou d'€. Non, je parle de PME qui ont des budgets limités mais qui gagneraient énormément à avoir une présence multilingue sur le Web. Si je te suis à peu près correctement, c'est ici même que tu ouvres une autre problématique que celle du départ. D'accord ? Il n'était guère question de cela dans le fil initial ou j'ai mal lu, ce qui est parfaitement possible. Donc, comme le répète Dominique et nombre d'autres traductrices et traducteurs (et comme je le pense moi-même), "Il s'agit d'un segment de marché totalement différent." Mais d'après moi ce serait une erreur pour nous de sous-estimer l'importance de ce segment. Au sens où si nous ne sommes pas capables de proposer à ces PME une alternative de traduction/localisation de leurs sites avec un rapport qualité/prix optimal, un nombre significatif d'entre elles s'engouffreront dans ces systèmes de traduction automatique en se disant que mieux vaut avoir une présence multilingue (pour autant que la qualité laisse à désirer, ça reste compréhensible et c'est un premier but) qu'aucune présence du tout.
De récentes conversations, où je suis naturellement passé pour ce que je suis, démontrent que la traduction de sites Web est aujourd'hui "mission impossible" (bon quasi, j'assouplis, pour ceux qui ne sont pas formés à autre chose que du HTML) en dehors, justement des riches que tu mentionnes. Pour les PME, l'aventure Internet devrait commencer par des enregistrements de noms de domaine et/ou de sous-domaine, des protections de marques, le reste ne vient qu'après m'est avis. Mais bon, c'est mon avis. Bonne journée à tous, Adrien | | |
Jean-Marie Le Ray France Local time: 12:01 Member Italian to French + ... TOPIC STARTER Je recadre aussi | May 30, 2006 |
Adrien Avenaz wrote: Si je te suis à peu près correctement, c'est ici même que tu ouvres une autre problématique que celle du départ. D'accord ? Il n'était guère question de cela dans le fil initial ou j'ai mal lu, ce qui est parfaitement possible. J'ai commencé ce fil car convaincu que ces deux problématiques sont étroitement liées. J'ai intitulé ma réponse précédente "sous-estimation du problème" car rien dans les messages qui ont précédé n'indiquait que cette implication avait été prise en compte, alors que je précisais en ouvrant la discussion : Jean-Marie Le Ray wrote: ... à terme il est inévitable que tout cela portera un grand chamboulement dans notre profession, déjà passablement bouleversée depuis l'avènement de l'Internet. J-M
[Edited at 2006-05-30 11:09] | |
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Pour information | Jun 5, 2006 |
...ou pour publication ? Si google propose une solution de qualité permettant à tout le monde de comprendre le contenu d'un site rédigé dans une langue inconnue, j'applaudis. D'ailleurs, je pense que c'est surtout le but de leur démarche. Autrement le grand gogole se servirait de sa propre technologie pour ses interfaces, or celles-ci ne sont pas traduites à la machine que je sache. Il faut cependant souligner que la boîte californienne dispose des moyens informa... See more ...ou pour publication ? Si google propose une solution de qualité permettant à tout le monde de comprendre le contenu d'un site rédigé dans une langue inconnue, j'applaudis. D'ailleurs, je pense que c'est surtout le but de leur démarche. Autrement le grand gogole se servirait de sa propre technologie pour ses interfaces, or celles-ci ne sont pas traduites à la machine que je sache. Il faut cependant souligner que la boîte californienne dispose des moyens informatiques superpuissants et qu'ils sont connus pour bien faire les choses quand ils s'y mettent. Ils ont leur propre bureau de traduction et emploient beaucoup d'ex-traducteurs. Je pense donc que nous n'avons rien à craindre tant que l'on aura besoin de traducteurs pour les contenus de qualité à publier. Ce qui me fait davantage peur, c'est la dépendance extrême que l'on peut avoir vis-à-vis du moteur, car en un mot comme en cent nous sommes beacoup à lui devoir beacoup. A quand une super méga place de marché Proz puissance 10 à la sauche google? Avec MT, super méga TM domaine public sponsorisée par des adwords couplé à leur solution de messagerie électronique...et paiements des projets via leur future solution de paiement en ligne... Enfin, si google a changé la vie de beaucoup, il aura bouleversé la mienne Quand j'ai commencé le référencement en 1999 j'étais loin de me douter que le moteur allait prendre une telle ampleur et qu'il allait me rendre aussi dépendant. Et je ne dois pas être le seul. Je ne regrette pas de ne pas avoir attendu trop longtemps avant de créer mes sites. Je dois 99% de mes clients à ce moteur (et aux milliers d'heures passées à référencer mes sites) et je serais bien embêté si je ne pouvais plus effectuer de recherches terminologiques ou autres pour mes traductions... Oh que je n'aurais vraiment pas aimé être traducteur il y a 15 ans ▲ Collapse | | |
mieux que rien ? | Jun 6, 2006 |
Jean-Marie Le Ray wrote: Au sens où si nous ne sommes pas capables de proposer à ces PME une alternative de traduction/localisation de leurs sites avec un rapport qualité/prix optimal, un nombre significatif d'entre elles s'engouffreront dans ces systèmes de traduction automatique en se disant que mieux vaut avoir une présence multilingue (pour autant que la qualité laisse à désirer, ça reste compréhensible et c'est un premier but) qu'aucune présence du tout. De toute façon, on ne peut pas les empêcher de penser que "c'est mieux que rien", sauf à essayer des les sensibiliser au problème de la qualité. Et la réduction des coûts à tout prix, elle n'a pas attendu la TA : les traductions faites par des humains non natifs parce que ça coûte moins cher, c'est le même problème. Sinon, je voulais surtout dire (mais ce n'est pas en opposition avec toi, Jean-Marie, mais plutôt avec le point de vue de ces entreprises) : je n'adhère pas du tout avec cette façon de voir "mieux vaut une mauvaise présence à l'international que pas de présence du tout". Ca n'est valable que pour les entreprises qui n'ont que faire de leur image de marque. A quoi bon payer très cher de superbes logos, designs de sites Web, campagnes de pub et j'en passe pour exhiber ensuite une traduction ridicule de leur site Web ? Je crois qu'il y a encore suffisamment d'entreprises qui sont assez sages pour se dire qu'il ne vaut mieux pas aller qu'aller tout droit dans le mur. | | |
Jean-Marie Le Ray France Local time: 12:01 Member Italian to French + ... TOPIC STARTER
Sonka wrote: je n'adhère pas du tout avec cette façon de voir "mieux vaut une mauvaise présence à l'international que pas de présence du tout". Moi non plus, mais c'est une réalité. Dans une liste de diffusion en langue française, une traductrice a fait ce commentaire, que je trouve pertinent dès lors que la TA gagne en qualité : Sur le site d'assistance de Microsoft, « les fiches d'aide rédigées en anglais sont accessibles dans d'autres langues grâce à la traduction automatique «brute» (sans révision humaine). Ce n'est pas d'une qualité extraordinaire mais généralement ça suffit amplement à dépanner l'utilisateur lambda. Pour un traducteur, travailler à partir de cette traduction automatique ne me semble pas si différent que de travailler à partir de mémoires de traduction avec correspondance approximative (fuzzy matching). »
Deuxièmement, j'ai publié dans le billet dont le lien est dans mon premier message un tableau comparatif entre l'extrait original d'un article que j'ai traduit de l'anglais en français, et sa retraduction du français à l'anglais qu'a fait faire un visiteur américain en utilisant Yahoo Babelfish. J'aimerais savoir ce que vous pensez du résultat. J-M P.S. Et mes plus vives félicitations à Mike : « Je dois 99% de mes clients à ce moteur (et aux milliers d'heures passées à référencer mes sites) », je crois qu'il est le seul parmi nous (exception faite pour Karl), à pouvoir se vanter d'un tel résultat. Bravo Mike
[Edited at 2006-06-15 09:31] | | |
Pour un traducteur, travailler à partir de cette traduction automatique ne me semble pas si différent que de travailler à partir de mémoires de traduction avec correspondance approximative (fuzzy matching). »
Ouh ben alors là je suis pas d'accord avec votre traductrice ! En fait, je vois pas du tout de lien de relation entre la TA et des fuzzies... Le travail à partir de fuzzies peut être aussi difficile qu'à partir d'une TA si la mémoire derrirère les fuzzies est mauvaise, bien sûr, mais ce n'est qu'un niveau de comparaison fortuit. En revanche, si les fuzzies sont bons, ça n'a vraiment plus rien à voir. Donc, je ne crois pas qu'on puisse généraliser comme ça... J'aimerais savoir ce que vous pensez du résultat. Moi personnellement ? Ou nous tous ? Je n'ai pas lu en entier (peu de temps) et en plus il me semble difficile de juger car les expériences que j'avais faites avec la TA étaient toujours en un étape de traduction, pas une traduction avec retraduction. Mais à vue de nez, oui, il semblerait que la qualité soit "moins pire" que ce que j'ai pu voir jusqu'à présent (même si loin d'une qualité professionnelle). Mais je ne crois pas que cela menace vraiment notre métier. Les gens qui sont preneurs de ce type de qualité (simple compréhension) ne paient de toute façon pas pour nos services à l'heure actuelle, donc ça ne représente pas une perte à mes yeux. De même, je fais de la traduction bénévole sur un site de langues, du moment que ça reste court et non professionnel, ça me semble sans aucun ombrage à la profession puisque les gens en question ne payeraient de toute façon jamais pour une traduction professionnelle. | |
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Nicolette Ri (X) Local time: 12:01 French to Dutch + ... Je voudrais revenir sur cette remarque | Jun 16, 2006 |
Jean-Marie Le Ray wrote: Il y a un bassin inépuisable de clients potentiels sur Internet, qui sont les millions de PME dans le monde. La plupart de ces PME ont un site dans une langue, voire deux. Il y a là un marché gigantesque à prendre pour les traducteurs. Je ne parle pas des grands groupes qui localisent à coup de millions de $ ou d'€. Non, je parle de PME qui ont des budgets limités mais qui gagneraient énormément à avoir une présence multilingue sur le Web. Et je parle de traducteurs qui auraient tout à gagner à s'associer et à démarcher directement ces PME. Je parle d'une nouvelle ouverture de notre métier à cette réalité nouvelle qu'est Internet. ... Donc, comme le répète Dominique et nombre d'autres traductrices et traducteurs (et comme je le pense moi-même), "Il s'agit d'un segment de marché totalement différent." Mais d'après moi ce serait une erreur pour nous de sous-estimer l'importance de ce segment. Au sens où si nous ne sommes pas capables de proposer à ces PME une alternative de traduction/localisation de leurs sites avec un rapport qualité/prix optimal, un nombre significatif d'entre elles s'engouffreront dans ces systèmes de traduction automatique en se disant que mieux vaut avoir une présence multilingue (pour autant que la qualité laisse à désirer, ça reste compréhensible et c'est un premier but) qu'aucune présence du tout. Jean-Marie Je travaille uniquement pour l'exportation française. Ce n'est pas que nous n'ayons rien à proposer aux PME, mais que voulez-vous faire dans les cas, nombreux, où il y a des sites web, souvent bavards, mal conçus, hyper-lourds, qui nous arrivent par bribes dans un fichier Word ou Excel, qui ont été extraits par webmaster et pour lesquels la traduction doit être réinjectée, par webmaster encore, dans le site ? Cela coûte les yeux de la tête, et ce n'est pas la faute de la traduction. J'espère que le marché va dans le sens où l'on conçoit un site de sorte qu'il puisse recevoir des traductions et où l'on donne des instructions au traducteur, qui co-gère ainsi en quelque sorte une partie du site. Pour avoir travaillé dans ces conditions, je peux vous dire que c'est très agréable, car on peut encore revenir sur sa traduction, au moins pendant quelque temps. J'ai peur que le problème se trouve un peu à la base, c'est-à-dire qu'il faudrait faire comprendre aux PME qu'un site qui doit être traduit et qui doit "vivre" est autre chose qu'une flopée de pages en HTML. | | |