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French to English: networks and net art General field: Art/Literary Detailed field: Media / Multimedia
Source text - French
JOCELYNE QUELO
www.maisonpop.fr
(photo) coordinatrice culture multimédia
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Encore étudiante aux Beaux-Arts d'Avignon, c'est là que mon intérêt pour le multimédia s'accroît… Intéressée par Dada, Fluxus, Allan Kaprow, Ray Johnson et la poésie visuelle, je reste encore à l'heure de la performance, de la télématique et du café électronique créé par Kit Galloway et Sherrie Rabinowitz. Ce n'est qu'après avoir été formatrice en analyse de l'image, en montage virtuel, et plein d'autres choses que je découvre, en 94, l'univers de l'Internet en enseignant à des personnes sourdes l'utilisation de logiciels informatiques par le biais d'un système israélien de formation à distance.
Mais la création sur Internet est encore loin de mon univers, malgré la découverte d'œuvres et d'artistes… Vuk Cosic est au rendez-vous. Je continue mon périple... Un coup de cœur, Jodi. Ce n'est qu'en décembre 2000, que l'alliance entre création artistique et Internet s'opère concrètement par la coordination et la programmation des actions de l'espace culture multimédia nouvellement créé par Annie Agopian au sein de la Maison populaire de Montreuil…
Je découvre peu à peu différentes expressions, le travail de Frédéric Madre, Antoine Schmitt, Olivier Auber, Jean-Luc Lamarque, où chacun, à sa manière, crée avec le réseau, interrogeant le code, le droit d'auteur, la création collective ou l'expression de notre temporalité et de nos espaces, nos rapports à l'autre. Ce support suscite bien une réflexion esthétique et philosophique sur ce nouveau rapport de l’homme à la machine et aux autres accessibles au travers de recherches artistiques.
Les années 2000 me semblent marquées par la notion de complémentarité et de mise en partage : le collectif Incident. Quelques années plus tard, le terme de web 2.0 fait d'ailleurs son apparition, officialisant la possibilité de chacun de participer et contribuer aux contenus eux-mêmes.
Peu à peu, la création artistique sur et avec le réseau sort de l'écran de l'ordinateur pour s'inscrire dans l'espace physique, bousculant encore plus nos rapports entre espace public et espace privé…
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Principes de narration et de temporalité (hypertexte, écriture générative…), circulation des codes et des informations sur le réseau (Data Mining, Code Art…), matière que nous pouvons partager pour faire "œuvre", création sonore générée directement par les flux audio, fluctuation entre espaces physique et espace virtuel, entre privé et public… Toutes ces formes — j'oublie certainement une grande partie — nous conduisent à re-questionner nos repères sociaux, nos usages, nos pratiques et notre façon d'être au monde…
Lieu d'éducation populaire, la question des publics est depuis 1966 au centre des préoccupations de la Maison Populaire de Montreuil où je travaille, dans l'objectif d'une culture pour tous et par tous. L'ensemble des démarches artistiques ou recherches citées m'apparaissent comme des espaces de liberté et de questionnements pluriels où chacun peut, à sa manière, enrichir son regard, s'approprier un peu de la culture multimédia et parfois mieux appréhender ce qui aujourd'hui fait partie intégrante de nos univers personnels et professionnels, de nos espaces privés et publics, de notre préhension de l'espace et du temps et de ce qui fait acte.
Ainsi, au-delà d'un simple rapport aux publics, ces différentes approches artistiques sont pour moi essentielles car elles questionnent directement ce que produit la société elle-même, replaçant l'homme au centre du débat — s'il l'a jamais vraiment quitté — et permettant dès lors de proposer non seulement des axes de réflexion pour comprendre les interfaces et les modes de production contemporains mais aussi pour anticiper ou amorcer ceux à venir. Je citerai également le mouvement Do It Yourself qui se voit comme une alternative politique en opposition au monde d'ultra-consommation dans lequel nous baignons.
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Internet est en perpétuel mouvement. Se construisant et déconstruisant à l'image même de la notion de réseau. Désormais, la combinaison des télécommunications sans fil, d’Internet et de la géolocalisation temps réel renforce encore l'interrogation de nos rapports à l’espace, en en créant de nouveaux, une interrogation de notre rapport à l’ubiquité et à la mobilité.
Les technologies "géolocalisées" estompent encore plus les frontières entre les mondes virtuels et physiques, au profit d’une interpénétration qui engendre de nouvelles expressions individuelles et collectives. Le virtuel devient l’extension de l’espace public physique dans les divers réseaux qui composent la vie contemporaine.
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À la question, "dans le futur le web sera t-il encore un territoire intéressant à explorer ? un terrain fertile pour la création qui générera ou produira des formes hybrides où le monde physique et le monde virtuel fusionnent, se frottent et se télescopent ?", je ne peux que répondre oui.
En espérant que ces formes continuent à rendre visible ce qui parfois demeurent, par contexte politique, caché ou tu. En espérant que la création ne soit pas bridée par la peur de ce qui est mobile, impalpable, en perpétuelle construction et de ce fait non-contrôlable.
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(playlist / sites x15)
Translation - English JOCELYNE QUELO
www.maisonpop.fr
(photo) multimedia cultural coordinator
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I was still a student at the Avignon School of Fine Arts when my interest in multimedia started to grow… Interested at the time in Dada, Fluxus, Allan Kaprow, Ray Johnson and visual poetry, I operate to this day under the sign of performance art, telematics, and the electronic café created by Kit Galloway and Sherrie Rabinowitz. I would train people in image analysis, virtual editing, and so many other things before finally discovering the Internet universe, in ’94, when I taught hearing impaired people to use computer software via an Israeli e-learning system.
At the time, however, the Internet art universe was still quite distant from my own, although I had discovered some art work and artists… Vuk Cosic is a prime example. So I continued on my way… Swept away, by Jodi. It isn’t until December 2000, that artistic creation and Internet come together concretely for me, through the coordination and programming of events at the multimedia culture center, which had just been created by Annie Agopian at the Maison populaire de Montreuil Neighborhood Community Center of Montreuil…
I discovered different types of expression, including the work of Frédéric Madre, Antoine Schmitt, Olivier Auber, or Jean-Luc Lamarque, each of whom, in his own way, creates using the Internet, and pushes the limits of things like the code, intellectual property, collective creation, the way we express time and space, and our relationship to others. The medium has, indeed, provoked considerable esthetic and philosophical speculation about this new relationship between people and machines, and the relationship between people that have become accessible to each other through artistic research.
The 2000’s were a time of complementarity and sharing: the Collective Incident. In addition, some years later the expression web 2.0 appears, and the potential for everyone to participate and contribute content is official.
Little by little, artistic creation on and with the net steps off the computer screen and takes up physical space, further disturbing our relationships to private and public space…
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Principles of narration and temporality (hypertext, generative writing, etc.), the circulation of codes and information on the net (Data Mining, Code Art, etc.), materials that become a “work of art” when shared, sound art generated directly by audio streams, fluctuation between physical and virtual space, between public and private space… All of these art forms—I’ve certainly not mentioned them all—lead us to question our social references, our habits, our practices and our way of being in the world…
Because it’s a vector for popular learning, the Montreuil Community Center, where I work, has been concerned with the question of who uses the net since 1971, our aim being culture by the people and for the people. To me, the artistic approaches and the research I’ve mentioned are spaces where people can express their freedom and call all sorts of things into question; spaces where everyone, in their own way, can enrich their perceptions, learn a bit of multimedia culture and sometimes gain a better understanding of what makes up an integral part of our personal and professional universe, our public and private spaces, our grasp of space and time, and the meaning of action.
Thus, beyond basic interaction with users, these various artistic approaches are fundamental for me, because they directly challenge what society creates; the result is that man once more takes center stage—if, for that matter, he’d ever left it—opening up new avenues of thought to better understand contemporary interfaces and modes of production, and to better anticipate and initiate those to come. I’d also like to mention the Do It Yourself movement, which sees itself as a political alternative to this world of ultra-consumption all around us.
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Internet is in perpetual movement. An illustration of the very idea of networks, it builds and rebuilds itself. From here on forward, the combination of wireless telecommunications, Internet and real time geolocalization will make questions about our relationship to space even more acute; by creating new types of space, it will push us to challenge our understanding of ubiquity and mobility.
Geolocalized technology blurs the frontier between the physical and virtual worlds even more, as the two interpenetrate each other, thus creating new forms of individual and collective expression. The virtual world is becoming an extension of physical spaces in various networks of life today.
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To the question “in the future, will the web remain an interesting territory for exploration? fertile ground for creation that will generate and produce hybrid forms where the physical and virtual worlds fuse, mingle, and juxtapose?” I can only answer: yes.
With the hope that these forms will continue to bring to light what sometimes remains, due to political considerations, hidden. With the hope that artistic creation won’t be hampered by fear of that which is mobile, impalpable, in perpetual composition, and therefore uncontrollable.
English to French: networks and net art General field: Art/Literary Detailed field: Media / Multimedia
Source text - English Peter Sinclair
I'm an artist with a particular interest in sound. I exploited this predilection from the early days of my art school career, building an orchestra of machines out of recuperated household appliances and other junk. I continued building sound based machines, alternating between performances & installations the 80s and early 90s. Although much of my work during this period used industrial robotic techniques, I only really started to use computers as a "medium" in the mid 90s when they became (in my opinion) abusable.
My first encounter with the web happened in 94 when pioneering spirits such as Louis Bec, decided to introduce our students at Ecole Superieur d'Art d'Aix to the art of networking. The following year during a residency in NYC I encountered GH Hovagimyan who was already well engaged in online art. In 1996 GH Hovagimyan and I set up a performance event with a group of students, which was streamed from ESAA and projected at the Port MIT exhibition in Boston.
GH and I started working on projects from our respective homes (NY & Marseille) exchanging files over the internet to create songs using voice synthesis and field recordings (soapopera for laptops...). Many other projects followed ("Heartbreak hotel", "Shooter", "Rant rant back back rant") in what can now be considered as a long term, internet dependent, collaboration.
During the same period I worked with several other networked based groups notably "DaisyChain" and "Pacjap".
In 2001 I was invited to exhibit at "Chateau de Servieres" in Marseille and offered the possibility to invite other artistes. Rather than initiating a group show I proposed a DaisyChain principal where elements created by individual artistes depended on inputs from other areas of the installation and offered outputs too other areas of the installation, the chain started with the human presence of visitors. PacJap was a franco/japanese musicale collaboration initiated by AMI. Thrown together in a group pacjap had some difficulty in finding a common language (cultural, musical, linguistic) this turned us into a Laptop orchestra which used a MIDI reflector hub allowing all musicians to receive and interpret data simultaneously this took place locally or online. Since then I have been investigating sound spaces extended through the use of streaming with Locus sonus.
The advent of computer based media and in particular web2 has turned utopian ideas such as: "A SOCIAL ORGANISM AS A WORK OF ART... EVERY HUMAN BEING IS AN ARTIST" Beuys J 1973, into a tangible reality, maybe... at least today a large percentage of the population has the possibility to express themselves and to publish that expression. To my mind the outcome of this change is not so much that everyone becomes an artist but rather that artists are obliged to reconsider their role. Taking the example of Joseph Beuys the person considered today as the artist is the one who proposed the system not the punters who planted the trees. In the same way the role of the artist in the web2 environment takes a step away from individual expression and towards invention, organization, expertise & research.
Following the inevitable, forthcoming apocalypse, we will undoubtedly find ourselves without electricity and therefore networks as we know them today. For this reason, and since the post apocalyptic need for efficient networking will be greater than ever, I propose that we start developing efficient telepathic networking beyond the standard one to one telepathy we are all used to today.
4/ fonction: artiste, chercheur
Translation - French Peter Sinclair
/ En tant qu’artiste, je m’intéresse particulièrement au son. J’ai développé cette prédilection depuis mes débuts aux beaux arts, quand j’avais fabriqué un orchestre mécanique à partir d’électroménager et de bric-à-brac. J’ai continué à fabriquer des machines sonores en alternance avec des projets d’installations et de performances pendant les années 80 et au début des années 90. Bien qu’une grande partie de mon activité pendant cette période reposait sur des techniques de robotique industrielle, je n’ai vraiment commencé à utiliser les ordinateurs en tant que
«médium » qu’à partir du moment, au milieu des années 90 où on pouvait (de mon point de vue), en abuser.
// J’ai découvert le web pour la première fois en 94, lorsque des pionniers, comme Louis Bec sont venus initier les étudiants de l’Ecole d’art d’Aix-en-Provence à l’art du réseau. L’année suivante, au cours d’une résidence à New York, j’ai rencontré GH Hovagimyan, et Jon a organisé avec un groupe d’étudiants, une performance en streaming, depuis l’ESAA, qu’on diffusait en temps réel à l’exposition Port MIT à Boston. En étant chacun chez soi (à NY et à Marseille), GH et moi avons commencé à travailler sur des projets, en échangeant des dossiers sur Internet pour créer des chansons à partir de synthèses vocales) et de captations sonores (soap opera for laptops...). S’ensuivent plusieurs autres projets ("Heartbreak hotel", "Shooter", "Rant rant back back rant") et le développement de ce qu’on pourrait appeler une collaboration en ligne sur le long terme. A la même période, j’ai travaillé avec d’autres personnes sur des projets en réseau, notamment avec les projets DaisyChain et Pacjap. En 2001, je suis invité à exposer au Château de Servières, à Marseille, avec l’opportunité d’inviter d’autres artistes à participer. Plutôt que de faire une exposition collective, je propose le principe de DaisyChain, où les éléments créés par les artistes individuellement déclenchaient des séries d’événements à différents endroits de l’installation qui se répercutaient sur d’autres éléments de la pièce, la chaîne était activée par la présence des visiteurs. PacJap était une collaboration franco/japonaise initiée par AMI. Comme c’est souvent le cas dans un collectif où les gens ne se connaissent pas, nous avons eu du mal à trouver une langue (culturelle, musicale, linguistique) commune et nous nous sommes transformés en un orchestre d’ordinateurs portables autour d’un hub en MIDI permettant aux musiciens (présents et/ou à distance) de recevoir et d’interpréter des données simultanément. Depuis, je mène des recherches sur les espaces sonores étendus grâce à l’utilisation du streaming avec Locus sonus.
/// L’arrivée de médias informatisés et en particulier du web 2.0 a transformé des idées utopiques telles que : «L’ORGANISME SOCIAL COMME OEUVRE D’ART… CHAQUE ETRE
HUMAIN EST UN ARTISTE » (J Beuys, 1973) en réalité tangible, peut-être… au moins aujourd’hui, un large pourcentage de la population a la possibilité de s’exprimer et de publier ce qu’il a dire. A mon sens, la conséquence de ce changement n’est pas tant que chacun de nous soit devenu un artiste, mais que les artistes soient obligés de repenser leur rôle. Prenez l’exemple de Joseph Beuys qui est la personne considérée aujourd’hui comme celle qui a proposé le système. De la même façon, l’artiste dans l’environnement web 2.0 s’éloigne de l’expression individuelle et se rapproche plus de l’invention, de l’organisation, de l’expertise et de la recherche.
//// Suite à l’apocalypse, inévitable, on se retrouvera sans doute sans électricité et donc sans les réseaux, tels qu’on les connaît aujourd’hui. De ce fait, puisque le monde post-apocalyptique aura plus que jamais besoin d’une mise en réseau efficace, je propose qu’on commence dès maintenant à développer des réseaux télépathiques plus performants que la télépathie standard et qu’on pratique à deux, que nous connaissons aujourd’hui.
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Years of experience: 27. Registered at ProZ.com: Sep 2009.