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French to Italian: La psychologie de 1850 à 1950 General field: Other Detailed field: Philosophy
Source text - French Michel Foucault, La psychologie de 1850 à 1950 (1957). Dans: Michel Foucault, Dits et Ecrits, Paris. Gallimard, 1994, vol. 1, 120-137.
La psychologie du XIXe siècle a hérité de l' Aufklärung le souci de s'aligner sur les sciences de la nature et de retrouver en l'homme le prolongement des lois qui régissent les phénomènes naturels. Détermination de rapports quantitatifs, élaboration de lois qui ont l'allure de fonctions mathématiques, mise en place d'hypothèses explicatives, autant d'efforts par quoi la psychologie tente d'appliquer, non sans artifice, une méthodologie que les logiciens ont cru découvrir dans la genèse et le développement des sciences de la nature. Or ce fut le destin de cette psychologie, qui se voulait connaissance positive, de reposer toujours sur deux postulats philosophiques : que la vérité de l'homme est épuisée dans son être naturel; et que le chemin de toute connaissance scientifique doit passer par la détermination de rapports quantitatifs, la construction d'hypothèses et la vérification expérimentale.
Toute l'histoire de la psychologie jusqu'au milieu du XXe siècle est l'histoire paradoxale des contradictions entre ce projet et ces postulats; en poursuivant l'idéal de rigueur et d'exactitude des sciences de la nature, elle a été amenée à renoncer à ses postulats; elle a été conduite par un souci de fidélité objective à reconnaître dans la réalité humaine autre chose qu'un secteur de l'objectivité naturelle, et à utiliser pour le connaître d'autres méthodes que celles dont les sciences de la nature pouvaient lui donner le modèle. Mais le projet de rigoureuse exactitude qui l'a amenée de proche en proche à abandonner ses postulats devient vide de sens quand ces postulats eux
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mêmes ont disparu: l'idée d'une précision objective et quasi mathématique dans le domaine des sciences humaines n'est plus de mise si l'homme lui-même n'est plus de l'ordre de la nature. C'est donc à un renouvellement total que la psychologie s'est elle-même contrainte au cours de son histoire; en découvrant un nouveau statut de l'homme, elle s'est imposée, comme science, un nouveau style.
Elle a dû chercher de nouveaux principes et se dévoiler à elle-même un nouveau projet: double tâche que les psychologues n'ont pas toujours comprise en toute rigueur, et qu'ils ont essayé trop souvent de parachever à l'économie; les uns, tout en saisissant l'exigence de nouveaux projets, sont demeurés attachés aux anciens principes de méthode: témoin les psychologies qui ont tenté d'analyser la conduite, mais ont utilisé pour ce faire les méthodes des sciences de la nature; d'autres n'ont pas compris que le renouvellement des méthodes impliquait la mise au jour de nouveaux thèmes d'analyse: ainsi les psychologies descriptives
1
qui sont restées attachées aux vieux concepts. Le renouvellement radical de la psychologie comme science de l'homme n'est donc pas simplement un fait historique dont on peut situer le déroulement pendant les cent dernières années; il est encore une tâche incomplète à remplir et, à ce titre, il demeure à l'ordre du jour.
C'est également au cours de ces cent dernières années que la psychologie a instauré des rapports nouveaux avec la pratique: éducation, médecine mentale, organisation des groupes. Elle s'est présentée comme leur fondement rationnel et scientifique; la psychologie génétique s'est constituée comme le cadre de toute pédagogie possible, et la psychopathologie s'est offerte comme réflexion sur la pratique psychiatrique. Inversement, la psychologie s'est posé comme questions les problèmes que soulevaient ces pratiques: problème de la réussite et de l'échec scolaire, problème de l'insertion du malade dans la société, problème de l'adaptation de l'homme à son métier. Par ce lien serré et constant avec la pratique, par cette réciprocité de leurs échanges, la psychologie se rend semblable à toutes les sciences de la nature. Mais celles-ci ne répondent jamais qu'à des problèmes posés par les difficultés de la pratique, ses échecs temporaires, les limitations provisoires de son expérience. La psychologie, en revanche, naît en ce point où la pratique de l 'homme rencontre sa propre contradiction; la psychologie du développement est née comme une réflexion sur les arrêts du développement; la psychologie de l'adaptation comme une analyse des phénomènes d'inadaptation; celle de la mémoire, de la conscience, du sentiment est apparue d'abord comme une psychologie de l'oubli,
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de l'inconscient et des perturbations affectives. Sans forcer l'exactitude, on peut dire que la psychologie contemporaine est, à son origine, une analyse de l'anormal, du pathologique, du conflictuel, une réflexion sur les contradictions de l'homme avec lui-même. Et si elle s'est transformée en une psychologie du normal, de l'adaptatif, de l'ordonné, c'est d'une façon seconde, comme par un effort pour dominer ces contradictions.
Le problème de la psychologie contemporaine -et qui est pour elle un problème de vie ou de mort -est de savoir dans quelle mesure elle parvient effectivement à maîtriser les contradictions qui l'ont fait naître, par cet abandon de l'objectivité naturaliste qui semble sonautre caractère majeur. À cette question l'histoire de la psychologie doit répondre d'elle-même.
LE PRÉJUGÉ DE NATURE
Sous leur diversité, les psychologies de la fin du XIXe siècle possèdent ce trait commun d'emprunter aux sciences de la nature leur style d'objectivité et de chercher, dans leurs méthodes, leur schéma d'analyse.
1) Le modèle physico-chimique. C'est lui qui sert de dénominateur commun à toutes les
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psychologies de l'association et de l'analyse élémentaire. On le trouve défini avec la plus grande netteté dans la Logique de J.S. Mill et dans sa Preface to James Mill's Analysis 1. Les phénomènes de l'esprit comme les phénomènes matériels exigent deux formes de recherche: la première tente, à partir des faits, d'accéder aux lois les plus générales, selon le principe de l'universalisation newtonienne; la seconde, comme l'analyse chimique pour les corps composés, réduit les phénomènes complexes en éléments simples. La psychologie aura donc pour tâche de retrouver, dans les phénomènes les plus abstrus de la pensée, les segments élémentaires qui les composent; au principe de la perception et de la connaissance de la matière, elle trouvera la sensation («la matière peut être définie comme une possibilité permanente de sensation»); au principe de l'esprit et de la connaissance que l'esprit a de lui-même, la psychologie découvrira le sentiment. Mais ces éléments, dans leur rapport, et dans leur groupement, sont régis par la loi absolument générale de l'association, puisqu'elle est universelle, mais seulement
1. Mill (J.S.), A System of Logic Ratiocinative and Inductive, Londres, Parker, 1851, 2 vol. (Système de logique déductive et inductive, trad. L. Peisse, Paris, Ladrange, 1866, 2 vol.[N.d.É.].) Preface to James Mill's Analysis of the Phenomena of the Human Mind, Londres, Longman's, 1869.
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les formes d'application dans les divers types de phénomènes mentaux *.
2) Le modèle organique. On ne cherche plus à définir le domaine psychologique par des coordonnées empruntées à la physique de Newton ou à la chimie de Lavoisier; on s'efforce de serrer de plus près la réalité humaine en la définissant par sa nature organique, telle qu'on la connaît depuis Bichat, Magendie, Claude Bernard. Le psychisme, comme l'organisme, est caractérisé par sa spontanéité, sa capacité d'adaptation, et ses processus de régulations internes.
Bain, à partir d'une étude des instincts 1, Fechner par l'analyse des rapports entre la stimulation et l'effet sensoriel 2, Wundt, en reprenant le problème de l'activité spécifique des nerfs 3, ont tous mis en valeur ce thème essentiel que l'appareil psychique ne fonctionne pas comme un mécanisme, mais comme un ensemble organique dont les réactions sont originales, et par conséquent irréductibles aux actions qui les déclenchent. Il faut donc, comme le disait Wundt, substituer au principe de l'énergie matérielle le principe de l'accroissement de l'énergie spirituelle. C'est dans ce sens qu'ont été entreprises, à la fin du XIXe siècle, les recherches expérimentales sur les seuils absolus et différentiels de la sensibilité, les études sur les temps de réaction et sur les activités réflexes: bref, toute cette constellation d'études psycho-physiologiques dans lesquelles on cherchait à manifester l'insertion organique de l'appareil psychique.
C'est la même inspiration organique qui a suscité les recherches sur les régulations
1
internes du psychisme: plaisir et douleur, tendances, sentiments, émotions, volonté. Pour Bain, le plaisir résulte de l'harmonie des sensations, la douleur, de leurs contradictions et de leurs conflits 4. C'est au-dessous des phénomènes conscients que Ribot cherche le principe de ces régulations qui caractérisent la vie active et la vie affective: dans une région où le plaisir et la douleur n'affleurent même pas encore, il y a un «inconscient dynamique» qui travaille, qui élabore «dans l'ombre des combinaisons incohérentes ou adaptées»; cette «sous-personnalité» enveloppe dans
1.
Bain (A.), The Senses and the Intellect, Londres, Longman's, 1864. (Les Sens et l'Intelligence, trad. E. Cazelles, Paris, Baillière, 1874 [N.d.É.].)
2.
Fechner (T.G.), In Sachen der Psychophysik, Leipzig, Breitkopf et Härtel, 1877.
3.
Wundt (W.), Grundzüge der Physiologischen Psychologie, Leipzig, W. Engelmann, 1874. (Éléments de psychologie physiologique, trad. E. Rouvier, Paris, Alcan, 2 vol., 2e éd., 1886 [N.d.É.].)
4.
Bain (A.), The Emotions and the Will, Londres, Parker, 1859. (Les Émotions et la Volonté, trad. P.-L. Le Monnier, Paris, Alcan, 1885 [N.d.É.].)
* La phrase est manifestement tronquée.
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sa profondeur l'origine de la grande trinité affective, constituée par la peur, la colère et le désir; ce sont les trois instincts issus directement de la vie organique: instinct défensif, instinct offensif, instinct nutritif 1.
3) Le modèle évolutionniste. De l'origine des espèces fut, au milieu du XIXe siècle, au principe d'un renouvellement considérable dans les sciences de l'homme; elle provoqua l'abandon du«mythe newtonien» et assura sa relève par un «mythe darwinien», dont les thèmes imaginaires n'ont pas encore disparu totalement de l'horizon des psychologues. C'est cette mythologie grandiose qui sert de décor au Système de philosophie de Spencer; les Principes de psychologie y sont précédés des Principes de biologie et suivis des Principes de sociologie. L'évolution de l'individu y est décrite à la fois comme un processus de différenciation -mouvement horizontal d'expansion vers le multiple -et par un mouvement d'organisation hiérarchique mouvement vertical d'intégration dans l'unité; ainsi ont procédé les espèces au cours de leur évolution; ainsi procéderont les sociétés au cours de leur histoire; ainsi procède l'individu au cours de sa genèse psychologique, depuis le «feeling indifférencié» jusqu'à l'unité multiple de la connaissance 2.
Jackson, pour la neurologie, Ribot, pour la psychologie pathologique, ont repris les thèmes spencériens. Jackson définit l'évolution des structures nerveuses par trois principes: elle se
1
fait du simple au complexe, du stable à l'instable, du mieux organisé au moins bien organisé; ce qui implique, en retour, que la maladie suive la route inverse de l'évolution, et qu'elle s'attaque d'abord aux structures les plus instables et les plus récentes, pour progresser rapidement vers les structures les plus solides et les plus anciennes; mais la maladie est aussi dissociative : la suppression des structures supérieures provoque une désintégration qui découvre et libère les instances inférieures 3. Ribot a transporté les analyses neuropsychiatriques de Jackson aux domaines de la personnalité, des sentiments, de la
1.
Ribot (T.), La Psychologie des sentiments, Paris, Alcan, 1897.
2.
Spencer (H.), The Principles of Psychology, Londres, Longman's, 1855. (Principes de psychologie, trad. A. Espinas et Th. Ribot, Paris, Baillière, 2 vol., 2e éd., 1875 [N.d.É.].)
3.
Jackson (J .H.), Croonian Lectures on the Evolution and Dissolution of the Nervous System, in The Lancet, 29 mars, 5 et 12 avril 1884. («Sur l'évolution et la dissolution du système nerveux», trad. A. Pariss, Archives suisses de neurologie et de psychiatrie, vol. VIII, 1921, no 2, pp. 293-302; vol. IX, 1922, no l, pp. 131-152 [N.d.É.].)
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volonté, de la mémoire 1 : dans les amnésies, ce sont les souvenirs les plus anciens et les plus stables qui demeurent, quand sont balayés les plus récents et les plus superficiels; dans les altérations de la vie affective, les sentiments égoïstes qui sont aussi les plus archaïques réapparaissent, comme surgissent à nouveau les automatismes quand la volonté s'effondre, ou les structures inconscientes de la personnalité quand les formes lucides sont obnubilées.
L'importance de l'évolutionnisme dans la psychologie tient sans doute à ce qu'il a été le premier à montrer que le fait psychologique n'a de sens que par rapport à un avenir et à un passé, que son contenu actuel repose sur un fond silencieux de structures antérieures qui le chargent de toute une histoire, mais qu'il implique en même temps un horizon ouvert sur l'éventuel. L'évolutionnisme a montré que la vie psychologique avait une orientation. Mais pour détacher la psychologie du préjugé de nature, il restait encore à montrer que cette orientation n'était pas seulement force qui se développe, mais signification qui naît.
LA DÉCOUVERTE DU SENS
La découverte du sens s'est faite, à la fin du XIXe siècle, par des chemins bien divers. Mais ils semblent pourtant appartenir déjà à un paysage commun, et la même direction semble se dessiner: il s'agit de laisser de côté les hypothèses trop larges et trop générales par lesquelles on explique l'homme comme un secteur déterminé du monde naturel; il s'agit de revenir à un examen plus rigoureux de la réalité humaine, c'est-à-dire mieux fait à sa mesure, plus fidèle à ses caractères spécifiques, mieux approprié à tout ce qui, en l'homme, échappe aux déterminations de nature. Prendre l'homme, non pas au niveau de ce dénominateur commun
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qui l'assimile à tout être vivant, mais à son propre niveau, dans les conduites où il s'exprime, dans la conscience où il se reconnaît, dans l'histoire personnelle à travers laquelle il s'est constitué.
Janet 2, sans doute, demeure encore bien près de l'évolutionnisme et de ses préjugés de nature; la «hiérarchie des tendances»qui s'étend des plus simples et des plus automatiques (tendance à la
1.
Ribot (T.), Les Maladies de la mémoire, Paris, Baillière, 1878; Les Maladies de la volonté, Paris, Baillière, 1883; Les Maladies de la personnalité, Paris, Alcan, 1885.
2.
Janet (P.), Les Obsessions et la psychasthénie (en coll. avec F. Raymond), Paris, Alcan, 1903, 2 vol. Les Névroses, Paris, Flammarion, 1909. De l'Angoisse à l'extase. Études sur les croyances et les sentiments, Paris, Alcan, 1926. Les Débuts de l'intelligence, Paris, Flammarion, 1935.
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réaction immédiate) jusqu'aux plus complexes et aux plus intégrées (actions sociales), la notion d'énergie psychique qui se répartit entre ces tendances pour les activer, autant de thèmes qui rappellent Jackson et Ribot. Pourtant, Janet est parvenu à dépasser ce cadre naturaliste en donnant pour thème à la psychologie, non pas des structures reconstituées ni des énergies supposées, mais la conduite réelle de l'individu humain. Par «conduite», Janet n'entend pas ce comportement extérieur dont on épuise le sens et la réalité en le confrontant à la situation qui l'a provoquée: c'est réflexe ou réaction, non pas conduite. Il y a conduite lorsqu'il s'agit d'une réaction soumise à une régulation, c'est-à-dire dont le déroulement dépend sans cesse du résultat qu'elle vient d'obtenir. Cette régulation peut être interne et se présenter sous forme de sentiment (l'effort qui fait recommencer l'action pour l'approcher de la réussite; la joie qui la limite et l'achève dans le triomphe); elle peut être externe et prendre pour point de repère la conduite d'autrui: la conduite est alors réaction à la réaction d'un autre, adaptation à sa conduite, et elle exige ainsi comme un dédoublement dont l'exemple le plus typique est donné par le langage qui se déroule toujours comme dialogue éventuel. La maladie n'est alors ni un déficit ni une régression, mais un trouble de ces régulations, une altération fonctionnelle du sentiment: témoin ce langage du psychasthénique qui ne peut plus se régler sur les normes du dialogue, mais se poursuit en un monologue sans auditeur, témoin aussi les scrupules des obsédés qui ne peuvent achever leurs actions, parce qu'ils ont perdu cette régulation qui leur permet de débuter et d'achever une conduite.
La mise au jour des significations dans la conduite humaine s'est faite également à partir de l'analyse historique. «L'homme», selon Dilthey, «n'apprend pas ce qu'il est en ruminant sur lui-même, il l'apprend par l'histoire» 1. Or ce que l'histoire lui apprend, c'est qu'il n'est pas un élément segmentaire des processus naturels, mais une activité spirituelle dont les productions se sont successivement déposées dans le temps, comme des actes cristallisés, des significations désormais silencieuses. Pour retrouver cette activité originaire, il faudra
1
s'adresser à ses productions, faire revivre leurs sens par une «analyse des produits de l'esprit destinée à nous ouvrir un aperçu sur la genèse de l'ensemble psychologique». Mais cette genèse n'est ni un processus mécanique ni une évolution biologique; elle est mouvement propre de l'esprit qui est toujours sa propre origine et
1. Dilthey (W.), Ideen über eine beschreibende und zergliedernde Psychologie (1894), in Gesammelte Schriften, Leipzig, Teubner, 1924, t. V : Die geistige Welt. Einleitung in die Philosophie des Lebens, pp. 129-240.
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son propre terme. Il n'est donc pas question d'expliquer l'esprit par autre chose que par lui-même; mais, en se plaçant à l'intérieur de son activité, en essayant de coïncider avec ce mouvement dans lequel il crée et se crée, il faut avant tout le comprendre. Ce thème de la compréhension, opposée à l'explication, a été repris par la phénoménologie, qui, en suivant Husserl, a fait de la description rigoureuse du vécu le projet de toute philosophie prise comme science. Le thème de la compréhension a conservé sa validité; mais au lieu de la fonder sur une métaphysique de l'esprit, comme Dilthey, la phénoménologie l'a établie sur une analyse du sens immanent à toute expérience vécue. Ainsi Jaspers 1 a pu distinguer dans les phénomènes pathologiques les processus organiques qui relèvent de l'explication causale, et les réactions ou les développements de la personnalité qui enveloppent une signification vécue que le psychiatre doit avoir à tâche de comprendre.
Mais aucune forme de psychologie n'a donné plus d'importance à la signification que la psychanalyse. Sans doute, elle reste encore attachée dans la pensée de Freud 2 à ses origines naturalistes et aux préjugés métaphysiques ou moraux qui ne manquent pas de les marquer. Sans doute, il y a, dans la théorie des instincts (instinct de vie ou d'expansion, instinct de mort et de répétition), l'écho d'un
1.
Jaspers (K.), Allgemeine Psychopathologie, Berlin, J. Springer, 1913. (Psychopathologie générale, trad. A. Kastler et J. Mendousse, Paris, Alcan, 3e éd., 1933 [N.d.É.].)
2.
Freud (S.), Die Traumdeutung, Vienne, Franz Deuticke, 1900. (L'Interprétation des rêves, trad. D. Berger, Paris, P.U.F., 1967 [N.d.É.].) Drei Abhandlungen zur Sexualtheorie, Vienne, F. Deuticke, 1905. (Trois Essais sur la théorie sexuelle, trad. Ph. Koeppel, Paris, Gallimard, coll. «Connaissance de l'inconscient», 1987 [N.d.É.].) «Bruchstück einer Hysterie-Analyse», Monatsschrift für Psychiatrie und Neurologie, t. XVIII, 1905, no 4, octobre, pp. 285-310, et no 5, novembre, pp. 408-467. («Fragment d’une analyse d'hystérie [Dora]», trad. M. Bonaparte et R.M. Loewenstein, Cinq Psychanalyses, Paris, P.U.F., 2e éd., 1966, pp. 1-91 [N.d.É.].) Totem und Tabu. Einige Übereinstimmungen im Seelenleben der Wilden und der Neurotiker, Vienne, Hugo Heller, 1913. (Totem et Tabou. Interprétation par la psychanalyse de la vie sociale des peuples primitifs et des névrosés, trad. S. Jankélévitch,
1
Paris, Payot, coll. «Petite Bibliothèque Payot», no 77, 1965 [N.d.É.].) Vorlesungen zur Einführung in die Psychoanalyse, Vienne, Hugo Heller, 1916-1917. (Introduction à la psychanalyse, trad. S. Jankélévitch, Paris, Payot, 1921 [N.d.É.].) Jenseits des Lustprinzips, Vienne, Internationaler Psychoanalytischer Verlag, 1920. («Au-delà du principe de plaisir», trad. J. Laplanche et J.-B. Pontalis, Essais de psychanalyse, Paris, Payot, coll. «Petite Bibliothèque Payot», no 44, 1981, pp. 41115 [N.d.É.].) Das Ich und das Es, Vienne, Internationaler Psychoanalytischer Verlag, 1923. («Le moi et le ça», trad. J. Laplanche, Essais de psychanalyse, op. cit., pp. 219275 [N.d.É.].) Neue Folge der Vorlesungen zur Einführung in die Psychoanalyse, Vienne, Internationaler Psychoanalytischer Verlag, 1933. (Nouvelles Conférences d'introduction à la psychanalyse, trad. R.-M. Zeitlin, Paris, Gallimard, coll. «Connaissance de l'inconscient», 1984 [N.d.É.].)
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mythe biologique de l'être humain. Sans doute, dans la conception de la maladie comme régression à un stade antérieur du développement affectif, on retrouve un vieux thème spencérien et les fantasmes évolutionnistes dont Freud ne nous fait pas grâce, même dans ses implications sociologiques les plus douteuses. Mais l'histoire de la psychanalyse a fait justice elle-même de ces éléments rétrogrades. L'importance historique de Freud vient sans doute de l'impureté même de ses concepts: c'est à l'intérieur du système freudien que s'est produit ce grand renversement de la psychologie; c'est au cours de la réflexion freudienne que l'analyse causale s'est transformée en genèse des significations, que l'évolution a fait place à l'histoire, et qu'au recours à la nature s'est substituée l'exigence d'analyser le milieu culturel.
1) L'analyse psychologique ne doit pas partir, pour Freud, d'une distribution des conduites entre le volontaire et l'involontaire, l'intentionnel et l'automatique, la conduite normalement ordonnée et le comportement pathologique et perturbé; il n'y a pas de différence de nature entre le mouvement volontaire d'un homme sain et la paralysie hystérique. Par-delà toutes les différences manifestes, ces deux conduites ont un sens: la paralysie hystérique a le sens de l'action qu'elle refuse, comme l'action intentionnelle celui de l'action qu'elle projette. Le sens est coextensif à toute conduite. Là même où il n'apparaît pas, dans l'incohérence du rêve, par exemple, dans l'absurdité d'un lapsus, dans l'irruption d'un jeu de mots, il est encore présent mais d'une manière cachée. Et l'insensé lui-même n'est jamais qu'une ruse du sens, une manière pour le sens de venir au jour en portant témoignage contre lui-même. La conscience et l'inconscient ne sont pas tellement deux mondes juxtaposés; ce sont plutôt deux modalités d'une même signification. Et la première tâche de la thérapeutique sera, par l'interprétation des rêves et des symptômes, de modifier cette modalité du sens.
2) Quelles sont ces significations immanentes à la conduite, mais parfois cachées à la conscience? Ce sont celles que l'histoire individuelle a constituées et cristallisées dans le passé autour d'événements importants: le traumatisme est un bouleversement des significations affectives (le sevrage, par exemple, qui transforme la mère, objet et principe de
1
toutes les satisfactions, en un objet qui se refuse, en un principe de frustrations); et quand ces significations nouvelles ne dépassent pas et n'intègrent pas les significations anciennes, alors l'individu reste fixé à ce conflit du passé et du présent, dans une ambiguïté de l'actuel et de l'inactuel, de l'imaginaire et du réel, de l'amour et de la haine, qui est le signe majeur de
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la conduite névrotique. Le second thème de la thérapeutique sera donc la redécouverte des contenus inactuels et des significations passées de la conduite présente.
3) Pour hantée qu'elle soit par le passé le plus ancien, la conduite n'en comporte pas moins un sens actuel. Dire qu'un symptôme reproduit symboliquement un traumatisme archaïque implique que le passé n'envahisse pas totalement le présent, mais que le présent se défende contre sa réapparition. Le présent est toujours en dialectique avec son propre passé; il le refoule dans l'inconscient, il en divise les significations ambiguës; il projette sur l'actualité du monde réelles fantasmes de la vie antérieure; il en transpose les thèmes à des niveaux d'expression reconnus valables (c'est la sublimation); bref, il érige tout un ensemble de mécanismes de défense que la cure psychanalytique a charge de tourner en réactualisant les significations du passé par le transfert et l'abréaction.
4) Mais quel est le contenu de ce présent? De quel poids est-il en face de la masse latente du passé? S'il n'est pas vide, ou instantané, c'est dans la mesure où il est essentiellement l'instance sociale, l'ensemble des normes qui, dans un groupe, reconnaît ou invalide telle ou telle forme de conduite. La dialectique du passé et du présent reflète le conflit des formes individuelles de satisfaction et 'des normes sociales de conduite, ou encore, comme dit Freud, du «ça» et du «surmoi»; le «moi» avec les mécanismes de défense est le lieu de leur conflit et le point où l'angoisse fait irruption dans 'l'existence. Dans la cure psychanalytique, le rôle du thérapeute est Justement, par un jeu de satisfaction et de frustration, de réduire l 'intensité du conflit, de desserrer l'emprise du «ça» et du «surmoi», d'élargir et d'assouplir les mécanismes de défense; il n'a pas le projet mythique de supprimer le conflit, mais d'en transformer la contradiction névrotique en une tension normale.
En poussant jusqu'à ses extrêmes limites l'analyse du sens, Freud a donné son orientation à la psychologie moderne; s'il a été plus loin que Janet et que Jaspers, c'est qu'il a conféré un statut objectif à la signification; il a cherché à la ressaisir au niveau des symboles expressifs, dans le «matériau» lui-même du comportement; il lui a donné pour contenu une histoire réelle, ou plutôt l'affrontement "de deux histoires réelles: celle de l'individu, dans la suite de ses expériences vécues, et celle de la société, dans les structures par lesquelles elle s'impose à
1
l'individu. Dans cette mesure, on peut dépasser l'opposition du subjectif et de l'objectif, celle de l'individu et de la société. Une étude objective des significations est devenue possible.
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L'ÉTUDE DES SIGNIFICATIONS OBJECTIVES
Cette étude recouvre un domaine dont on ne peut ici que délimiter les régions essentielles.
1) Éléments et ensembles. Le béhaviorisme 1, inauguré par Watson, recherche le sens adaptatif des conduites à partir des manifestations objectives du comportement. Sans faire intervenir l'expérience vécue, ni même l'étude des structures nerveuses et de leurs processus, il doit être possible, en confrontant l'analyse des stimulations et celle des réactions, de retrouver l'unité du comportement. Watson pose comme axiome «Une réponse est exécutée à tout stimulus effectif et la réponse est immédiate.» Donc, tout comportement doit s'expliquer à partir d'une constellation stimulante, sans recours à des entités comme l'instinct, la conscience, la liberté; inversement, à toute stimulation il faut rechercher une réponse, au moins implicite, comme c'est le cas pour les réactions végétatives (les émotions), ou les réactions laryngées silencieuses (la pensée). Pour le béhaviorisme moléculaire, cette analyse doit se faire par segments aussi élémentaires que possible; pour le béhaviorisme molaire, elle doit suivre les articulations significatives des ensembles (conception du Sign-Gestalt, chez Tolman). Mais, dans tous les cas, le projet du béhaviorisme est bien celui défini par Boring : constituer une «psychologie scientifique du meaning».
On retrouve les mêmes problèmes dans la psychologie de la forme: quel est le domaine d'objectivité des conduites significatives? Et l'étude de ces significations doit-elle se faire dans une forme segmentaire ou globale? Dans la Gestalt-Theorie, c'est le second problème qui domine le premier, et en commande la solution 2. Wertheimer, Köhler, Koffka montrent que ce sont les qualités structurales de la stimulation qui motivent, dans leur allure générale, des réponses comme la perception qui articule le champ, l'intelligence qui le restructure, l'émotion qui en brouille les lignes. Il faut donc abandonner l'hypothèse d'une action immédiate des stimuli locaux et définir le rapport de la constellation stimulante à la réponse, à travers un champ qui n'implique ni objectivité naturelle
1.
Watson (J.B.), Behavior. An Introduction to Comparative Psychology, New York, Henry Holt, 1914. Tolman (E.C.), Purposive Behavior in AnimaIs and Men, éd. R. Elliott, New York, The Century Psychology Series, 1932.
2.
Köhler (W.), Gestalt Psychology. An Introduction to New Concepts in Modern Psychology, New York, H. Liveright, 1929. Koffka (K.), Principles of Gestalt Psychology,
1
New York, Harcourt and Brace, 1935. Lewin (K.), Principles of topological Psychology, Londres, Mac Graw-Hill, 1935.
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ni processus causal; ce «champ phénoménal» définit l'objectivité par la prégnance et la constance des figures; et il substitue au processus causal toute une interaction de forces entre le sujet et le milieu. Le champ dynamique de comportement devient ainsi l'objet majeur de la psychologie.
2) Évolution et genèse. Ces structures d'ensemble et les significations qui les habitent évoluent au cours du devenir individuel. Pour certains psychologues, comme Gesell 1, l'émergence des structures se fait dans la conduite par une maturation sourde des schèmes physiologiques. Pour d'autres, comme Kuo, elle se fait par la cohésion progressive de conduites segmentaires et acquises, qui, par la force d'itération du frayage, s'organisent en stéréotypes généraux de conduites 2.
Entre ces deux formes extrêmes d'interprétation, la psychologie génétique, à la suite de Baldwin, cherche à faire la part de la maturation et de l'acquisition, du développement nécessaire et du progrès lié aux circonstances. Piaget 3 prête le maximum au développement nécessaire des structures à la fois biologiques et logiques; il cherche à montrer dans le développement des premières -depuis celles qui sont irréversiblement orientées et concrètes jusqu'à celles qui sont réversibles et abstraites, depuis la réaction immédiate jusqu'à l'opération technique -un processus qui refait en sens inverse la marche de l 'histoire des sciences -depuis la géométrie euclidienne jusqu'au calcul vectoriel et tensoriel: le devenir psychologique de l'enfant n'est que l'envers du devenir historique de l'esprit. Wallon donne, en revanche, le maximum au milieu, en montrant dans l'individualité psychologique, non pas une donnée, mais un résultat, comme le point d'interférence entre les mouvements centripètes de l'émotion, de la sympathie, de la fusion affective, et les mouvements centrifuges de l'expérience d'autrui et de la reconnaissance de soi. La pensée n'est donc pas le modèle logique et déjà constitué de l'action, mais c'est l'acte se déployant dans un
1.
Gesell (A.) et Ilg (F.), The First Five Years of Life. A Guide to the Study of the Preschool Child, New York, Harper, 1940. The Child from Five to Ten, New York, Harper, 1946. (L'Enfant de 5 à 10 ans, trad. N. Granjon et I. Lézine, P.U.F., 1949 [N.d.É.].) Gesell (A.), et Amatruda (C.), The Embryology of Behavior: the Beginnings of the Human Mind, New York, Harper, 1945. (L'Embryologie du comportement; les débuts de la pensée humaine, trad. P. Chauchard, Paris, P.U.F., 1952 [N.d.É.].)
2.
Kuo (Z.-Y.), Les Principes fondamentaux du comportement, 1941.
3.
Piaget (J.), La Représentation du monde chez l'enfant, Paris, Alcan, 1926. La Naissance de
1
l'intelligence chez l'enfant, Paris, Delachaux et Niestlé, 1936. La Psychologie de l'intelligence, Paris, A. Colin, no 249, 1947.
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milieu qui se constitue comme pensée par les intermédiaires du rite, du symbole et finalement de la représentation 1. Le devenir psychologique n'est pas le développement de structures toutes préparées, il est la préparation effective des structures adultes; il ne s'agit plus d'évolution spontanée, mais de genèse active.
3) Performances et aptitudes. Un autre problème posé par l'existence de ces significations objectives, c'est celui de leurs manifestations, de leur affleurement dans le domaine de l'observation. Il se fait sous deux formes, celle de la performance, de la réalisation, de la Leistung comme disent les Allemands, et celle de l'expression.
La psychologie traditionnelle était une psychologie du virtuel; les facultés ne s'inscrivaient jamais que parmi les possibilités abstraites. C'est maintenant au niveau même du réel, et dans le cadre par lui défini, qu'on cherche à déterminer les éventualités du comportement. De là est issu le principe du test, dû à Cattell et à Binet, et défini comme une épreuve standardisée dontle résultat est estimé par comparaison statistique entre les individus qu'on y a soumis. À propos des enfants retardés, Binet et Simon 2 cherchèrent les premiers à définir le «niveau mental» d'un individu par rapport aux sujets de son âge; le test prend alors l'allure d'une échelle de développement. L'immense fortune des tests mentaux conduisit Spearman 3 à définir comme critère de l'intelligence les seules performances que l'on peut étalonner sous forme de tests: l'intelligence serait un facteur général qui, à un degré plus ou moins élevé selon la nature de l'épreuve, rendrait compte d'une partie des performances, dans tous les tests d'aptitudes. La détermination de l'importance du «facteur g» dans telle ou telle épreuve se fait par une élaboration statistique, un calcul de corrélations qui sont à l'origine de l'analyse factorielle. Par la suite, Thurstone, Thomson, Vernon 4 ont pratiqué la méthode d'analyse multifactorielle, qui, toujours par la même méthode d'analyse statistique des performances, cherche à déterminer,
1.
Wallon (H.), Les Origines du caractère chez l'enfant: les préludes du sentiment de personnalité, Paris, Boivin, 1934. De l'acte à la pensée. Essai de psychologie comparée, Paris, Flammarion, 1942.
2.
Binet (A.) et Simon (T.), «Méthode nouvelle pour le diagnostic du niveau intellectuel des anormaux», Année psychologique, t. XI, 1905, pp. 191-244.
3.
Spearman (C.E.), The Abilities of Man. Their Nature and Measurement, Londres, MacMillan, 1927. (Les Aptitudes de l'homme, leur nature et leur mesure, trad. F. Brachet, Paris, Conservatoire national des arts et métiers, 1936 [N.d.É.].)
4.
Thurstone (L.), The Vectors of Mind, Chicago, University of Chicago Press, 1935.
1
Thomson (G.), The Factorial Analysis of Human Ability, Londres, University of London Press, 1939. (L'Analyse factorielle des aptitudes humaines, trad. P. Naville, 3e éd., Paris, P.U.F., 1950 [N.d.É.].)
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à côté, ou éventuellement à la place du facteur g, des facteurs polymorphes (aptitude verbale, compréhension spatiale, aptitude numérique). Dans tout ce mouvement factorialiste, l'objectivité des significations n'est maintenue et garantie que par la fragilité des relations statistiques qui en altèrent la nécessité et en dépouillent tout contenu effectif.
4) L'expression et le caractère. En revanche, les psychologies de l'expression et du caractère s'efforcent de ressaisir le contenu des significations dans la forme de la nécessité individuelle. Ce contenu individuel, il affleure d'abord dans tous les phénomènes de la projection, et surtout dans la projection, sur un stimulus peu différencié, d'interprétations qui lui prêtent un sens imaginaire: c'est le principe des épreuves de Rorschach et de Muway (taches d'encre, images de scènes humaines). Il affleure également dans ces autres phénomènes d'expression que constituent les jugements que l'on porte sur soi-même, ou encore l'image de soi que l'on se donne (c'est ce domaine qu'explorent les questionnaires de Heymans ou de Woodworth). Il y a à peu près autant de caractérologies que de méthodes d'enquête. Mais il faut noter le prestige de la grande opposition dessinée par Bleuler entre le type schizoïde (tendance au repliement sur soi, à l'autisme, à la rupture de contact avec la réalité) et le caractère cycloïde (tendance à l'expansion, à la labilité affective, au contact permanent avec le monde extérieur).
Comme le monde verbal, comme l'univers imaginaire, le corps lui-même détient une valeur expressive; cette idée, développée par Klages trouve sa validité aussi bien dans la structure générale du corps que dans ses manifestations pathologiques. L'aspect morphologique de l'organisme est mis par Kretschmer et Sheldon en relation avec la structure du caractère: le corps «symbolise avec elle dans une unité où peut se déchiffrer un style général de réaction psycho-corporelle» 1. Par la voie de l'analyse symbolique où les signes corporels se lisent comme un langage, la psychanalyse a montré le caractère expressif du corps et dénoncé l'origine psychogène de certains syndromes organiques; en systématisant cette recherche, Alexander 2 a pu montrer la liaison de maladies comme l'hypertension
1.
Sheldon (W.), en coll. avec Stevens (S.), The Varieties of Temperament. A Psychology of Constitutional Differences, New York, Harper, 1942. (Les Variétés du tempérament. Une psychologie des différences constitutionnelles, trad. A. Ombredane, et J.-J. Grumbach, Paris, P.U.F., 1951 [N.d.É.].)
2.
Alexander (F.), Psychosomatic Medicine, its Principles and Applications, New York, Norton, 1950. (La Médecine psychosomatique. Ses principes et ses applications, trad. S.
1
Horinson et E. Stem, Paris, Payot, 1951 [N.d.É.].)
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ou l'ulcération des voies digestives avec des structures névrotiques qui les provoquent ou s'expriment en elles.
5) Conduite et institutions. Exprimées ou silencieuses, les significations objectives des conduites individuelles sont nouées par un lien d'essence à l'objectivité des significations sociales: les oeuvres de Janet, de Freud, de Blondel 1 avaient tenté de dégager ce lien. «Se conduire» ne peut avoir de sens que dans un horizon culturel qui donne à la conduite sa norme (sous l'aspect du groupe), le thème, enfin, qui l'oriente (sous les espèces de l'opinion et de l'attitude) : ce sont là les trois grands secteurs de la psychologie sociale.
L'étude des institutions cherche à déterminer les structures de base d'une société; à isoler les conditions économiques avec leur incidence directe sur le développement de l'individu et sur les formes pédagogiques au sens large, que Kardiner désigne comme «institutions primaires»; à décrire la manière dont l'individu réagit à ces institutions, dont il intègre ces expériences, dont il en projette enfin les thèmes majeurs sous la forme du mythe, de la religion, des conduites traditionnelles, des règles juridiques et sociales que l'on définit comme «institutions secondaires» 2. Cette problématique définie avec précision par Kardiner est présente de manière plus ou moins diffuse dans toutes les études anthropologiques, qu'elles étudient les populations «primitives» (M. Mead à Samoa, R. Benedict au Nouveau-Mexique, Linton à Madagascar) ou qu'elles s'efforcent de défricher des aires culturelles plus développées, comme Linton à Plainville.
Les problèmes du groupe concernent à la fois le jeu d'interaction des individus qui sont en présence directe les uns des autres et l'expérience, vécue par chacun des membres du groupe, de sa situation propre à l'intérieur de l'ensemble. Moreno a mis au point des méthodes d'analyse du groupe, par lesquelles on détermine les valences positives ou négatives qui unissent et opposent les individus dans une constellation caractéristique du groupe. Il a même tenté d'établir sous le nom de sociodrame une thérapeutique de groupes, qui permettrait, comme dans la psychanalyse individuelle, une mise au jour et une actualisation des thèmes affectifs latents, des conflits ou des ambivalences dont les rapports manifestes sont soustendus,
1. Blondel (C.), Introduction à la psychologie collective, Paris, A. Colin, no 102, 1927. 2. Kardiner (A.), avec Linton (R.), Du Bois (C.), et West (J.), Psychological Frontiers of Society, New York, Columbia University Press, 1945.
1
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et qui rendrait possible par cette voie une réadaptation mutuelle, et comme une restructuration affective du groupe 1.
L'analyse des opinions et des attitudes cherche à déterminer les phénomènes collectifs qui servent de contexte aux conduites affectives de l'individu, aussi bien qu'à ses opérations intellectuelles de perception, de jugement et de mémoire. Ces recherches sont quantitatives avant d'être structurales et elles reposent toujours sur l' élaboration de données statistiques: on mesure ainsi l'étendue d'une opinion par des enquêtes faites sur un groupe représentatif d'une population dans son ensemble, ou encore la force d'une attitude chez un groupe d'individus, par l'attachement comparé qu'il manifeste à telle ou telle opinion. Le caractère collectif de ces opinions et de ces attitudes permet de dégager la notion de stéréotype, sorte d'opinion généralisée et cristallisée qui provoque, en fonction d'attitudes préétablies, des réactions toujours identiques 2.
LE FONDEMENT DES SIGNIFICATIONS OBJECTIVES
Toutes ces analyses des significations objectives se situent entre les deux temps d'une opposition: totalité ou élément; genèse intelligible ou évolution biologique; performance actuelle ou aptitude permanente et implicite; manifestations expressives momentanées ou constance d'un caractère latent; institution sociale ou conduites individuelles: thèmes contradictoires dont la distance constitue la dimension propre de la psychologie. Mais appartient-il à la psychologie de les dépasser, ou doit-elle se contenter de les décrire comme les formes empiriques, concrètes, objectives d'une ambiguïté qui est la marque du destin de l'homme? Devant ces limites, la psychologie doit-elle se liquider comme science objective et s'éviter elle-même dans une réflexion philosophique qui conteste sa validité? Ou doit-elle chercher à se découvrir des fondements qui, s'ils ne suppriment pas la contradiction, permettent du moins d'en rendre compte?
Les efforts les plus récents de la psychologie vont dans ce sens et, malgré la diversité de leur inspiration, on peut résumer leur signification historique de cette manière: la psychologie ne cherche plus à prouver sa possibilité par son existence, mais à la fonder à partir de
1.
Moreno (J.L.), Who Shall Survive? Foundation of Sociometry, New York, Beacon Press, 1934. (Fondements de la sociométrie, trad. Lesage et Maucorps, Paris, P.U.F., 1954[N.d.É.].)
2.
Cantril (H.), Gauging Public Opinion, Princeton University Press, 1947. Allport (G.W.) et Postman (L.), The Psychology of Rumor, New York, Henry Holt, 1947. Stoetzel (J.), Théorie de l'opinion, Paris, P.U.F., 1943.
1
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son essence, et elle ne cherche plus à supprimer, ni même à atténuer ses contradictions, mais à les justifier.
La cybernétique est loin, semble-t-il, d'un pareil projet. Sa positivité semble l'éloigner de toute spéculation, et si elle prend pour objet la conduite humaine, c'est pour y retrouver tout ensemble le fait neurologique des circuits en feed-back, les phénomènes physiques de l'autorégulation et la théorie statistique de l'information 1. Mais en découvrant dans les réactions humaines les processus mêmes des servo-mécanismes, la cybernétique ne revient pas à un déterminisme classique: sous la structure formelle des estimations statistiques, elle laisse place aux ambiguïtés des phénomènes psychologiques et justifie, de son point de vue, les formes toujours approchées et toujours équivoques de la connaissance qu'on peut en prendre.
Dans un tout autre sens, le dépassement de la psychologie se fait vers une anthropologie qui tend à une analyse de l'existence humaine dans ses structures fondamentales. Ressaisir l'homme comme existence dans le monde et caractériser chaque homme par le style propre à cette existence, c'est, pour L. Binswanger, pour H. Kunz, atteindre, au-delà de la psychologie, le fondement qui lui donne sa possibilité et rend compte de ses ambiguïtés: la psychologie apparaît comme une analyse empirique de la manière dont l'existence humaine s'offre dans le monde; mais elle doit reposer sur l'analyse existentielle de la manière dont cette réalité humaine se temporalise, se spatialise, et finalement projette un monde: alors les contradictions de la psychologie, ou l'ambiguïté des significations qu'elle décrit, auront trouvé leur raison d'être, leur nécessité et en même temps leur contingence, dans la liberté fondamentale d'une existence qui échappe, de plein droit, à la causalité psychologique 2.
Mais l'interrogation fondamentale demeure. Nous avions montré, en débutant, que la psychologie «scientifique» est née des contradictions que l'homme rencontre dans sa pratique; et que d'autre part, tout le développement de cette «science» a consisté en un lent abandon du «positivisme» qui l'alignait à l'origine sur les sciences de la nature. Cet abandon et l'analyse nouvelle des significations objectives ont-ils pu résoudre les contradictions qui l'ont motivée? Il ne semble pas, puisque dans les formes actuelles de la
1.
Wiener (N.), Cybernetics or Control and Communication in the Animal and the Machine, Paris, Hermann, 1948. Walter (W.G), The Living Brain, New York, Norton, 1953. (Le Cerveau vivant, Paris, Delachaux et Niestlé, 1954 [N.d.É.].)
2.
Binswanger (L.), Grundformen und Erkenntnis des menschlichen Daseins, Zürich, Max
1
Niehans, 1942.
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psychologie on retrouve ces contradictions sous l'aspect d'une ambiguïté que l'on décrit comme coextensive à l'existence humaine. Ni l'effort vers la détermination d'une causalité statistique ni la réflexion anthropologique sur l'existence ne peuvent les dépasser réellement; tout au plus peuvent-ils les esquiver, c'est-à-dire les retrouver finalement transposées et travesties.
L'avenir de la psychologie n'est-il pas dès lors dans la prise au sérieux de ces contradictions, dont l'expérience a justement fait naître la psychologie? Il n'y aurait dès lors de psychologie possible que par l'analyse des conditions d'existence de l'homme et par la reprise de ce qu'il y a de plus humain en l'homme, c'est-à-dire son histoire.
Translation - Italian La psicologia dal 1850 al 1950 (1957). In: Ludwig Binswanger. Esperienza della soggettività e trascendenza dell’altro. I margini di un’esplorazione fenomenologico-psichiatrica. Ed. Besoli, Stefano. Macerata. Quodlibet, 131-146.
La psicologia del XIX secolo ha ereditato dall’Illuminismo la preoccupazione di uniformarsi alle scienze della natura e di ritrovare nell’uomo il prolungamento delle leggi che reggono i fenomeni naturali. Determinazione di rapporti quantitativi, elaborazione di leggi che hanno l’aspetto di funzioni matematiche, formulazione di ipotesi esplicative, questi gli sforzi attraverso cui la psicologia cerca di applicare artificiosamente quella metodologia che i logici hanno creduto di scoprire nella genesi e nello sviluppo delle scienze naturali. Ora, il destino di tale psicologia, che si voleva conoscenza positiva, fu invece di seguitare a fondarsi su due postulati filosofici: quello secondo cui la verità dell’uomo si esaurisce nel suo essere naturale; e quello per il quale il percorso di ogni conoscenza scientifica deve passare attraverso la determinazione di rapporti quantitativi, la formulazione di ipotesi e la verifica sperimentale.
Tutta la storia della psicologia fino alla metà del XX secolo è la storia paradossale delle contraddizioni fra quel progetto e questi postulati: perseguendo l’ideale di rigore e di esattezza delle scienze della natura, infatti, la psicologia è stata condotta a rinunciare ai propri assunti di base; quella stessa esigenza di fedeltà oggettiva l’ha spinta a riconoscere nella realtà umana ben altro che un settore dell’oggettività naturale, e ad utilizzare per conoscerla metodi diversi da quelli per i quali le scienze naturali potevano fornirle il modello. E tuttavia, una volta scomparsi quei postulati, anche il progetto di rigorosa esattezza che l’aveva portata via via ad abbandonarli diviene privo di senso: l’idea di una precisione oggettiva e quasi matematica nel campo delle scienze umane non è più plausibile se l’uomo stesso non è più dell’ordine della natura. Nel corso della sua storia quindi, la psicologia si è costretta da sé ad un rinnovamento totale: scoprendo un nuovo statuto dell’uomo essa si è imposta, come scienza, un nuovo stile.
Essa ha dovuto cercare nuovi principi e svelare a se stessa un nuovo progetto: un duplice compito, questo, del quale non sempre gli psicologi hanno compreso tutta la portata e che troppo spesso hanno cercato di portare a termine in economia. Gli uni, pur rendendosi conto dell’esigenza di nuovi progetti, sono rimasti ancorati ai vecchi principi di metodo: ne fanno fede gli psicologi che hanno cercato di analizzare la condotta, ma nel farlo hanno continuato ad utilizzare i metodi delle scienze della natura. Altri non hanno compreso come il rinnovamento dei metodi implicasse anche l’istituzione di nuovi temi d’analisi: ad esempio, quelle psicologie descrittive che sono rimaste legate ai vecchi concetti. Il rinnovamento radicale della psicologia come scienza dell’uomo non è dunque semplicemente un fatto storico di cui è possibile situare lo svolgimento negli ultimi cento anni. Si tratta di un compito incompleto, ancora da assolvere, e che, in quanto tale, resta all’ordine del giorno.
Allo stesso modo, è nel corso di questi ultimi cento anni che la psicologia ha instaurato dei nuovi rapporti con la pratica: educazione, medicina mentale, organizzazione dei gruppi. Essa si è presentata come il loro fondamento razionale e scientifico: la psicologia genetica si è costituita come la cornice di ogni possibile psicologia, e la psicopatologia si è offerta come riflessione sulla pratica psichiatrica. Viceversa, la psicologia si è posta come questioni i problemi che sollevavano queste pratiche: la riuscita e l’insuccesso scolastico, l’inserimento del malato nella società, l’adattamento dell’uomo alla sua professione. Per via di questo legame serrato e costante con la pratica, di questa reciprocità nei loro scambi, la psicologia si rende simile a tutte le scienze della natura. Queste ultime, tuttavia, rispondono sempre e solo a dei problemi posti dalle difficoltà della pratica, dai suoi insuccessi temporanei, dalle limitazioni provvisorie della sua esperienza. La psicologia, invece, nasce esattamente in quel punto in cui la pratica dell’uomo incontra la propria contraddizione. Così, la psicologia dello sviluppo è nata come una riflessione sugli arresti dello sviluppo; la psicologia dell’adattamento come un’analisi dei fenomeni di disadattamento; quella della memoria, della coscienza, del sentimento, è apparsa dapprima come una psicologia dell’oblio, dell’inconscio e dei disordini affettivi. Senza esagerare, si può dire che la psicologia contemporanea è, all’origine, un’analisi dell’anormale, del patologico, del conflittuale, una riflessione sulle contraddizioni dell’uomo con se stesso. E se si è trasformata in una psicologia del normale, dell’adattivo, dell’ordinato, è solo in modo derivato, come per uno sforzo di dominare tali contraddizioni.
Il problema della psicologia contemporanea – problema che per essa è di vita e di morte – è di sapere in quale misura essa riesce effettivamente a governare le contraddizioni che l’hanno fatta nascere, una volta abbandonata l’oggettività naturalistica che appare come l’altro suo carattere maggiore. A tale questione, la storia della psicologia deve rispondere da sola.
Il pregiudizio naturalista
Pur nella loro diversità, le psicologie della fine del XIX secolo hanno in comune la caratteristica di prendere in prestito dalle scienze della natura il loro stile di oggettività, e di cercare, nei metodi di queste, il loro schema d’analisi.
1) Il modello fisico chimico. – È quello che funge da comune denominatore di tutte le psicologie dell’associazione e dell’analisi elementare. Lo si trova definito con la più grande chiarezza nella Logica di J.S. Mill, e nella sua Preface to James Mill’s Analysis . I fenomeni dello spirito, come i fenomeni materiali, esigono due forme di ricerca: la prima tenta, a partire dai fatti, di accedere alle leggi più generali, secondo il principio newtoniano dell’universalizzazione; la seconda, come l’analisi chimica per i corpi composti, riduce i fenomeni complessi ad elementi semplici. Il compito della psicologia, pertanto, sarà quello di ritrovare nei fenomeni più astrusi del pensiero i segmenti elementari che li compongono: alla base della percezione e della conoscenza della materia, essa troverà la sensazione («la materia può essere definita come una possibilità permanente di sensazione»); alla base dello spirito e della conoscenza che lo spirito ha di se stesso, la psicologia scoprirà il sentimento. Ma questi elementi, nel loro rapporto e nel loro raggruppamento, sono retti dalla legge assolutamente generale dell’associazione, in quanto universale, ma soltanto le forme d’applicazione nei diversi tipi di fenomeni mentali [frase tronca nel testo originale].
2) Il modello organico. – Non si cerca più di definire l’ambito psicologico attraverso delle coordinate prese in prestito dalla fisica di Newton o dalla chimica di Lavoisier, ma ci si sforza di cogliere più da vicino la realtà umana definendola attraverso la sua natura organica, quale la si conosce a partire da Bichat, Magendie, Claude Bernard. Lo psichismo, come l’organismo, è caratterizzato da spontaneità, capacità di adattamento e processi di regolazione interna.
Bain, a partire da uno studio degli istinti ; Fechner, attraverso l’analisi dei rapporti tra lo stimolo e l’effetto sensoriale ; Wundt, riprendendo il problema dell’attività specifica dei nervi, hanno tutti messo in risalto quel tema essenziale per il quale l’apparato psichico non funziona come un meccanismo, ma come un insieme organico le cui reazioni sono originali e, di conseguenza, irriducibili alle azioni che le scatenano. Bisognerà, quindi, come sosteneva Wundt, sostituire al principio dell’energia materiale il principio dell’incremento dell’energia spirituale. È in questo senso che sono state intraprese, alla fine del XIX secolo, le ricerche sperimentali sulle soglie assolute e differenziali della sensibilità, gli studi sui tempi di reazione e sulle attività riflesse: in breve, tutta quella costellazione di studi psico-fisiologici con i quali si cercava di rendere manifesta la base organica dell’apparato psichico.
È la stessa ispirazione organicista che ha suscitato le ricerche sulle regolazioni interne dello psichismo: piacere e dolore, tendenze, sentimenti, emozioni, volontà. Per Bain, il piacere risulta dall’armonia delle sensazioni; il dolore, dalle loro contraddizioni e dai loro conflitti . È al di sotto dei fenomeni coscienti che Ribot cerca il principio delle regolazioni che caratterizzano la vita attiva e la vita affettiva: in una regione in cui il piacere e il dolore ancora non affiorano, c’è un «inconscio dinamico» che opera, che elabora «nell’ombra delle combinazioni incoerenti oppure adatte». Questa «sub-personalità» avvolge nella sua profondità l’origine della grande trinità affettiva costituita da paura, collera e desiderio, ovvero i tre istinti derivati direttamente dalla vita organica: istinto difensivo, istinto offensivo, istinto nutritivo .
3) Il modello evoluzionista. – L’Origine delle specie fu, alla metà del XIX secolo, al principio di un rinnovamento considerevole nelle scienze dell’uomo. Essa provocò l’abbandono del «mito newtoniano» e ne assicurò la sostituzione da parte di un «mito darwiniano» i cui temi immaginari non sono ancora totalmente scomparsi dall’orizzonte degli psicologi. È questa grandiosa mitologia a fare da scenario al Sistema di filosofia di Spencer, in cui i Principi di psicologia sono preceduti dai Principi di biologia e sono seguiti dai Principi di sociologia. L’evoluzione dell’individuo vi è descritta allo stesso tempo come un processo di differenziazione – movimento orizzontale d’espansione verso il multiplo – e attraverso un movimento di organizzazione gerarchica – movimento verticale d’integrazione nell’unità. Così hanno proceduto le specie nel corso dell’evoluzione, così procederanno le società nel corso della loro storia e così procede anche l’individuo nel corso della sua genesi psicologica, a partire dal «feeling indifferenziato» fino all’unità multipla della conoscenza .
Jackson per la neurologia, Ribot per la psicologia patologica, hanno ripreso le tematiche spenceriane. Jackson definisce l’evoluzione delle strutture nervose mediante tre principi: essa si svolgerebbe dal semplice al complesso, dallo stabile all’instabile, da una migliore ad una minore organizzazione. Ciò implica, di rimando, che la malattia segua la strada inversa all’evoluzione e si fissi dapprima sulle strutture più instabili e più recenti, per progredire poi rapidamente verso le strutture più solide e più antiche. Ma non solo: la malattia è anche dissociativa, giacché la soppressione delle strutture superiori provoca una disintegrazione che scopre e libera le istanze inferiori . Ribot ha trasposto le analisi neuropsichiatriche di Jackson ai campi della personalità, dei sentimenti, della volontà, della memoria : nelle amnesie sono i ricordi più antichi e più stabili che permangono quando i più recenti e i più superficiali sono spazzati via; nelle alterazioni della vita affettiva, i sentimenti egoistici, che sono anche i più arcaici, ricompaiono, così come sono di nuovo gli automatismi a ripresentarsi quando la volontà è annullata, o le strutture inconsce della personalità quando le forme lucide vengono offuscate.
L’importanza dell’evoluzionismo in psicologia consiste senza dubbio nell’aver mostrato per primo che il fatto psicologico ha senso solo in rapporto ad un avvenire e ad un passato, che il suo contenuto attuale riposa su un fondo silenzioso di strutture anteriori che lo caricano di tutta una storia, ma che implica allo stesso tempo un orizzonte aperto sull’eventuale. L’evoluzionismo ha mostrato che la vita psicologica aveva un orientamento. Ma per liberare la psicologia dal pregiudizio di natura, restava ancora da mostrare come tale orientamento non fosse soltanto forza che si sviluppa, ma significato che nasce.
La scoperta del senso
La scoperta del senso si è fatta, alla fine del XIX secolo, attraverso strade ben diverse, che sembrano tuttavia già far parte di un paesaggio comune, e una medesima direzione pare disegnarsi: si tratta di scartare quelle ipotesi troppo ampie e troppo generali che spiegherebbero l’uomo come un settore determinato del mondo naturale; si tratta di ritornare ad un esame più rigoroso della realtà umana, fatto a sua misura, più fedele ai suoi caratteri specifici, più appropriato a tutto ciò che, nell’uomo, sfugge alle determinazioni di natura. Prendere l’uomo non al livello di quel denominatore comune che lo assimila ad ogni essere vivente, ma al livello che gli è proprio, nelle condotte ove si esprime, nella coscienza in cui si riconosce, nella storia personale attraverso la quale si è costituito.
Janet , senza dubbio, resta ancora molto vicino all’evoluzionismo e ai suoi pregiudizi naturalistici. La «gerarchia delle tendenze» che si estende dalle più semplici e dalle più automatiche (tendenza alla reazione immediata) fino alle più complesse e alle più integrate (azioni sociali), la nozione di energia psichica che si ripartisce fra queste tendenze per attivarle, sono tutti temi che richiamano Jackson e Ribot. Ciò nonostante, Janet è pervenuto a superare tale cornice naturalistica affidando come tematica alla psicologia, non delle strutture ricostituite né delle energie supposte, ma la condotta reale dell’individuo umano. Per «condotta», Janet non intende quel comportamento esteriore il cui senso e la cui realtà si esaurirebbero nel confronto con la situazione che l’ha provocato: ciò è riflesso o reazione, non condotta. Si ha condotta allorché si tratta di una reazione sottomessa ad una regolazione, vale a dire il cui svolgimento dipende costantemente dal risultato che essa via via ottiene. Tale regolazione può essere interna e presentarsi sotto forma di sentimento (lo sforzo che fa ricominciare l’azione per avvicinarla al successo; la gioia che la limita e la porta a compimento nel trionfo), oppure può essere esterna e prendere per punto di riferimento la condotta altrui: la condotta è allora reazione alla reazione di un altro, adattamento alla sua condotta, ed esige pertanto una sorta di sdoppiamento il cui esempio più tipico è dato dal linguaggio che si svolge sempre come dialogo eventuale. La malattia non è allora né un deficit né una regressione, ma un disturbo di queste regolazioni, un’alterazione funzionale del sentimento: ad esempio, il linguaggio dello psicastenico, che, incapace di regolarsi sulle norme del dialogo, si svolge in un monologo senza uditore, così come anche gli scrupoli degli ossessivi, che non possono portare a termine le loro azioni perché hanno perduto quella regolazione che permette loro di iniziare e concludere una condotta.
L’evidenziazione dei significati all’interno della condotta umana è stata ugualmente compiuta anche a partire dall’analisi storica. «L’uomo», secondo Dilthey, «non apprende certo che cosa egli sia, rimuginando su se stesso, ma per mezzo della storia» . Ciò che la storia gli insegna, è di non essere un elemento segmentario dei processi naturali, ma un’attività spirituale le cui produzioni si sono successivamente depositate nel tempo come degli atti cristallizzati, dei significati oramai silenziosi. Per ritrovare questa attività originaria ci si dovrà rivolgere alle sue produzioni, far rivivere il senso di queste attraverso una «analisi dei prodotti dello spirito umano che vuole penetrare l’origine della connessione psichica». Questa genesi, tuttavia, non è né un processo meccanico né un’evoluzione biologica, ma quel movimento proprio dello spirito che è sempre anche la sua origine e il suo termine. Lo spirito può essere spiegato solo a partire dallo spirito stesso. Ma è inoltre necessario, ponendosi all’interno della sua attività, cercando di aderire con quel movimento nel quale esso crea e si crea, anzitutto comprenderlo. Questo tema dell’opposizione fra comprensione e spiegazione è stato ripreso dalla fenomenologia, che, secondo Husserl, ha fatto della descrizione rigorosa del vissuto il progetto di ogni filosofia intesa come scienza. Il tema della comprensione ha conservato la propria validità, ma, al posto di fondarla su una metafisica dello spirito, come Dilthey, la fenomenologia l’ha ancorata ad un’analisi del senso immanente ad ogni esperienza vissuta. È così che Jaspers ha potuto distinguere nei fenomeni patologici i processi organici che competono alla spiegazione causale, e le reazioni o gli sviluppi della personalità che racchiudono un significato vissuto che lo psichiatra ha il compito di comprendere.
Nessun’altra forma di psicologia, tuttavia, ha dato più importanza al significato quanto la psicoanalisi. Senza dubbio, essa resta ancora legata, nel pensiero di Freud , alle sue origini naturalistiche e ai pregiudizi metafisici o morali che li caratterizzano. Senza dubbio c’è, nella teoria degli istinti (istinto di vita o di espansione, istinto di morte e di ripetizione), l’eco di un mito biologico dell’essere umano. Senza dubbio, nella concezione della malattia come regressione ad uno stadio anteriore dello sviluppo affettivo si ritrova un vecchio tema spenceriano, così come i fantasmi evoluzionistici che Freud non ci risparmia, anche nelle implicazioni sociologiche più ambigue. Ma la storia della psicoanalisi ha fatto giustizia da sé di questi elementi retrogradi. L’importanza storica di Freud deriva senza dubbio dall’impurità stessa dei suoi concetti: è all’interno del sistema freudiano che si è prodotto questo grande ribaltamento della psicologia; è nel corso della riflessione freudiana che l’analisi causale si è trasformata in genesi dei significati, che l’evoluzione ha fatto posto alla storia, e che al ricorso alla natura si è sostituita l’esigenza di analizzare l’ambiente culturale.
1) L’analisi psicologica non deve partire, per Freud, da una distribuzione delle condotte tra il volontario e l’involontario, l’intenzionale e l’automatico, la condotta normalmente ordinata e il comportamento patologico e disturbato; non c’è differenza di natura tra il movimento volontario di un uomo sano e la paralisi isterica. Al di là di tutte le differenze manifeste, queste due condotte hanno un significato: la paralisi isterica ha il senso dell’azione che essa rifiuta, come l’azione intenzionale quello dell’azione che progetta. Il senso è coestensivo ad ogni condotta. Anche laddove non appare, nell’incoerenza del sogno, ad esempio, nell’assurdità di un lapsus, nell’irruzione di un gioco di parole, anche se nascosto, esso è ancora presente. Persino ciò che è privo di senso non è che un’astuzia del senso, un modo per il senso di venire alla luce testimoniando contro se stesso. La coscienza e l’inconscio non sono tanto due mondi giustapposti quanto piuttosto due modalità di uno stesso significato. E il primo compito della terapeutica sarà, attraverso l’interpretazione dei sogni e dei sintomi, di modificare queste modalità del senso.
2) Quali sono questi significati immanenti alla condotta ma che a volte si nascondono alla coscienza? Sono quelli che in passato la storia individuale ha costituito e cristallizzato attorno ad avvenimenti importanti: il trauma è uno sconvolgimento dei significati affettivi (lo svezzamento, ad esempio, che trasforma la madre, oggetto e principio di ogni soddisfacimento, in un oggetto che si rifiuta, in un principio di frustrazione). Quando questi significati nuovi non superano e non integrano i significati remoti, allora l’individuo resta fissato a quel conflitto tra passato e presente, in un’ambiguità dell’attuale e dell’inattuale, dell’immaginazione e del reale, dell’amore e dell’odio, che è il segno principale della condotta nevrotica. Il secondo tema della terapeutica sarà dunque la riscoperta dei contenuti inattuali e dei significati passati della condotta presente.
3) Per quanto assillata dal passato più remoto, la condotta comporta nondimeno un senso attuale. Dire che un sintomo riproduce simbolicamente un trauma arcaico implica che il passato non invada totalmente il presente, ma che il presente si difenda dalla sua riapparizione. Il presente è sempre in dialettica con il proprio passato: lo rimuove nell’inconscio, ne scompone i significati ambigui, proietta sull’attualità del mondo reale i fantasmi della vita anteriore, ne traspone i temi a dei livelli d’espressione riconosciuti come validi (sublimazione). In breve, erige tutto un insieme di meccanismi di difesa che la cura psicoanalitica ha il compito di indirizzare riattualizzando i significati del passato attraverso il transfert e l’abreazione.
4) Ma qual è il contenuto di questo presente? Qual è il suo peso di fronte alla massa latente del passato? Se non è vuoto, o istantaneo, è nella misura in cui esso è essenzialmente l’istanza sociale, l’insieme delle norme che, in un gruppo, riconosce o invalida questa o quella forma di condotta. La dialettica del passato e del presente riflette il conflitto tra le forme individuali di soddisfacimento e le norme sociali di condotta, o, come dice Freud, tra «Es» e «Super-Io». L’«Io», con i meccanismi di difesa, è il luogo di tale conflitto e il punto in cui l’angoscia fa irruzione nell’esistenza. Nella cura psicoanalitica, il ruolo del terapeuta è precisamente, attraverso un gioco di soddisfacimento e di frustrazione, quello di ridurre l’intensità del conflitto, di moderare l’influenza sia dell’«Es» che del «Super-Io», di estendere e di attenuare i meccanismi di difesa. Esso non ha il progetto mitico di sopprimere il conflitto, ma di trasformarne la contraddizione nevrotica in una tensione normale.
Portando agli estremi l’analisi del senso, Freud ha dato alla psicologia moderna l’orientamento che le è proprio. A spingerlo più lontano rispetto a Janet e a Jaspers, è stato l’aver conferito uno statuto oggettivo al significato, l’aver cercato di afferrare quest’ultimo al livello dei simboli espressivi, nel «materiale» stesso del comportamento, l’avergli dato per contenuto una storia reale, o piuttosto lo scontro di due storie reali: quella dell’individuo, nel susseguirsi delle sue esperienze vissute, e quella della società, nelle strutture attraverso le quali essa si impone all’individuo. In questo modo è possibile superare l’opposizione fra soggettivo e oggettivo, fra individuo e società. Uno studio oggettivo dei significati è divenuto finalmente possibile.
Lo studio dei significati oggettivi
Questo studio ricopre un campo del quale qui non possiamo che limitarci a delimitare le regioni essenziali.
1) Elementi e insiemi. Il behaviorismo , inaugurato da Watson, cerca il senso adattivo delle condotte a partire dalle manifestazioni oggettive del comportamento. Senza fare intervenire l’esperienza vissuta, né lo studio delle strutture nervose e dei loro processi, deve essere possibile, confrontando l’analisi degli stimoli e delle reazioni, ritrovare l’unità del comportamento. Watson pone come assioma: «Ad ogni stimolo effettivo segue immediatamente una risposta». Pertanto, ogni comportamento deve poter essere spiegato a partire da una costellazione di stimoli, senza ricorso ad entità quali l’istinto, la coscienza, la libertà. Viceversa, per ogni stimolo va cercata una risposta, almeno implicita, come avviene per le reazioni vegetative (le emozioni), o le reazioni laringee silenziose (il pensiero). Per il behaviorismo molecolare, questa analisi deve essere condotta per segmenti quanto più possibile elementari; per il behaviorismo molare, deve seguire le articolazioni significative degli insiemi (concezione del Sign-Gestalt in Tolman). In ogni caso, tuttavia, il progetto del behaviorismo è quello definito da Boring: costituire una «psicologia scientifica del meaning».
Gli stessi problemi si ritrovano nella psicologia della forma: qual è il campo d’oggettività delle condotte significative? E lo studio di questi significati deve farsi in una forma segmentaria o globale? Nella Gestalt-Theorie, è il secondo problema a dominare sul primo, e a prescriverne la soluzione . Wertheimer, Köhler, Koffka mostrano che sono le qualità strutturali della stimolazione a determinare, nel loro aspetto generale, risposte quali la percezione che articola il campo, l’intelligenza che lo ristruttura, l’emozione che ne imbroglia le linee. Deve essere pertanto abbandonata l’ipotesi di un’azione immediata degli stimoli locali, per definire invece il rapporto fra la costellazione di stimoli e la risposta, mediante un campo che non implica né oggettività naturale né processo causale. Questo «campo fenomenico» definisce l’oggettività a partire dalla pregnanza e dalla costanza delle figure, e sostituisce al processo causale tutta un’interazione di forze tra il soggetto e l’ambiente. Il campo dinamico di comportamento diventa così l’oggetto principale della psicologia.
2) Evoluzione e genesi. Queste strutture d’insieme e i significati che le abitano evolvono nel corso del divenire individuale. Per alcuni psicologi, come Gesell , l’emergenza delle strutture si attua nella condotta attraverso una maturazione sorda degli schemi fisiologici. Per altri, come Kuo, attraverso la coesione progressiva delle condotte segmentarie e acquisite che, per la forza iterativa del passaggio del flusso nervoso nei condotti, si organizzano in stereotipi generali di condotta .
Tra queste due forme estreme d’interpretazione, la psicologia genetica, dopo Baldwin, cerca di occuparsi della maturazione e dell’acquisizione, dello sviluppo necessario e del progresso legato alle circostanze. Piaget attribuisce la massima importanza allo sviluppo necessario delle strutture sia biologiche che logiche; cerca di mostrare nello sviluppo delle prime – da quelle che sono irreversibilmente orientate e concrete fino alle reversibili e astratte, dalla reazione immediata fino all’operazione tecnica – un processo che ripercorre in senso inverso il cammino della storia delle scienze – dalla geometria euclidea fino al calcolo vettoriale e tensoriale: il divenire psicologico del bambino non è che l’inverso del divenire storico dello spirito. Wallon, invece, dà massimo rilievo all’ambiente, mostrando nell’individualità psicologica non un dato, ma un risultato, come il punto d’interferenza tra i movimenti centripeti dell’emozione, della simpatia, della fusione affettiva, e i movimenti centrifughi dell’esperienza dell’altro e della riconoscenza di sé. Il pensiero non è dunque il modello logico e già costituito dell’azione, ma l’atto che si dispiega in un ambiente che si costituisce come pensiero per mezzo degli intermediari del rito, del simbolo e infine della rappresentazione . Il divenire psicologico non è lo sviluppo di strutture già preparate, è la preparazione effettiva delle strutture adulte; non si tratta più di evoluzione spontanea, ma di genesi attiva.
3) Performances e attitudini. Un altro problema posto dall’esistenza di questi significati oggettivi è quello delle loro manifestazioni, del loro affiorare nel campo dell’osservazione. Ciò avviene in due forme: quella della performance, della realizzazione, della Leistung, come dicono i tedeschi, e quella dell’espressione.
La psicologia tradizionale era una psicologia del virtuale; le facoltà non si inscrivevano che tra le possibilità astratte. Ora, invece, è al livello stesso del reale, e nella cornice da esso definita, che si cerca di determinare le eventualità del comportamento. Deriva da qui il principio del test, dovuto a Cattel e a Binet, e definito come una prova standardizzata il cui risultato è stimato per comparazione statistica tra gli individui che vi sono stati sottoposti. Sui bambini ritardati, Binet e Simon cercarono per primi di definire il «livello mentale» di un individuo in rapporto ai soggetti della sua età; il test assume allora la forma di una scala di sviluppo. L’immensa fortuna dei test mentali condusse Spearman a definire come criterio dell’intelligenza le sole performances che possono essere tarate sotto forma di test: l’intelligenza sarebbe un fattore generale che, ad un grado più o meno elevato secondo la natura della prova, renderebbe conto di una parte delle performances, in tutti i test attitudinali. La determinazione dell’importanza del «fattore g» in questa o quella prova avviene per mezzo di un’elaborazione statistica, un calcolo di correlazioni che sono all’origine dell’analisi fattoriale. A partire da qui, Thurstone, Thomson, Vernon hanno praticato il metodo di analisi multifattoriale, che, sempre mediante il metodo d’analisi statistica delle performances, cerca di determinare, a fianco o eventualmente al posto del fattore g, dei fattori polimorfi (attitudine verbale, comprensione spaziale, attitudine numerica). In tutto questo movimento fattorialista, l’oggettività dei significati è mantenuta e garantita solo dalla fragilità delle relazioni statistiche che ne alterano la necessità e ne spogliano ogni contenuto effettivo.
4) L’espressione e il carattere. All’opposto, le psicologie dell’espressione e del carattere si sforzano di cogliere il contenuto dei significati nella forma della necessità individuale. Questo contenuto individuale affiora dapprima in tutti i fenomeni della proiezione, e soprattutto nella proiezione, a partire da uno stimolo poco differenziato, da interpretazioni che gli accordano un senso immaginario: è il principio dei test di Rorschach e di Muway (macchie d’inchiostro, immagini di scene umane). Esso affiora ugualmente in quegli altri fenomeni d’espressione che costituiscono i giudizi su di sé, o ancora l’immagine che ci si dà di sé (è questo il campo esplorato dai questionari di Heymans o di Woodworth). Ci sono pressappoco tante caratterologie quanti metodi d’indagine. Ma è da notare il prestigio della grande opposizione delineata da Bleuler fra il tipo schizoide (tendenza al ripiegamento su di sé, all’autismo, alla rottura del contatto con la realtà) e il carattere ciclotimico (tendenza all’espansione, alla labilità affettiva, al contatto permanente con il mondo esterno).
Come il mondo verbale, come l’universo immaginario, il corpo stesso detiene un valore espressivo. Questa idea, sviluppata da Klages, trova la propria validità tanto nella struttura generale del corpo quanto nelle sue manifestazioni patologiche. L’aspetto morfologico dell’organismo è messo da Kretschmer e Sheldon in relazione con la struttura del carattere: il corpo «simbolizza con essa in una unità dove può essere decifrato uno stile generale di reazione psico-corporea» . Attraverso l’analisi simbolica, che legge i segni corporei come un linguaggio, la psicoanalisi ha mostrato il carattere espressivo del corpo e denunciato l’origine psicogena di certe sindromi organiche: sistematizzando questa ricerca, Alexander ha potuto mostrare il legame di malattie come l’ipertensione e l’ulcera delle vie digestive con delle strutture nevrotiche che le provocano o si esprimono in esse.
5) Condotta e istituzioni. Espliciti o silenziosi, i significati oggettivi delle condotte individuali sono uniti da un legame essenziale all’oggettività dei significati sociali: le opere di Janet, di Freud, di Blondel avevano tentato di far emergere questo legame. «Condursi» può aver senso solo in un orizzonte culturale che fornisce alla condotta la sua norma (sotto l’aspetto del gruppo), ovvero il tema che l’orienta (sotto le specie dell’opinione e dell’attitudine): sono questi i tre grandi settori della psicologia sociale.
Lo studio delle istituzioni cerca di determinare le strutture di base di una società, di isolare le condizioni economiche con la loro incidenza diretta sullo sviluppo dell’individuo e sulle forme pedagogiche in senso ampio – che Kardiner designa come «istituzioni primarie» –, di descrivere il modo in cui l’individuo reagisce a tali istituzioni, ne assimila esperienze, ne proietta i temi principali nella forma del mito, della religione, delle condotte tradizionali, delle regole giuridiche e sociali che definiamo «istituzioni secondarie» . Questa problematica, definita con precisione da Kardiner, è presente in modo più o meno diffuso in tutti gli studi antropologici, sia quelli che studiano le popolazioni «primitive» (M. Mead a Samoa, R. Benedict nel Nuovo Messico, Linton in Madagascar), sia quelli che si sforzano di sondare le aree culturali più sviluppate, come Linton a Plainville.
I problemi del gruppo concernono allo stesso tempo il gioco d’interazione degli individui che sono in presenza diretta gli uni con gli altri, e l’esperienza – vissuta da ciascuno dei membri del gruppo – della propria situazione all’interno dell’insieme. Moreno ha messo a punto dei metodi d’analisi del gruppo attraverso i quali è possibile determinare le valenze positive o negative che uniscono e oppongono gli individui in una costellazione caratteristica del gruppo. Ha inoltre cercato di stabilire con il nome di sociodramma una terapeutica di gruppo che consentirebbe, come nella psicoanalisi individuale, un’esplicitazione e un’attualizzazione dei temi affettivi latenti, dei conflitti o delle ambivalenze i cui rapporti manifesti sono sottintesi, e che renderebbe possibile per questa via un riadattamento reciproco e una sorta di ristrutturazione affettiva del gruppo .
L’analisi delle opinioni e delle attitudini cerca di determinare i fenomeni collettivi che servono da contesto alle condotte affettive dell’individuo, così come alle sue operazioni intellettuali di percezione, di giudizio e di memoria. Queste ricerche sono più quantitative che strutturali e si basano sempre sull’elaborazione di dati statistici: si misura in questo modo l’estensione di un’opinione attraverso delle inchieste fatte su un gruppo rappresentativo di una popolazione nel suo insieme, oppure la forza di un’attitudine in un gruppo di individui attraverso l’attaccamento comparato che esso manifesta a tale o a talaltra opinione. Il carattere collettivo di tali opinioni e attitudini permette di far emergere la nozione di stereotipo, una sorta di opinione generalizzata e cristallizzata che provoca, in funzione di attitudini prestabilite, delle reazioni sempre identiche .
Il fondamento dei significati oggettivi
Tutte queste analisi dei significati oggettivi si situano tra i due termini di un’opposizione: totalità o elemento, genesi intelligibile o evoluzione biologica, performance attuale o attitudine permanente e implicita, manifestazioni espressive momentanee o costanza di un carattere latente, istituzione sociale o condotte individuali, tutti temi contraddittori la cui distanza costituisce la dimensione propria della psicologia. Ora, deve la psicologia sorpassare tali contraddizioni, o deve piuttosto accontentarsi di descriverle come le forme empiriche, concrete, oggettive di un’ambiguità che è il marchio del destino dell’uomo? Di fronte a questi limiti, la psicologia deve forse liquidare se stessa come scienza oggettiva ed evitarsi una riflessione filosofica che contesta la sua validità? O deve cercare di riconoscersi dei fondamenti che, se non ne sopprimono la contraddizione, permettano almeno di renderne conto?
Gli sforzi più recenti della psicologia vanno in questo senso e, nonostante la diversità d’ispirazione, è possibile riassumere in questo modo il loro significato storico: la psicologia non cerca più di dimostrare la propria possibilità attraverso la propria esistenza, ma di fondarla attraverso la sua essenza, e non cerca più di sopprimere né di attenuare le proprie contraddizioni, ma di giustificarle.
La cibernetica è lontana, a quanto sembra, da un simile progetto. La sua positività sembra allontanarla da ogni speculazione, e se essa prende per oggetto la condotta umana, è per ritrovarvi allo stesso tempo il fatto neurologico dei circuiti in feed-back, i fenomeni fisici dell’autoregolazione e la teoria statistica dell’informazione . Tuttavia, per il fatto di scoprire nelle reazioni umane i processi stessi dei servo-meccanismi, la cibernetica non ritorna a un determinismo classico: sotto la struttura formale delle valutazioni statistiche, essa lascia spazio alle ambiguità dei fenomeni psicologici e giustifica, dal suo punto di vista, le forme sempre approssimative ed equivoche della conoscenza che se ne possono trarre.
In tutt’altro senso, il superamento della psicologia si compie verso un’antropologia che tende ad un’analisi dell’esistenza umana nelle sue strutture fondamentali. Cogliere di nuovo l’uomo come esistenza nel mondo e caratterizzare ogni uomo a partire dallo stile proprio di tale esistenza significa, per L. Binswanger, per H. Kunz, raggiungere, al di là della psicologia, il fondamento che la rende possibile e rende conto delle sue ambiguità: la psicologia appare come un’analisi empirica del modo in cui l’esistenza umana si offre nel mondo. Ma è sull’analisi esistenziale del modo in cui questa realtà umana si temporalizza, si spazializza e finalmente progetta un mondo, che essa deve fondarsi: solo allora le contraddizioni della psicologia, o l’ambiguità dei significati che essa descrive, avranno trovato la loro ragion d’essere, la loro necessità e allo stesso tempo la loro contingenza, nella libertà fondamentale di un’esistenza che sfugge, a pieno diritto, alla causalità psicologica .
Ma l’interrogazione fondamentale rimane. Abbiamo mostrato, all’inizio, che la psicologia «scientifica» è nata dalle contraddizioni che l’uomo incontra nella propria pratica, e che, d’altra parte, l’intero sviluppo di questa «scienza» è consistito in un lento abbandono del «positivismo» che all’origine la allineava con le scienze della natura. Ora, tale abbandono e la nuova analisi dei significati oggettivi sono forse riusciti a risolvere le contraddizioni che l’hanno motivata? Così non sembra, poiché nelle forme attuali della psicologia ritroviamo queste stesse contraddizioni sotto l’aspetto di un’ambiguità che viene descritta come coestensiva all’esistenza umana. Né lo sforzo verso la determinazione di una causalità statistica né la riflessione antropologica sull’esistenza possono oltrepassarle realmente, tutt’al più possono eluderle, per poi ritrovarle, alla fine, trasposte e travestite.
L’avvenire della psicologia non sta allora nel prendere sul serio queste contraddizioni, dalla cui esperienza, per l’appunto, essa è nata? La psicologia, allora, non sarebbe possibile che a partire dall’analisi delle condizioni d’esistenza dell’uomo e dal recupero di ciò che vi è di più umano nell’uomo, ovvero la sua storia.
French to Italian: La part obscure de nous-mêmes. Une histoire des pervers. Paris. Albin Michel 2007. General field: Social Sciences Detailed field: Psychology
Source text - French Elisabeth Roudinesco, La part obscure de nous-mêmes. Une histoire des pervers. Paris. Albin Michel 2007.
Translation - Italian La parte oscura di noi stessi. Una storia dei perversi. Vicenza. Angelo Colla Editore, 2008.
Germanic(Other) to Italian: Wandlungen in der Auffassung und Deutung des Traumes. Von den Griechen bis zur Gegenwart General field: Social Sciences Detailed field: Psychology
Source text - Germanic(Other) Ludwig Binswanger, Wandlungen in der Auffassung und Deutung des Traumes. Von den Griechen bis zur Gegenwart, Berlin. J. Springer 1928.
Translation - Italian Il sogno. Mutamenti nella concezione e interpretazione dai Greci al presente. Macerata. Quodlibet, 2009, ed. a cura di Elisabetta Basso.
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PhD - Université de Paris-1 Sorbonne - Università Ca' Foscari, Venezia
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Years of experience: 19. Registered at ProZ.com: Nov 2010.
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Bio
FORMATION
2007
Diplôme de Docteur en Philosophie : Università Ca’ Foscari, Venezia et Université de Paris-1 Sorbonne (thèse en cotutelle).Titre de la thèse : Michel Foucault et la Daseinsanalyse : une enquête méthodologique ; soutenue à Venise le 3/05/07. Membres du jury : Prof. Luigi Perissinotto (Università Ca’ Foscari, Venezia) ; Prof. Jean-François Braunstein (Université de Paris-1 Sorbonne) ; Prof. Luca Illetterati (Università degli Studi di Padova). Mention : «Très honorable avec les félicitations» et avis favorable pour la publication.
2001
Maîtrise en Philosophie : Université Ca’ Foscari, Venezia Mémoir soutenu à Venise, le 27/06/2001, sous la direction de M. le Prof. Italo Valent, note finale : « 110/110 avec les félicitations ». Sujet de mémoire : Il trascendentale come paradosso nei primi scritti di Michel Foucault (1954-1961).
1995
Baccalauréat Lycée G.B. Brocchi, Bassano del Grappa (VI), Italie, note finale : 60/60
BOURSES ET AUTRES TITRES
2012-2013
Candidature retenue pour une bourse postdoctorale : Fondation Alexander von Humboldt. Technische Universität, Berlin, Fakultät I: Geisteswissenschaften, Institut für Philosophie, Literatur-, Wissenschafts- und Technikgeschichte.
26 avril-4 mai 2012
« Visiting Scholar » chez « Department of the History of Sciences », Harvard University (Boston, USA) – École de printemps en Histoire des Sciences (dans le contexte d’un programme d’échange avec le Département de Philosophie de l’ENS, Paris).
2011-2012
Bourse postdoctorale d’un an : « Research in Paris ». Laboratoire USR 3308-CIRPHLES (CNRS-ENS) - composante CAPHES (Centre d’Archives de Philosophie, d’Histoire et d’Édition des Sciences).
2010
Bourse postdoctorale : Max-Planck-Institut für Wissenschaftsgeschichte, Berlin (Département III : « Experimental Systems and Spaces of Knowledge », Prof. H.-J. Rheinberger). Titre du projet de recherche: « Phenomenology and Psychiatry: An Epistemological History of the Concept of “Structure”».
Depuis 2010
Membre de l’École Française de Daseinsanalyse (Archives Husserl, ENS, Paris);
05/02/09
Qualifiée à la fonction de Maître de conférences, Section 17: Philosophie, N. de qualification : 09217184489.
2008
Collaboration scientifique avec l’enseignement d’« Epistémologie et histoire de la psychiatrie » (M1), Dipartimento di Studi Umanistici, Università Ca’ Foscari, Venezia (Prof. Mario Galzigna).
Depuis 2008
Membre associé de l’USR 3308-CIRPHLES (CNRS-ENS) - composante CAPHES (Centre d’Archives de Philosophie, d’Histoire et d’Édition des Sciences).
Eté 2008
« Visiting Scholar » chez « Howard V. and Edna H. Hong Kierkegaard Library », St. Olaf College (Minnesota, USA).
2004-2005
Università Ca’ Foscari, Venezia : bourse de spécialisation pour l’étranger (Paris, Université de Paris-1, Sorbonne).
2000
Bourse Erasmus : Università Ca’ Foscari, Venezia, échange avec l’Université de Paris-IV Sorbonne.
ACTIVITES DE RECHERCHE
Depuis 2009
Collaboration à la section « Analyse d’ouvrages » de la Revue d’histoire des sciences, CAPHES (Centre d’Archives de Philosophie, d’Histoire et d’Édition des Sciences), CNRS-ENS.
Depuis 2007
Collaboration aux sections « Épistémologie et Histoire » et « Comptes rendus » dans la revue numérique internationale «POL.it: The Italian on Line Psychiatric Magazine» (http://www.priory.com/ital/current.htm).
2009
Promotrice et coordinatrice scientifique d’une Unité de recherche chez le Département d’Études Historiques, Università Ca’ Foscari di Venezia, en vue d’un projet sur: Il manicomio di San Servolo (1860-1978): trame classificazioni, soggetti. Epistemologia e storia [L’asile psychiatrique de San Servolo (1860-1978) : trames, classifications, sujets. Épistémologie et histoire].
2004-2006
Rédaction de textes, recherches bibliographiques, editing, dans la rédaction de Enciclopedia Filosofica - Università Cattolica di Milano (Fondazione Centro Studi Filosofici di Gallarate) publiée par Bompiani, Milano 20063, 12 voll.
DOMAINE DE RECHERCHE
Philosophie contemporaine ; philosophie et histoire de la psychiatrie ; phénoménologie ; épistémologie ; philosophie et histoire des sciences.
Sujet de recherche : Les rapports entre philosophie, psychiatrie et sciences médicales dans la psychiatrie germanophone du début du XXème siècle et dans la pensée française contemporaine. Sources et enjeux épistémologiques du paradigme « phénoménologique-structural ». Le rôle des savoirs psychologiques dans la relation entre philosophie et histoire des sciences dans l’épistémologie historique française.
LISTE DES PUBLICATIONS
A Monographie:
1. (2007) : Michel Foucault e la Daseinsanalyse: un’indagine metodologica, Milano, Mimesis.
B Éditions :
1. (en préparation) Édition des actes de la journée d’étude : « Les archives des sciences : médecine et psychiatrie. Un regard épistémologique » (Paris, 14 décembre 2011, Caphés-ENS), numéro thématique de la Revue d’Histoire des Sciences
2. (en préparation) Transcription et édition du cours de Michel Foucault au Collège de France de 1971-1972 : Théorie et institutions pénales, en collaboration avec Alessandro Fontana (Seuil-Gallimard).
3. (2009) de Ludwig Binswanger, Wandlungen in der Auffassung und Deutung des Traumes (Il sogno. Mutamenti nella concezione e interpretazione dai Greci al presente), Introduction par Françoise Dastur, collection « Le forme dell’anima », dirigée par Stefano Besoli, Macerata, Quodlibet (Traduction italienne, notes, Profil de l’auteur et de l’oeuvre: pp. XXIII-XXXIV ; Postface: « Il sogno e il dramma immanente del destino : Un saggio di ricerca frammentaria », pp. 115-148).
C Articles dans des revues avec comité de lecture :
1. (en préparation) « Présentation », dans « Les archives des sciences : médecine et psychiatrie. Un regard épistémologique » (Actes de la journée d’étude : Paris, 14 décembre 2011, Caphés-ENS), numéro thématique de la Revue d’Histoire des Sciences.
2. (à paraître 2012) : « From the Nature of Psychosis to the Phenomenological Reform of Psychopathology. An Historical and Epistemological Account of Ludwig Binswanger’s Psychiatric Project », Medicine Studies.
3. (à paraître 2012) : « “Reprendre la folie au niveau de son langage”. Foucault entre psychanalyse et psychiatrie », n. spécial sur Foucault, éd. par Jean-François Braunstein, Archives de Philosophie.
4. (à paraître 2012): « On Historicity and Transcendentality Again. Foucault’s Trajectory from Existential Psychiatry to Historical Epistemology », Foucault Studies.
5. (2010): « “Le rêve comme argument” » : les enjeux épistémologiques à l’origine du projet existentiel de Ludwig Binswanger », Archives de Philosophie , 73-4, pp. 655-686.
6. Basso, E., Botti, S., Galzigna, M., Priani, E., (2009): « The Mental Asylum of San Servolo, Venice (1860-1978) », History of Psychiatry, 20-4, p. 511.
D Chapitres de livres:
1. (à paraître 2012): « Postface ». Dans: Le rêve et l’existence, Binswanger, Ludwig. Ed. Dastur, Françoise. Paris. Vrin.
2. (2012): « Kierkegaard’s Influence on Wilhelm Dilthey’s Work », dans: Kierkegaard Research. Sources, Reception, and Resources, Section II: Kierkegaard’s Reception, Vol. 11: Kierkegaard’s Influence on Philosophy, Tome I: German and Scandinavian Philosophy, éd. par Jon Stewart, Aldershot, Ashgate, pp. 85-104.
3. (2012): « Kierkegaard’s Influence on Ludwig Binswanger’s Work », dans : Kierkegaard Research. Sources, Reception, and Resources, Section II: Kierkegaard’s Reception, Vol. 13: Kierkegaard’s Influence on Social Sciences, éd. par Jon Stewart, Aldershot, Ashgate, pp. 29-53;
4. (2011) :« Kierkegaard’s Influence on Merleau-Ponty’s Work », dans: Kierkegaard Research. Sources, Reception, and Resources, Section II: Kierkegaard’s Reception, Vol. 9: Kierkegaard’s Influence on Existentialism, éd. par Jon Stewart, Aldershot, Ashgate, pp. 233-261;
5. (2009): « Profilo della vita e delle opere », dans: Ludwig Binswanger, Il sogno. Mutamenti nella concezione e interpretazione dai Greci al presente, Binswanger, éd. par Elisabetta Basso, Macerata, Quodlibet, pp. XXIII-XXXIV.
6. (2009): « Il sogno e il dramma immanente del destino. “Un saggio di ricerca frammentaria” », dans Ludwig Binswanger, Il sogno. Mutamenti nella concezione e interpretazione dai Greci al presente, Binswanger, éd. par Elisabetta Basso, Macerata, Quodlibet, pp. 117-148.
7. (2009): « L’apriori nella psichiatria fenomenologica », dans : Lo sguardo in anticipo. Quattro studi sull’apriori, éd. Par Luca Bisin, Milano, Edizioni di Sofia, pp. 9-48.
8. (2008): « Fenomenologia e genealogia: a partire da Foucault lettore di Binswanger », dans : Foucault, éd. par Mario Galzigna, Milano, Feltrinelli, pp. 252-277.
9. (2006): « Da Foucault a Foucault passando per Binswanger: « essere-nel-mondo » tra fenomenologia e genealogia », dans: Ludwig Binswanger. Esperienza della soggettività e trascendenza dell’altro. I margini di un’esplorazione fenomenologico-psichiatrica, éd. par Stefano Besoli, Macerata, Quodlibet, pp. 591-622.
10. (2006): « Ernest Jones », dans: Enciclopedia filosofica, éd. par Fondazione Centro Studi Filosofici di Gallarate, Milano. Bompiani, Vol. 6, pp. 5953-5954.
11. (2006): « Genealogia », dans : Enciclopedia filosofica, éd. par Fondazione Centro Studi Filosofici di Gallarate. Milano. Bompiani, Vol. 5, pp. 4593-4598.
12. (2006): « Georg Groddeck », dans : Enciclopedia filosofica. éd. par Fondazione Centro Studi Filosofici di Gallarate. Milano. Bompiani, Vol. 5, pp. 5029-5032.
13. (2006): « Georges Politzer », dans: Enciclopedia filosofica. éd. par Fondazione Centro Studi Filosofici di Gallarate. Milano. Bompiani. Vol. 9, pp. 8772-8774
14. Basso, E., Brague, R. (2006): « Mondo », dans: Enciclopedia filosofica. éd. par Fondazione Centro Studi Filosofici di Gallarate. Milano. Bompiani, Vol. 8, pp. 7560-7574.
15. (2006): « Tel quel », dans : Enciclopedia filosofica, éd. par Fondazione Centro Studi Filosofici di Gallarate, Milano, Bompiani, Vol. 11, pp. 11348-11353.
E Traductions:
1. (A paraître 2012): Kaj Noschis: Monte verità. Ascona et le génie du lieu. Lausanne. Presses polytechniques et universitaires romandes, 2011. Monte Verità. Ascona e il genio del luogo. Locarno. Armando Dadò.
2. (2010): Ludwick Fleck, « Wissenschaftstheoretische Probleme » (1946). « Problèmes de théorie des sciences », dans Archives de Philosophie, 73-4, pp. 585-600.
3. (2009): Ludwig Binswanger, Wandlungen in der Auffassung und Deutung des Traumes. Von den Griechen bis zur Gegenwart, Berlin. J. Springer, 1928. Il sogno. Mutamenti nella concezione e interpretazione dai Greci al presente. Macerata, Quodlibet.
4. (2008): Élisabeth Roudinesco: La part obscure de nous-mêmes. Une histoire des pervers, Paris, Albin Michel, 2007. La parte oscura di noi stessi. Una storia dei perversi. Vicenza, Angelo Colla Editore.
5. (2006): Michel Foucault, « La psychologie de 1850 à 1950 » (1957). Dans: Ludwig Binswanger. Esperienza della soggettività e trascendenza dell’altro. I margini di un’esplorazione fenomenologico-psichiatrica, éd. par Stefano Besoli, Macerata, Quodlibet, pp. 131-146.
F Comptes rendus:
1. (à paraître 2012) : Lorraine Daston, Peter Galison, Objectivité, trad. par Sophie Renaut et Hélène Quiniou, Paris, Presses du Réel, 2012. Revue d’Histoire des Sciences.
2. (à paraître 2012): « Histoire de la folie à l’âge classique » de Michel Foucault. Regards critiques 1961-2011, Textes choisis et présentés par Philippe Artières, Jean-François Bert, Philippe Chevallier, Frédéric Gros, Luca Paltrinieri, Judith Revel, Mathieu Potte-Bonneville et Martin Saar, Presses Universitaires de Caen, Caen 2011. Foucault Studies.
3. (à paraître 2012): Philippe Artières, Jean-François Bert, Un succès philosophique: L’« Histoire de la folie à l'âge classique » de Michel Foucault, Presses Universitaires de Caen, Caen 2011. Foucault Studies.
4. (2011) : Philippe Artières, Jean-François Bert, Philippe Chevallier, Pascal Michon, Mathieu Potte-Bonneville, Judith Revel et Jean-Claude Zancarini (textes choisis et présentés par), Les mots et les choses de Foucault. Regards critiques 1966-1968, Caen, Presses Universitaires de Caen 2009. Foucault Studies, 12 (2011), pp. 206-209.
5. (2011) Antonella Cutro, Il valore dei concetti. Filosofia e critica, Milano, Mimesis, 2010. Revue d’Histoire des Sciences, 64-1 (2011), pp. 198-201.
6. (2011) Vincent Bontems, Bachelard, Paris, Les Belles Lettres, 2010. Revue d’Histoire des Sciences, 64-1 (2011), pp. 191-194.
7. (2011) Lo sguardo psichiatrico. Studi e materiali dalla cartelle cliniche tra Otto e Novecento, éd. par Riccardo Panattoni, Milano, Bruno Mondadori, 2009. Revue d’Histoire des Sciences, 64-1 (2011), pp. 207-209.
8. (à paraître 2011) : Gabriel Tarde, Sur le sommeil. Ou plutôt sur les rêves, éd. par Jacqueline Carroy et Louise Salmon, Lausanne, Éditions BHMS, 2009. Revue d’Histoire des Sciences.
9. (2010): Jean-Noël Missa, Naissance de la psychiatrie biologique. Histoire des traitements des maladies mentales au XXe siècle, Paris, PUF, 2006. Revue d’Histoire des Sciences, 63-1, pp. 309-312.
10. (2010): Georges Didi-Huberman, L’invenzione dell’isteria, Genova-Milano, Marietti, 2008. Rivista Sperimentale di Freniatria.
11. (2009): Jean-François Braunstein, La philosophie de la médecine d’Auguste Comte. Vaches carnivores, Vierges Mère et morts vivants, Paris, PUF, 2009. Revue d’Histoire des Sciences, 62-2, pp. 169-172.
12. (2009): Jean-François Braunstein, L’histoire des sciences, méthodes, styles et controverses, Paris, Vrin, 2008. Revue d’Histoire des Sciences, 61-2, pp. 317-320.
13. (2009): « Psichiatria, fascismo e nazismo », Rivista Sperimentale di Freniatria, 133, 1, éd. par Mauro Bertani. POL.it: The Italian on Line Psychiatric Magazine http://www.pol-it.org/ital/bassi2009.htm.
14. (2009): Jean-Noël Missa: Naissance de la psychiatrie biologique. Histoire des traitements des maladies mentales au XXe siècle, Paris, PUF, 2006. POL.it: The Italian on Line Psychiatric Magazine http://www.pol-it.org/ital/missa2009.htm.
15. (2008): Paul Veyne, Foucault. Sa pensée, sa personne, Paris, Albin Michel, 2008. Iride, XXI, 54, pp. 504-505.
16. (2008): Erwin Strauss, Sull’ossessione. Uno studio clinico e metodologico. POL.it: The Italian on Line Psychiatric Magazine http://www.priory.com/ital/straus2008.htm.
17. (2008): Ludwig Binswanger, Henrik Ibsen. La realizzazione di sé nell’arte, Macerata, Quodlibet, 2008. POL.it: The Italian on Line Psychiatric Magazine http://www.pol-it.org/ital/bins2008.htm.
18. (2008): Georges Charbonneau, La situazione esistenziale delle persone isteriche. Intensità, centralità e rappresentazioni figurative, Roma, Fioriti, 2007. POL.it: The Italian on Line Psychiatric Magazine http://www.pol-it.org/ital/charbo2008.htm.
19. (2007): Henri Maldiney, Pensare l’uomo e la follia: alla luce dell’analisi esistenziale e dell’analisi del destino. Torino, Einaudi, 2007. POL.it: The Italian on Line Psychiatric Magazine http://www.priory.com/ital/basso20072.htm.
20. (2007): Roland Kuhn, Écrits sur l’analyse existentielle, Paris, L’Harmattan, 2007. POL.it: The Italian on Line Psychiatric Magazine http://www.priory.com/ital/kuhn2007.htm
21. (2007): Aldo Pardi, Il sintomo e la rivoluzione. Georges Politzer crocevia tra due epoche, Roma, Manifestolibri, 2007. POL.it: The Italian on Line Psychiatric Magazine http://www.priory.com/ital/basso2007.htm
22. (2005): Massimo Marassi, Metamorfosi della storia: « Momus » e Alberti, Milano, Mimesis, 2004. Albertiana, 8, pp. 296-298.
G Communications / Conférences
• 12 mai 2012 : « Décrire l’expérience psychopathologique. Les divers enjeux de la phénoménologie dans le débat entre Jaspers et Binswanger ». Journée d’études : « Y-a-il une expérience de la psychose? De la clinique à la phénoménologie », École Normale Supérieure, Paris.
• 17 mars 2012 : « Temporality as “structure” of the pathological. Eugène Minkowski’s psychopathology between psychiatry and philosophy ». Atelier franco-allemand : « Grenzen und Grenzerfahrungen in der Medizin ». ENS, Paris et Institut d’histoire, théorie et éthique de la médecine, Université Johannes Gutenberg, Mainz. Institut d’histoire, théorie et éthique de la médecine, Université Johannes Gutenberg, Mainz.
• 24 mars 2012 : Phénoménologie et psychanalyse. Un débat entre Jaspers et Binswanger : 1912-1914, Séminaire de l’École Française de Daseinsanalyse, Université Paris-1 Sorbonne, animé par Françoise Dastur et Philippe Cabestan (Archives Husserl, Paris).
• 14 décembre 2011 : Présentation de la journée d’étude internationale sur « Les archives des sciences : médecine et psychiatrie. Un regard épistémologique », Caphés (USR 3308-Cirphles, CNRS-ENS), École Normale Supérieure, Paris.
• 18 novembre 2011 : Du problème de la nature des psychoses à la réforme phénoménologique de la psychopathologie. Un point de vue historico-épistémologique sur le projet psychiatrique de Ludwig Binswanger, Atelier franco-allemand sur « Psychiatrie et maladies neurodégénératives »: ENS et Institut d’histoire, théorie et éthique de la médecine, Université Johannes Gutenberg, Mainz, Département de Philosophie, École Normale Supérieure, Paris.
• 14 mai 2011 : Foucault et la Daseinsanalyse, Séminaire de l’École Française de Daseinsanalyse, Université Paris-1 Sorbonne, animé par Françoise Dastur et Philippe Cabestan (Archives Husserl, Paris).
• 13 mai 2011 : Histoire et philosophie de la médecine, Soirée débat avec Jean-François Braunstein et Vincent Guillin, Centre Sèvres, Paris.
• 26 mars 2011 : L’itinéraire de Foucault de la psychiatrie existentielle à l’épistémologie historique, Séminaire Foucault, animé par Jean-François Braunstein, Université de Paris 1 Sorbonne, EXeCO.
• 4 Novembre 2010 : Foucault et la psychanalyse, Séminaire organisé par Catherine Dekeuwer (MCU Philosophie Université Lyon 3) et Dct Eric Peyron (Villa des roses) : « Et si Foucault n’avait pas tort ? », Université Lyon 3.
• 21 Juin 2010: « Au début fut le rêve » : Les origines du projet « existentiel » de Ludwig Binswanger entre psychiatrie, psychanalyse et savoirs du vivant, Séminaire de « Philosophie et sciences humaines », École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris ; Prof. Mireille Delbraccio.
• 9-11 Avril 2010 : Annual Conference of The British Society for Phenomenology : Phenomenology and French Epistemology, St Hilda’s College, Oxford : Table ronde autour de l’ouvrage de Johanna OKSALA, Foucault on Freedom, Cambridge, Cambridge University Press, 2005 (avec Johanna Oksala et Keith Crome - Manchester Metropolitan University).
• 1 Décembre 2009 : Binswanger avant Binswanger: les enjeux épistémologiques à l’origine de la psychiatrie “phénoménologique”, Séminaire d’« Histoire de la médecine et des savoirs scientifiques sur le corps », École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris ; Prof. Jean-François Braunstein, Raphael Mandressi.
• 29 Octobre 2009 : Table ronde sur : Michel FOUCAULT, Le Gouvernement de soi et des autres, Università Ca’ Foscari, Venezia (avec Mario Galzigna, Luigi Perissnotto, Umberto Margiotta).
• 26 Mai 2009 : Michel Foucault e Ludwig Binswanger: un incontro epistemologico: Università degli Studi Di Milano - Bicocca, Dottorato di Ricerca in Antropologia della Contemporaneità ed Etnografia delle Differenze e Convergenze Culturali, Seminario su: Le Categorie della Sofferenza fra Antropologia della Salute e Filosofia della Cura.
• 18 mai 2009 : Expérience du savoir et savoir de l’expérience. Foucault et Binswanger : archéologie d’une rencontre: Séminaire de «Philosophie et sciences humaines», Prof. Mireille Delbraccio, École des Hautes Études en Sciences Sociales (Paris).
• 14 avril 2009: Présentation du volume: L. BINSWANGER, Il sogno. Mutamenti nella concezione e interpretazione dai Greci al presente [Le rêve. Transformations dans sa conception et interprétations des Grecs au présent], Trad. it. et édition critique par Elisabetta Basso, Introduction de Françoise Dastur, collection «Le forme dell’anima», Macerata, Quodlibet, 2009: Scuola Superiore Internazionale di Scienze della Formazione, Faculté de Psychologie, Mestre (Venise).
• 23 Janvier 2009 : Conférence: La “struttura” del conflitto: declinazioni fenomenologiche, Séminaire: Declinazioni del conflitto: gruppi conflittuali, conflitti di gruppo, ASVEGRA (Associazione Veneta per la Ricerca e la Formazione in Psicoterapia Analitica di Gruppo ed Analisi Istituzionale), Padue (Italie).
• 2 Mai 2008 : Conférence: Il pensiero di Michel Foucault e la psichiatria di Ludwig Binswanger [La pensée de Michel Foucault et la psychiatrie de Ludwig Binswanger], Dipartimento di Studi Storici, Scuola di Dottorato in Scienze del Linguaggio, della Formazione e della Cognizione, Université Ca’ Foscari, Venise.
• 5 Mai 2003: Exposé : Le problème de l’anthropologie selon Michel Foucault, Séminaire d’Histoire de la Philosophie Moderne, Prof. Hélène Politis, Université Paris-1, Sorbonne.