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Jun 17 (posted viaProZ.com): Just finished copy editing a handbook that aims to help humanitarian organisations reduce their carbon footprint written in English by non-native speakers....more »
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French to English: L’humanitaire pourrait-il prendre le chemin de la radicalité ? Bertrand Bréqueville(extract) General field: Other Detailed field: International Org/Dev/Coop
Source text - French Quand humanitarisme rime avec néolibéralisme
De l’inscription des droits sociaux dans une pure logique humanitaire au rapport décomplexé au secteur privé lucratif en passant par l’utilisation de concepts neutres en apparence, mais idéologiquement chargés et, pour certains, préalablement vidés de leur potentiel subversif (résilience, empowerment, capital humain…), la perméabilité de l’humanitaire aux influences et aux intérêts du néolibéralisme ne fait plus aucun doute en 2023. Bien sûr, et malgré des accointances marquées avec une certaine droite dans les années 80, on ne peut pas reprocher à l’humanitaire – pris dans sa globalité – son lien de parenté avec le néolibéralisme. En revanche, on peut reprocher aux ONG humanitaires de ne pas prendre conscience de cette filiation, de ne pas chercher à s’en émanciper, et puisque le capitalisme néolibéral s’apparente à un totalitarisme, de purement et simplement renier leur histoire. Les ONG humanitaires devraient donc repenser leurs interventions sous le prisme de l’anti-néolibéralisme. Le peuvent-elles seulement ? Leur doctrine leur en donne-t-elle la possibilité ? L’imprégnation de l’humanitaire par la rationalité néolibérale est en effet telle que l’invention de nouveaux schémas de pensée humanitaire ne sera pas une tâche facile. Les ONG humanitaires qui le voudront devront très vraisemblablement se faire violence.
L’humanitaire se représente le monde à travers des principes et des concepts (par exemple, principes humanitaires, espace humanitaire, nexus humanitaire-développement) qui guident son action et auxquels il donne des significations particulières. Certes, l’imaginaire originel de la doctrine humanitaire a joué un rôle moteur pendant la guerre froide et a certainement permis aux ONG humanitaires de trouver à ce moment-là un juste milieu entre les deux camps qui s’affrontaient alors. Néanmoins, on peut aujourd’hui se demander si, face au néolibéralisme triomphant et en l’absence de réflexion critique, la doctrine humanitaire n’est pas devenue une idéologie au sens péjoratif que le penseur communiste italien Antonio Gramsci pouvait donner au terme, à savoir « un système dogmatique de vérités absolues et éternelles »[2]. Dès 1992, Rony Brauman parlait d’ailleurs d’humanitarisme pour désigner le risque de transformation de la doctrine humanitaire en idéologie[3]. De ce fait, l’humanitaire dépolitise – et c’est là son principal point commun avec le néolibéralisme. Il décontextualise à outrance les situations de souffrance humaine, il nie aux personnes concernées leur statut de sujets politiques, il renonce à penser le changement social. L’incapacité de l’humanitaire à renouveler sa propre doctrine permet ainsi au néolibéralisme d’étendre sa logique à l’action humanitaire, si bien qu’il n’est pas exagéré de parler d’humanitarisme néolibéral. Dès lors, les véritables caractéristiques ontologiques de l’humanitarisme néolibéral restent difficiles à cerner, ce qui explique sans doute les réactions qu’il suscite le plus souvent au sein des ONG humanitaires, à savoir le déni ou le pragmatisme, quand ce n’est pas tout simplement l’adhésion.
Cependant, si ces postures s’avèrent les plus fréquentes et les mieux ancrées, d’autres commencent à émerger, notamment celles des « contestataires », comme Pascal Revault, directeur de l’expertise et du plaidoyer chez Action contre la faim, l’a judicieusement fait remarquer durant les dernières Universités de printemps de l’humanitaire. En effet, et même si les personnes concernées n’ont malheureusement toujours pas voix au chapitre la plupart du temps, des évolutions dans la sociologie militante des ONG humanitaires deviennent peu à peu perceptibles et font écho aux enjeux planétaires de l’époque. Bien sûr, d’aucuns parmi les gardiens du « temple » humanitaire cherchent à les discréditer en n’y voyant qu’un simple bruit de fond ou seulement l’expression d’un activisme sans lendemain. Il n’en demeure pas moins qu’une certaine frange militante s’efforce d’imposer dans les débats humanitaires des concepts comme l’écoféminisme et l’agroécologie, pour ne citer que ceux-là. Or, quoi qu’on puisse penser de ces notions, sans forcément être nouvelles, elles ont l’immense mérite de relier différentes situations à l’oppression et à l’exploitation (exploitation économique des femmes, exploitation des ressources…) et donc de créer un tout autre type de rapport avec le système capitaliste, le tout dans une perspective d’émancipation. Ces évolutions militantes demeurent difficiles à chiffrer précisément, mais cette envie de radicalité au sein d’un nombre a priori grandissant de travailleurs et travailleuses humanitaires tranche singulièrement avec les habituelles inertie et frilosité institutionnelles. Constater ce décalage ne fait pas que jeter le doute sur la légitimité et la représentativité des instances dirigeantes des principales organisations humanitaires, trop souvent enfermées dans leur tour d’ivoire, elle ouvre également la porte à une remise en question de l’actuelle doctrine humanitaire.
Translation - English When humanitarianism rhymes with neoliberalism
With the inclusion of social rights within a purely humanitarian approach, an uninhibited relationship with the profit-making private sector and the use of apparently neutral, but ideologically charged concepts, some of which have been emptied of their subversive potential, (resilience, empowerment, human capital…), the permeability of the humanitarian sector to the influence and interests of neoliberalism is no longer in doubt in 2023. Of course, despite links with particular right-wing circles in the 1980s, the humanitarian sector – taken as a whole - cannot be blamed for its affiliation with neoliberalism. On the other hand, we can criticise humanitarian NGOs for not being aware of this connection, for not attempting to free themselves from it, and, as neoliberal capitalism is akin to a form of totalitarianism, for simply renouncing their past. Humanitarian NGOs should therefore approach their interventions from an anti-neoliberal point of view. But are they even capable of doing so? Does their doctrine allow them to? Neoliberal rationality has permeated the humanitarian sector to such an extent that inventing a new way of thinking about humanitarian issues will not be an easy task. Humanitarian NGOs will have to go to great lengths to do so.
The humanitarian sector views the world in terms of principles and concepts (for example, humanitarian principles, humanitarian space and the humanitarian-development nexus) which guide its actions and to which it gives specific meaning. Of course, the initial conception of the humanitarian doctrine was a driving force during the Cold War and certainly allowed humanitarian NGOs to establish a happy medium between the two opposing camps at that time. However, today, faced with the triumph of neoliberalism and the absence of critical thinking, we might ask whether the humanitarian doctrine has become an ideology in the pejorative sense that the Italian Communist thinker Antonio Gramsci sometimes used the term, as in “a dogmatic system of absolute and eternal truths” . As early as 1992, Rony Brauman warned of the risk of humanitarianism, the transformation of humanitarian doctrine into an ideology . Humanitarian aid depoliticises – this is the main point that it has in common with neoliberalism. It decontextualises situations of human suffering, it denies those involved the status of political subjects, and it abandons the idea of social change. The inability of the humanitarian sector to renew its own doctrine allows neoliberalism to extend its logic to humanitarian action, to such an extent that it is not an exaggeration to speak of neoliberal humanitarianism. The genuine ontological characteristics of neoliberal humanitarianism are difficult to ascertain, which no doubt explains the most common reactions to it within humanitarian NGOs, that is to say, denial or pragmatism, or even sometimes approval.
However, though these are the most frequent and firmly rooted positions, others are beginning to emerge that question the status quo, as Pascal Revault, Expertise and Advocacy Director at Action Contre la Faim, rightly pointed out at the last Autumn School on Humanitarian Aid. Even though those concerned still do not usually have any say in these matters, we are starting to see a gradual change in the sociology of humanitarian NGO activists which reflects the global issues of the day. The guardians of the humanitarian ‘temple’ do not try to refute what these people are saying because they consider it to be background noise or just a form of activism with no future. Nevertheless, a certain activist fringe is trying to impose concepts such as ecofeminism and agroecology, to name but two, in humanitarian debates. And regardless of what one might think of these notions, which are not necessarily new, they at least have the huge merit of linking different situations to oppression and exploitation (the economic exploitation of women, the exploitation of resources, etc.) and therefore creating a completely different type of relationship with the capitalist system, with a view to emancipation. Exactly how widespread these changes are is difficult to establish precisely, but there does seem to be a growing appetite for radicalism among humanitarian workers in stark contrast to the usual institutional inertia and faint-heartedness. Such a discrepancy not only raises questions about the legitimacy and representativity of the governing bodies of the main humanitarian organisations, all too often locked away in their ivory towers, it also means that challenging the current humanitarian doctrine is now possible.
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Experience
Years of experience: 21. Registered at ProZ.com: Apr 2018.
· I lived the first half of my
life in Scotland and have been living in France since 1996.
· I have a Master of the Arts
degree (MA) from Glasgow University (1990 - 1995) with a specialisation in
French language and literature.
· Though at different times in my
life I have worked as a waiter, a barman, a draftsman, a builder, an English
teacher, a joiner and a potter, my main skill is in working with the English
language.
· 20 years of experience working as
a French to English translator and English language copy editor.
· In-depth knowledge of the
international aid sector following 16 years working for an organisation whose
objective is to help aid organisations do their job better.
· One of the skills I have
strengthened over the years is how to make a text written in English by someone
who is French-mother-tongue sound less ‘French’.
· Experience in social sciences,
business and the arts.
· I have done a little audio
transcription work and would like to do more.
· My main interests are science, green
issues, politics and current affairs, social sciences, geopolitics, culture and
the arts, history, music and, most of all, pottery.
· I play the ukulele and spend as
much time as possible in my pottery workshop.
Keywords: French to English, translation, copy editing, humanitarian aid, development, environment, global warming